L’UE n’est pas réformable, à cause de l’« effet de cliquet » prévu par les pères fondateurs pour contraindre les Européens de tisser entre eux des liens de plus en plus étroits, notamment sur le plan économique, afin d’éviter le risque d’une nouvelle guerre.
L’inconvénient, c’est un effet cumulatif pour les dysfonctionnements et les biais idéologiques, qui sont impossibles à rectifier, au point que cela devient de moins en moins supportable et nous éloigne de plus en plus des objectifs initiaux : crise économique chronique, engrenage de la guerre, déni de démocratie (2005), opinion publique restreinte à l’élite, dégradation de la protection sociale et des services publics...
Les traités permettent à un pays de se retirer de l’Union. Ils pourraient le faire tous en même temps. Une façon de renégocier pour un pays serait d’annoncer un délai de quelques années au bout duquel il sortirait de l’Union, en invitant les autres à en faire autant, et dans l’intervalle rédiger de nouveaux traités sur des bases plus saines.
La sortie de l’ancienne UE et l’entrée dans la nouvelle pourraient se faire dans la foulée, pour les pays qui le souhaitent, assurant ainsi la continuité de ce que l’on estimerait utile de conserver.
Je suis pourtant d’accord avec le début de l’article :
"En dépit des objectifs affichés par les gouvernements successifs,
l’Education nationale peine à enseigner l’anglais aux élèves à un moment
où la maîtrise de cette langue est exigée par beaucoup d’employeurs.«
et avec d’autres passages :
»Aussi, les enfants des classes privilégiées réussissent à apprendre
l’anglais exigé par les grandes écoles qui produisent les élites
économiques, tandis que les enfants des zones défavorisées en sont
privés. L’anglais est devenu, un des signes le plus évidents
d’appartenance de classe sociale en France !"
Mais l’auteur, au lieu d’en tirer la conclusion qui s’imposerait, s’en prend au système des concours (que je ne défends pas par ailleurs) qui ponctionnerait les ressources financières nécessaires à la formation des enseignants en anglais (qui n’y réussissent qu’à 10%, selon ses propres chiffres !)
Je ne pense pas qu’il faille d’emblée demander aux hommes politiques d’imposer l’espéranto, dont la crédibilité auprès du public n’est pas encore suffisamment établie à leurs yeux. Mais on peut leur demander d’exiger un débat sur les langues, de rappeler que l’anglais ne fait pas l’unanimité et que d’autres solutions existent, et leur demander de faire lever le rideau de fumée et de préciser clairement les objectifs de l’UE (et donc d’en faire une large publicité) en termes de politique linguistique : - Quel budget ? - Quels niveaux de langues visés ? Pour qui ? Dans quel but ?
Faute de poser clairement le problème, ce ne sont que gesticulations destinées à détourner l’attention de la progression insidieuse du tout-anglais, de la politique du fait accompli et donc du déni de démocratie que cela implique.
On peut prévoir le scénario : quand le maillage des antennes sera suffisamment dense et le marché des téléphones portables saturé, on pourra baisser la puissance des antennes et s’apercevoir soudain que les téléphones portables sont trop puissants, et d’avoir une bonne raison de renouveler le parc.