François-Xavier Ajavon

> Tout ça pour quand même éviter de rappeler que Hergé a été plus qu’un peu collabo et que ça colle bien avec le colonialisme et le racisme. Pourquoi pas un mot là-dessus ?

Bonjour Marc,

Mon papier ne visait pas à faire un panorama général sur l’œuvre et la vie d’Hergé, mais de montrer en quoi la plainte de M. Mondondo était une provocation, sans aucun sens.

Les relations d’Hergé avec l’occupant nazis ne sont pas un secret. Il s’est même expliqué à ce sujet. Dans les faits : il a travaillé au journal bruxellois « Le Soir » ( celui qui a publié mon papier d’ailleurs... ironie ? , alors qu’il avait été réquisitionné par les allemands. Un point assez complet est fait sur la page wikipédia du dessinateur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Herg%C3%A9

Ce n’est pas un secret. Si Hergé s’est enrichi sous l’occup’, il n’a commis aucun crime de guerre...

> Vous prenez les plus jeunes qui ne savent pas ça pour des tartes et en plus ils ont l’air contents

Je ne prends personne pour des tartes. Hergé est un personnage complexe, et je pense que toute approche caricaturale manque sa cible. Le plus simple, avant de décortiquer sa vie et son psychisme, est de relire son œuvre, et notamment avec des yeux d’adultes...

Amitiés,

Fxa

Addenda ( mis en ligne sur mon blog http://www.apocoloquintose.com ) :

J’aurais pu évoquer un autre argument, mais il m’a échappé au moment de la rédaction de l’article. Dans l’album Coke en stock ( 1958 ) Hergé met en scène un trafic d’esclave musulmans noirs ( le « coke », charbon, désignant les esclaves ). Enfermés dans les soutes d’un navire, en route vers La Mecque, les pauvres malheureux sont libérés par Tintin et le capitaine Haddock - qui déjouent ce trafic mené par l’infâme Rastapopoulos et un « commerçant » arabe basé à la Mecque. Ce dernier ayant pour rôle d’accueillir les victimes, croyant se rendre en pèlerinage, de les capturer et de les revendre en tant qu’esclaves. Même si cet album a fait aussi l’objet d’une polémique - lancée à l’époque par le magazine Jeune Afrique - et d’une « révision » en 1967 ( les esclaves ne disant plus « Oui Missié blanc », etc. ), le message général qui s’en dégage n’est pas raciste pour un sou. Et sans faire de Tintin un Schoelcher façon « ligne claire », il faut bien admettre que dans cet album il combat l’esclavagisme et rend sa liberté à des centaines de « blacks », victimes d’un commerce illicite n’impliquant que très partiellement des occidentaux.

Merci beaucoup pour ces commentaires sympathiques.

Pour info : le grand quotidien Belge « Le Soir » publie ce jour ( n° du 11-12/08 ) la version « courte » de cet article.

fxa

Merci beaucoup pour cette référence à Muray. Je ne vous cache pas que je suis un grand lecteur de l’essayiste...

fxa

Merci pour vos sympathiques réponses.

fxa