Pourquoi pas, pour moi qui aime le glitch art ( http://www.jimpunk.com/ ) la technique n’est pas seulement un médium de la poésie, elle peut être poétique en soi. Mais on s’éloigne ici des automates cellulaires dont le principe d’équivalence calculatoire serait une nouvelle loi de la nature.
Il s’agit d’une autre recherche dont l’objet n’est pas rationnellement prédéfinit, un effet singulier peut apparaître au hasard de manipulation faites sans rimes ni raison. Tout comme il n’était pas théoriquement prévisible de découvrir de l’ordre dans le chaos des attracteurs étranges :
Pour tout ceci il fallait avoir un outil de modélisation.
Je suis surpris qu’en abordant ces sujets, la cybernétique, semble un peu considérée comme obsolète, depuis quelques années le terme n’est même plus employé dans les publications, comme si sa transdisciplinarité était devenue incompatible avec la technoscience.
@Queen’s Mir Âge Bonjour, merci pour cet article, car je ne connaissais pas le panpsychisme, seulement les idées de Spinoza évoquées ici qui s’en rapprochent, mais qui relèvent plus précisément d’une conception panthéiste. Intuitions intéressantes (je veux dire des idées comme celle de l’animisme me semble relever surtout d’une intuition) en continuité avec l’observation d’une harmonie dans la nature, dont Leibnitz tire toutes les conséquences avec la théorie des monades et surtout l’explication de leur influence réciproques par une harmonie préétablie.
Pour en revenir à la question de ce qui est artificiel et donc différent, en principe de ce qui est anthropomorphique (intelligence, mémoire, et autre facultés), j’irai encore plus loin qu’avec ce que je nomme une illusion, pour évoquer une croyance puérile en un pouvoir demiurgique. L’artificiel n’est pas créé à partir de rien, c’est une transformation de la nature, donc une transposition de ses lois aux effets souvent imprévisibles. Toute l’épistémologie nous relate une succession d’erreurs, erreurs qui s’avèrent bien souvent utiles à la connaissance.
Quand à l’aspect physiologique dont vous dites qu’il n’existe pas pour la seule problèmatique cognitive, c’est une conception qui m’échappe car mes réflexions ne distinguent pas forcément les entités du jeu de la vie, qui n’existent que sur un écran, des machines en trois dimensions. Mais si je reprends l’idée d’un récit de science fiction où les humains découvrent qu’ils sont des créatures virtuelles, alors vu dans cette dimension le rapport au robot est en effet très différent de mes conceptions empiriques.
@Queen’s Mir Âge Bonsoir, votre analyse est juste, mais je crois que l’apparence humanoïde de ces machines et l’attention particulière que l’on porte à l’interaction possible avec les humains est source d’illusion.
Un peu comme l’erreur anthropomorphique au sujet du comportement de l’animal. Mais bien avant la conception de ces robots, l’ordinateur a permit des recherches qui ont peut être mis en évidence des principes universels, en permettant des modélisations qu’il était auparavant difficile de concevoir théoriquement. Je pense en particulier au célèbre « jeu de la vie », il est expliqué ici de quoi il s’agit :
Si on se réfère au projet décrit par les futurologues, c’est la fin de l’humanité telle que nous la connaissons qui serait proche, pour plus de développement je recommande la lecture de cet article :
Tout ceci fait froid dans le dos, mais la conclusion est rassurante, à savoir que cela vaut les prédictions de Nostradamus.
A moins que tout le monde se fourvoie et se mette à croire qu’une machine puisse être douée d’une conscience, en effet il suffirait d’y croire pour que ce meilleur des mondes devienne une réalité.
Rappelons alors ce qu’est la conscience dans la leçon de philosophie de Witold Gombrowicz :
« La conscience ne peut être un mécanisme, ni être décomposée en parties, puisqu’elle n’a pas de parties. Elle est entière. La conscience ne peut pas être conditionnée par la science. C’est elle qui permet la science, mais la science ne peut pas nous expliquer quelque chose de la conscience. »
Parce que ses lois ne sont valables que dans le monde des phénomènes, « Elle peut donner la relation entre les choses mais non la connaissance directe de l’essence des choses. »
Cette connaissance de l’essence des choses fait en effet défaut, aussi bien expliquée soient les lois qui résultent de l’expérience, comme dans cet article tout à fait intéressant qui rend compte des recherches effectuées dans ce domaine :
En comparant ici le discourt scientifique et philosophique il est clair que le malentendu vient de cet amalgame entre conscience et fonction cognitive, cette dernière est quantifiable pour la machine, c’est plus relatif pour le cerveau (sauf pour les psychotechniciens qui ont de l’humain une vision mécaniste). Par contre l’introspection et la subjectivité qui ne sont pas des éléments de la conscience comme le dit l’article, mais des manifestations de celle-ci, ne seront jamais l’apanage d’une machine.