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Fabien

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  • Fabien 1er octobre 2007 18:37

    Merci Totor pour le lien vers le blog du Sens de l’Humus, mais je ne pense pas que nous y ayons défini pour l’instant précisément ce qu’est l’humus. Ce sera fait dans le site de l’association, qui devrait être en ligne en novembre ou décembre.

    Pour répondre brièvement à la question, je dirais que l’humus est le résultat de la décomposition des matières organiques et leur réarrangement en molécules complexes, formées d’un noyau de molécules aromatique plus ou moins polymérisées liées à une proportion plus ou moins grande de chaines aliphatiques.

    Selon le degré de polymérisation des molécules présentes et la pondération des différentes molécules on a affaire à différents types d’humus.

    On peut aussi distinguer différentes sortes d’humus en fonction de la voie par laquelle ils ont été crées.

    Un BRF bien utilisé, en milieu peu acide et aéré, aura tendance à créer un humus de type Mull, avec acides humiques et humine d’insolubilisation dominants. Cet humus est facilement mobilisable par la végétation. Il se crée avec l’action des champignons acidiphiles (pourriture blanche).

    En milieu acide, ou avec utilisation de BRF de résineux, on aura une tendance à la création d’humus de type Mor ou Moder, avec humine héritée dominante. Cet humus est moins mobilisable par la végétation, et les pertes d’éléments par lessivage sont importantes dans le processus. Il se crée aussi avec pourriture blanche, ce qui peut être trompeur.

    Dans un milieu riche en calcaire actif, la décomposition du BRF donnera plutôt un Mull carbonaté, avec risque d’accumulation de BRF mal décomposé, voire littéralement fossilisé par excès de calcium. On a plutôt alors des champignons calcicoles (pourriture brune).

    Et dans un milieu asphyxiant, on risque de n’avoir qu’une faible décomposition de la lignine, qui s’accumulera. Dans ce cas, le risque est de n’avoir carrément aucune formation d’humus.

    Ce n’est que dans le premier cas que le BRF aura l’effet attendu, à la fois structurant et nutritif, par création d’un humus à rotation relativement rapide, avec une minéralisation secondaire régulière, le sol devenant alors un véritable piège à nutriments, avec forte réduction du lessivage, de la lixiviation, des pertes en eau par percolation, et des pertes en eau par capillarité s’il est utilisé en mulch...



  • Fabien 1er octobre 2007 17:19

    Désolé Brieli mais là, tu es totalement hors sujet.

    La terra preta ne consiste pas en broyats de roche, mais principalement de charbon. Ce charbon n’apporte pas grand-chose en lui-même, mais il agit comme rétenteur de matières nutritives, ce qui change totalement la donne dans des sols tropicaux lessivés.

    De plus, les broyats de roche ne « contiendraient » pas des oligo-éléments et des minéraux. Ils en sont effectivement la principale source pour les sols naturels, via la dégradation de la roche-mère. On est à des années-lumière de l’homéopathie. C’est la base même de la pédogénèse.

    L’article de Wikipédia sur la terra preta, qui s’est considérablement enrichi depuis deux ans, est d’ailleurs à recommander.



  • Fabien 1er octobre 2007 16:51

    Magique, la terra preta ? Pourquoi pas, mais au sens figuré.

    Rien de magique au sens propre là-dedans. Tout ça est parfaitement terre à terre et purement physico-chimico-biologique.

    Il y a d’ailleurs des études scientifiques très sérieuses à ce sujet.



  • Fabien 1er octobre 2007 16:30

    Bonjour,

    Utilisateur moi-même de BRF depuis un an, je me dois de tempérer un peu l’enthousiasme de l’auteur. Non pas sur l’effet du BRF, qui est potentiellement très favorable au sol, mais sur son utilisation, qui peut être dans certains cas catastrophique.

    A vous lire, le BRF, c’est simple, infaillible et universel. Ce n’est malheureusement pas vrai.

    En fonction du type de sol, il faudra peut-être moduler le mode d’utilisation. Sur un sol calcique, enfouir le BRF peut se révéler catastrophique : le calcium peut cristalliser autour des copeaux et littéralement les fossiliser.

    Sur sol argileux, l’enfouissement aura de même potentiellement des conséquences défavorables, la décomposition par les champignons nécessitant un milieu bien oxygéné.

    Toujours concernant l’enfouissement, celui-ci a de fortes chances, si on échappe aux deux points précédents, de causer une importante faim d’azote le premier printemps (les organismes décomposeurs mobilisant une bonne part de l’azote du sol). Une bonne première année n’est ainsi pas évidente.

    Cette décomposition n’est elle-même pas si évidente. Mal utilisé, votre BRF pourra passer plusieurs mois, voire près d’une année, avant que les fameux champignons n’apparaissent. Notamment si votre sol n’a plus les caractéristiques d’un sol forestier.

    La qualité du BRF est elle aussi fondamentale. Il y a bien sûr des essences meilleures que d’autres, mais la taille du broyat, la rapidité d’épandage, la mise en oeuvre d’un précompostage réussi, conditionnent aussi la réussite.

    L’impact environnemental n’est lui non plus pas forcément positif : dépense d’énergie pour obtenir le broyat (largement justifiée cependant si le BRF est un succès), mais aussi risque de surexploitation. Une forêt à laquelle on tirerait régulièrement de la substance pour l’exporter dans les champs serait soumise à rude épreuve. Même si elle possède effectivement une part d’autofertilité, il reste que les exportations de matière ne doivent pas dépasser son niveau d’autofertilité. Et évaluer ce niveau est très délicat. Il faut donc être relativement prudent.

    Il ne faut donc pas que l’enthousiasme pour le BRF (auquel nous croyons beaucoup puisque nous expérimentons nous-mêmes dessus) mène à l’idéaliser outre mesure. Le BRF peut effectivement révolutionner l’agriculture, à condition qu’il soit correctement utilisé. Et comme tous les outils puissants, il possède ses précautions d’utilisation et nécessite d’être maîtrisé.


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