Il est vrai que le sens démocratique français s’est jusque là passer du lobbyisme, qui est comme l’étymologie l’indique, de culture anglophone. Et l’on comprend bien les risques de dissolution des individus dans un groupe de pression. Mais si vous me le permettez, j’aurai deux arguments à opposer à cette crainte :
le premier est que l’individu aujourd’hui, seul, est impuissant face à des systèmes corporatistes qui méprisent la démocratie. Et qu’aujourd’hui, exceptionnellement, face à ces tyrannies que sont les multi-nationales, les fonds d’investissements,etc, les simples citoyens doivent s’unir pour résister et reprendre le pouvoir que les dissidents et intellectuels d’il y a deux siècles lui avaient confié. Par exemple, aux USA, B. Obama a été adoubé par un lobby citoyen, à qui il doit rendre des comptes et faire progresser les droits des plus démunis. Et quand on veut, on peut ; puisqu’il a réussi à faire accepter une réforme que d’autres là-bas s’appliquent à faire passer pour du communisme totalitaire. Mais en ce cas, on parle d’une réforme qui vise à ne plus laisser des gens mourir devant les hôpitaux parce qu’ils se sont fait rouler par une compagnie d’assurance sans scrupule. En bref, l’union fait la force. Et « en fait de droit, il n’y a que la force »(J.J. Rousseau). Donc oui, unissons-nous et boycottons les pollueurs, les destructeurs et les profiteurs.
Et mon deuxième argument est celui-ci : qu’il ne s’agît pas d’une secte et que chacun est libre d’adhérer ou de ne pas adhérer. Et qu’au moment d’aller voter, chacun continuera de le faire en toute discrétion, librement, sans que personne nous force la main. Des lobbys qui nous disent comment vivre, penser, travailler, manger, et enfin voter, il y a en des brouettes. Ils n’ont pas attendu le DARD pour exister. Et justement le DARD est là, je l’espère, pour nous (entre)aider à être plus libre.