Il faut je pense tout de même relativiser sur la question des salaires, du fait d’un manque de certaines informations. En effet, comment se comparent la durée de travail des enseignants dans les différents pays ? À la fois théorique et pratique (pour les enseignants à partir du collège, une part non négligeable du temps payé est supposé couvrir le temps passé à la préparation des cours, mais un nombre particulièrement important d’enseignants font leur cours une fois pour toute au cours de leurs deux premières années, et n’y retouchent plus du tout pendant 40 ans !). Donc nombre d’heures par semaine, ainsi que nombre de jours travaillés dans l’année.
Qu’en est-il des prestations sociales associées ? Certes votre ex touchait en RU 1,5 fois en début de carrière ce que votre actuelle touche après 15 ans, mais une fois les prestations sociales prises en compte, qu’elle est l’écart ? Pour du privé, 1,5 fois le salaire c’est à peu près ce qu’il faut pour compenser les prestations sociales (sécu, chômage, retraites) quand on bosse au RU par rapport à la France. Pour ce qui est du public, la ratio est encore plus important du fait des régimes avantageux par rapport au privé (pour la retraite par exemple, la façon de calculer le montant de la retraite, qui se base sur les 6 derniers mois ou quelque chose du genre pour les enseignants - qui bizarrement ont à peu près tous une augmentation conséquente en fin de carrière - contre les 20 meilleures années pour le privé). Il faut ensuite également prendre en compte la durée du travail (même si les instituteurs ont une charge de travail hebdomadaire plutôt plus élevée que les enseignants du secondaire, du moins en pratique - en moyenne, puisque certains professeurs continuent de réellement réviser leurs cours régulièrement -, il n’en reste pas moins qu’ils travaillent bien peu de jours dans l’année en comparaison des métiers du privé).
Note : je n’ai absolument aucune idée de la durée de travail pour les enseignants des autres pays, ou de leurs avantages, c’est une vraie question que je me pose.
En termes d’effectifs, il est évident qu’il y a un manque cruel en particulier dans le public, et qu’une partie non négligeable des fonds est aspirée par l’enseignement privé, trop souvent au détriment du public.
Pour finir, la comparaison des dépenses d’enseignement en France à nos voisins (et moins voisins comme le Canada), rapporté à la démographie, est particulièrement parlante, et mériterait d’être mieux connue. Il est tout de même triste que dans un pays qui est réputé depuis très longtemps pour la qualité de son enseignement (et son accessibilité en termes financiers, dans l’ensemble), plutôt que d’agir pour inciter les diplômés à rester en France et donc « rembourser leur dette » à l’État, on saborde notre enseignement et on pousse un peu plus ces diplômés à aller chercher fortune dans des pays à l’enseignement exécrable et hors de prix (e.g. les US).
"Le vrai clivage et de toute éternité c’est celui qui oppose dominants et
dominés, exploiteurs et exploités. Toute autre définition dont la votre
n’est qu’enfumage !"
Votre affirmation vous place parmi ceux qui considèrent qu’il n’est pas possible de vivre en société sur un pied d’égalité, et au fond vous place du même côté que des exploiteurs : c’est juste qu’à cet instant vous êtes exploité, mais avec cette vision il ne fait nul doute que si vous passez un jour parmi les exploiteurs, vous vous battrez pour les mêmes choses. Cette partie de la société est celle des égoïstes égocentriques, et on y retrouve d’ailleurs une quantité importante des hauts placés dans les différentes associations de défense des minorités (qui en essence veulent juste que leur groupement soit celui qui soit favorisé au détriment des autres, et non l’égalité).
Ce clivage exploiteur/exploité n’est donc en fait qu’en surface, et une partie non négligeable des personnes qui y participent appartiennent en réalité à cette même catégorie des égoïstes égocentriques, ce qui est un comble quand nombre d’entre eux se revendiquent d’un côté du marxisme ou même du socialisme et de l’autre côté de la foi chrétienne alors qu’ils sont à l’opposé de ces préceptes.
Le réel clivage est donc entre les égoïstes égocentriques et les altruistes/philanthropes. Mais cela fait malheureusement des dizaines d’années que le combat a été gagné par la première catégorie, et il faudra probablement passer par une destruction totale de notre société actuelle pour que la deuxième est une petite chance de s’imposer.
@jaja : comme beaucoup d’autres, vous utilisez des agissements illégaux qui persistent parce que non contrôlés pour justifier qu’il faut interdire à tout le monde de travailler le dimanche.
Plutôt que de vouloir interdire le travail le dimanche, pourquoi ne pas plutôt vous battre pour que l’on fasse appliquer réellement la contrainte selon laquelle ce travail doit être volontaire ?
La loi demande aujourd’hui que le salarié signifie par écrit et explicitement son volontariat pour travailler le dimanche. Que la justice n’ait rien fait, non seulement en amont, mais même après 102 dimanche de grève des employés du DIA d’Albertville est le problème, pas le travail du dimanche en tant que tel. Utiliser cette situation comme « argument » contre une généralisation du travail volontaire du dimanche à d’autres secteurs d’activité est pour le mieux fallacieux.
Vous semblez tout mélanger volontairement pour espérer donner plus de poids à vos arguments... Au contraire, travailler le dimanche permet de travailler moins pour le même salaire (ou de gagner plus pour la même durée de travail), justement parce qu’il est mieux valorisé.
Travailler de nuit permet déjà soit dit en passant de travailler moins pour le même salaire (ou gagner plus pour la même durée de travail).
Tant que l’on maintient la survalorisation du dimanche et de la nuit, « il faut se battre pour de meilleurs salaires » est justement tout à fait compatible avec l’autorisation du travail le dimanche. Ce n’est pas avec des « arguments » bidons et fallacieux que vous ferez avancer votre cause ; tout au plus cela donne encore plus l’impression que votre position relève exclusivement d’un dogmatisme absolu ne s’appuyant sur aucune réflexion.