Je trouve que cette façon de présenter les choses est tout
aussi idéologique que ce qui est supposé de machiavélique chez ceux à qui on
reproche d’employer l’expression « charges sociales ».
Une telle présentation masque les véritables questions qui se posent pour les
activités françaises avec le financement de notre protection sociale, tel qu’il
est aménagé aujourd’hui. Ce n’est pas de cette façon-là que nous pourrons comprendre
les véritables choix qui sont devant nous et les conséquences de l’organisation
en place.
En premier lieu, quand on parle d’un terme comptable, on cherche sa définition
dans un dictionnaire comptable et non dans un dictionnaire généraliste. Une
charge en comptabilité à une définition qui n’a rien à voir avec l’idéologie.
Je tape sur Google « dictionnaire comptable » et le premier lien qui s’affiche
me permet de rappeler ce qu’est une charge en comptabilité :
Ainsi, ceux qui ne veulent pas voir qu’il y a une charge pour l’entreprise, tout
comme pour l’employé, si l’on doit payer des cotisations sociales dans toutes
les situations de travail, font de l’idéologie. Le problème ce n’est pas que ce
soit une charge pour l’entreprise, mais de savoir si cette charge est établie
de la façon la plus judicieuse qui soit envisageable de pratiquer en fonction
des objectifs recherchés.
On peut être patron et pas forcément contre l’assistance et les assurances que
nous permettent d’assumer les charges sociales. La question est de savoir si les
prélèvements sont organisés chez nous de la façon la plus judicieuse qu’il soit
possible de faire pour ne pas détruire l’emploi et pour procurer un financement
optimal à nos protections.
Vouloir préserver notre protection sociale est un choix politique que nous
sommes beaucoup à faire. Une fois l’objectif commun défini, le débat devient
alors technique : comment servir le plus judicieusement possible l’objectif sans
nuire à l’employabilité de beaucoup de gens. Ergoter sur les mots, et voir du machiavélisme partout, n’est pas ce qui fera comprendre
où sont les enjeux et quelles sont les conséquences favorables ou défavorables de
chaque option que nous pourrions retenir pour servir cet objectif commun. Le débat sur ces questions s’il était traité plus sereinement que par le biais de la présentation qui en est fait ici seraient infiniment plus constructif pour mieux servir l’intérêt général.