Quel commentaire scandaleux !
Croyez-vous que des peuples restent volontairement dans la misère ? Que 25 000 personnes meurent chaque jour volontairement de la faim ? Pour ne prendre qu’un exemple récent, quand on naît noir au Darfour a-t-on choisi implicitement de se faire pourchasser et exterminer par des musulmans ? Si vous étiez né en Kurde estimeriez-vous que vous avez choisi de vivre dans la terreur sous Saddam ?
Ce qui fait la noblesse et la nécessité des organisations humanitaires c’est justement cette volonté d’agir dans des situations où les Etats « démocratiques » se gardent bien d’intervenir, sous couvert du respect de l’intégrité des nations et du droit des peuples à l’autodétermination.
En quoi collectionner des insectes - morts, certes - est-il devenu une nouveauté ou un nouvel aboutissement monstrueux du « consumérisme » ? En quoi est-ce si terrible de collectionner un insecte ou d’avoir des posters de nature ?
Certes, tuer c’est mal, acheter aussi j’ai l’impression. Observer respectueusement, souffrir un peu avant de jouir, c’est mieux apparemment.
Mais fait-on une violence significativement différente à la Nature quand on achète un cadavre d’insecte plutôt que lorsque l’on parcoure des milliers - ou même des centaines, voire des dizaines - de kilomètres en voiture pour aller « observer » le spectacle qu’elle offre et écraser au passages certainement bien plus d’un insecte, quelques brins d’herbe, laisser des papiers gras ou d’autres déchets, sans parler du pétrole ? Le sillonnage de plus en plus intensif de nos massifs forestiers et montagneux engendre des nuisances certainement bien plus grandes que la création d’une collection « insectes du monde » ou l’achat de posters, qui après-tout apprennent aux collectionneurs en herbe à admirer autre chose que des modèles réduits de machines de guerre, des voitures ou des pipoles.
Je suis sûrement un peu iconoclaste, voire réac, mais si on veut vraiment être sûrs de ne rien abîmer, le mieux c’est encore de ne rien faire. Ni collection d’insecte ni randonnée, et de se laisser pénétrer par la sagesse de la Nature en s’asseyant sur le perron de son appartement ou de sa maison quand on a de la chance.
« Pouvoir lignifiant »... très intéressant comme néologisme. La téléréalité nous transformerait-elle en arbres, immobiles mais dont les feuilles bruissent au vent des propositions creuses de certains ou certaines ? Vers qui vont-elles se tourner en dernier lieu ?
J’espère sincèrement que tous ceux qui attendent des « propositions concrètes » sur tous les sujets de la part de chaque candidat reviendront à la raison à un moment où à un autre. Dans un monde aussi compliqué que le notre, alors que l’on a pas le pouvoir, que l’on entend respecter celui des citoyens, que dire d’autre que ce sont eux qui décideront au sujet de la Turquie, le moment venu ? Je ne pense pas que le rôle de Ségolène Royal soit d’entretenir la polémique et de faire déraper la campagne présidentielle sur des sujets tels que « la Turquie fait-elle partie de l’Europe oui ou non ». Ce n’est peut-être pas le sujet le plus urgent du moment, qui nous garantira qu’elle saurait bien gouverner la France en 2007.
Si tout le monde assumait ses responsabilités, et si on donnait les moyens à tout le monde de le faire, aurait-on besoin d’une élite, quelle qu’elle soit ?
Je ne sais pas si les taoistes étaient élitistes ou populistes, mais leur point de vue était que pour « guider le peuple », il fallait se mettre « derrière lui » et pas devant. Quand on fait confiance aux gens et qu’on leur laisse la possibilité d’agir, parfois on peut s’apercevoir qu’ils ne sont pas si cons que ça.
L’élitisme - ou le populisme - reviennent à la confiscation du pouvoir par une oligarchie, qu’elle soit « populaire » ou « spirituelle ». Ce ne sont que des moyens différents pour parvenir à une fin bien semblable.