frankiel

Sans rentrer dans un discour politique stérile (l’un défend la gauche, l’autre la droite, alors que des idéalistes qui devraient être au pouvoir et des corrompus ou « mal-pensants » existent de toute façon dans les deux camps), je tiens quand même à préciser certaines choses.

Tout d’abord, nombre de voix qui s’élèvent aujourd’hui face aux régimes totalitaires sont hypocrites. Où étaient-elles il y a deux mois, avant le début des émeutes ? Où étaient les articles appelant à boycotter la Tunisie ou l’Egypte ? Aujourd’hui, un touriste qui va profiter des plages tunisiennes est apparemment un activiste politique qui donne son aval à toutes les malversations du pouvoir en place. On tombe aujourd’hui dans le ridicule des analyses a posteriori. Certes, le peuple, les médias et les politiques doivent apprendre les leçons des événements de ces derniers mois, mais critiquer aujourd’hui des individus dont le seul crime étaient de suivre l’opinion et l’attitude d’une très vaste majorité de la population me semble juste être le résultat d’avoir trouvé un bâton avec lequel battre des personnes que l’on voulait de toute façon critiquer.

A l’inverse, combien de personnes critiquant aujourd’hui les décision politiques passées étaient anti-intervention américaine en Afghanistan et Irak ? Après tout, au-delà des intérêts financiers et des mensonges sur les armes de destruction massive, les américains allaient là avec un but avoué de renverser le pouvoir en place. But que, je l’espère, personne ne jugera comme une erreur.

Pour revenir un instant sur la critique des touristes en Tunisie et bien que n’étant jamais allé dans aucun pays que l’on peut considéré comme dirigé par un pouvoir autoritaire, je voudrais tout de même rappeler un fait économique précis. Comment vivrait la population locale sans les apports financiers étrangers, dont le tourisme peut être une part importante. Il est bien beau d’avoir des idéaux, mais l’abstrait n’a jamais nourri son homme. C’est un peu comme vouloir abolier le travail des enfants en Asie du Sud-Est. Si on impose le changement a lieu du jour au lendemain, on pousse la population dans une grance précarité. Etes-vous prêt à regarder un enfant dans les yeux et lui dire que vous avez décidé de l’empêcher de gagner sa vie, que c’est pour son bien et le bien général et qu’il vous remerciera dans dix ans... s’il n’est pas mort de faim ou de maladie à cause de la perte de revenus pour sa famille ?