De toutes les interventions qui précèdent et qui se combattent à l’infini, je crois que l’on peut vraiment conclure que toute ingérence dans les affaires intérieures d’un pays, quelle que soit la crise qu’il traverse, est contre-productive : elle favorise fatalement l’un des antagonistes, elle exacerbe donc le conflit ; par là, elle le prolonge sine die, elle donne l’illusion de protéger les populations, puisque maintenant, on emploie une novlangue : l’on mène une guerre pour protéger et apporter la paix... et en fait, elle ajoute à la vulnérabilité de ces populations.
De plus, les auteurs de l’ingérence sont le plus souvent incompétents pour juger de la situation puisque par définition, ils vont ignorer les points de vue et objectifs de l’une des parties et donc avant toute action, ils se disqualifient déjà. Enfin, en exacerbant le conflit, en prenant parti pour l’un contre l’autre, l’ingérence augmente singulièrement le nombre de victimes civiles et les destructions de tous ordres.
Ce qui aboutit à la conclusion que si l’on veut « aider » à la résolution d’un conflit, cela ne peut passer que par une médiation sincère et désintéressée. C’est peut-être difficile à concevoir mais je pense que cela s’est déjà produit dans l’Histoire. En l’occurrence, pour ce qui est de la Libye, on a éliminé d’un revers de main différentes offres de médiation et l’on s’est jeté à corps perdus dans le conflit qui du fait de l’ingérence est devenu une guerre.
L’homme a tous les instruments de la rationalité pour résoudre un conflit de quelque ampleur qu’il soit mais dominé par ses passions, disons-le, par son égo, il se met parfois en position de dire le droit et dans tous les cas, cela se termine toujours mal.
Cet article n’est pas utile : M. Villach, vous comprenez bien que les enquêteurs ne comptent pas sur le JDD pour faire avancer leur travail. Ce que le JDD fait paraître est un simple témoignage : on prend ou on ne prend pas.
Par ailleurs, le jeu des supputations sur la présomption d’innocence ou la présomption de l’état de victime est parfaitement vain car seuls les enquêteurs sont en possession des éléments permettant de cerner progressivement la vérité judiciaire. Il faut donc se contenter, comme dans tout procès, tant qu’il n’est pas encore ouvert, d’être dans l’incertitude. Tout le reste est hypothèse plus ou moins éclairée, souvent, d’ailleurs, moins que plus.
Restons modestes et acceptons de ne pas savoir : le jeu des supputations est gratuit et d’aucune utilité sauf à vouloir satisfaire son ego en voulant démontrer sa pseudo-sagacité.