C’est évident qu’en l’espèce la zone universitaire et scientifique existe depuis belle lurette, et que le discours sur le « campus » n’apporte rien. De même, la zone industrielle associée, qui n’est autre que la région parisienne (deux fois et demie la superficie de Silicon Valley, avec une densité de population nettement supérieure) existe depuis très longtemps. S’il manque toujours une « Silicon Valley », le problème est ailleurs. Notamment, dans les politiques gouvernementales des dernières décennies qui ont privatisé le secteur public et laissé partir capitaux, industries, technologies...
L’argent du Plan Campus finira très largement, tout compte fait, dans le gousset du secteur privé. Les regroupements de laboratoires se solderont par la mise en place de « pouvoirs forts » contraignant les chercheurs à travailler pour les multinationales, etc...
Vous avez bien raison sur le rôle néfaste des délocalisations. Même Silicon Valley en a payé la facture, d’où le passage à vide dont parle Wikipédia.
Tout compte fait, cette opération du plateau de Saclay est une énorme pompe à fric mais ses objectifs réels sont très mal définis. Parler de « Silicon Valley », c’est se moquer du monde.
Libre à vous, lechoux. Mais en ce qui me concerne, j’ai parcouru ces articles d’Indépendance des Chercheurs et je trouve qu’ils contiennent des informations fort intéressantes. A commencer par cette désignation de Mario Monti à la présidence de la Commission Trilatérale côté européen, si on pense au rôle joué par Monti au sein des institutions de l’Union Européenne. Quel autre blog en a parlé ?
A moins que vous ne soyez allergique à entendre parler de la Trilatérale et de Bilderberg. C’est vrai que les réprésentants de « droites », « gauches » et « centres » français n’y ont jamais manqué.
Plutôt que d’appartenir directement à la véritable classe bourgeoise, je dirais que la plupart des politiciens forment une couche d’exécutants au service de la bourgeoisie.
Mais, de toute évidence, même à la « gauche de la gauche », les retraites des Mélenchon, Buffet et autres légumes de la politique n’ont rien à voir avec celles des prolos qui feront les frais de la « réforme » de Sarkozy.
Après tout, d’où viennent les opérations récentes de casse des retraites ou du Code du Travail ? Il suffit de gratter un peu, et on trouve que ça remonte à la « gauche plurielle » de 1997-2002 :
EN 2012, MELANGEONS LES BUFFETS ! mercredi 14 avril 2010 (08h03)
Qui de plus qualifié que Jean-Luc Mélenchon ou Marie-George
Buffet pour parler des retraites ? Pendant que Jospin signait les
accords de Barcelone, eux, ils se faisaient des points de retraite dans
son gouvernement de « gauche plurielle ». Il faut d’ailleurs que nos
braves élus puissent continuer à se tailler leurs petits points de
retraite avec les voix de l’électorat PS. Alors, c’est donnant,
donnant… Et en 2012, faute de buffet royal en 2007 :
MELANGEONS LES BUFFETS ! MELANGEONS LES BUFFETS !
Pour rappel, les accords de Barcelone du Conseil Européen de mars
2002, signés sous la « gauche plurielle » et juste avant les
« glorieuses présidentielles », prévoient entre autres :
32. En ce qui concerne les politiques actuelles en matière d’emploi, il faudrait, entre autres,
(…)
que
les régimes fiscaux et de prestations sociales soient adaptés de
manière à rendre le travail payant et à encourager les chômeurs à
rechercher un emploi, et que les éléments ci-après fassent l’objet
d’une réforme : la conditionnalité des prestations, les conditions
requises pour en bénéficier, leur durée, le taux de remplacement, la
disponibilité d’avantages liés au travail, le recours aux crédits
d’impôt, les systèmes administratifs et la rigueur en matière de
gestion ;
afin
d’assurer la compétitivité de l’UE et d’améliorer l’emploi, quelles que
soient les qualifications et les régions, il est essentiel que les
institutions concernées et les systèmes de négociation collective
tiennent compte, dans le respect de l’autonomie des partenaires
sociaux, des liens entre l’évolution des salaires et les conditions
existant sur le marché du travail, ce qui permettrait aux salaires
d’évoluer en fonction de l’évolution de la productivité et des
différences de qualifications ;
afin d’établir un équilibre adéquat entre la flexibilité et la sécurité,
les États membres, conformément à leurs pratiques nationales, sont
invités à revoir la réglementation sur les contrats de travail, et, le
cas échéant, les coûts, dans le but de favoriser la création d’emplois ;
(…)
il
convient de réduire les incitations individuelles à la retraite
anticipée et la mise en place par les entreprises de systèmes de
préretraite, et d’intensifier les efforts destinés à offrir aux
travailleurs âgés davantage de possibilités de rester sur le marché du
travail, par exemple par des formules souples de retraite progressive
et en garantissant un véritable accès à l’éducation et à la formation
tout au long de la vie. Il faudrait chercher d’ici 2010 à
augmenter progressivement d’environ cinq ans l’âge moyen effectif
auquel cesse, dans l’Union européenne, l’activité professionnelle. Les progrès à cet égard seront examinés chaque année avant le Conseileuropéen de printemps.
(fin de citation)
Sarkozy applique-t-il autre chose que ces accords, en matière de casse du Code du Travail et des droits à la retraite ?????. Même le deadline de 2010… Et quel était le programme de Ségolène Royal en 2007 ?????
Ces malotrus qui sont partis à la pêche un dimanche d’avril 2002… N’est-ce pas ?
C’est vraiment décevant, ce type de censure. Que comptent faire les « propriétaires » de Bellaciao ? Appeler à voter Martine Aubry ou Strauss-Kahn au second tour des présidentielles de 2012 ? A voir ce genre de comportements, on dirait que la montée de l’abstention ne leur a rien appris.
Soyons très clairs : si les directions syndicales n’ont pas envie de bouger par rapport à la loi sur la « mobilité » des fonctionnaires, et si la « gauche » n’a pas saisi le Conseil Constitutionnel contre cette loi, l’explication paraît très simple : la grande majorité des parlementaires, de « droite », de « centre », de « gauche » ou de « gauche de la gauche », sont ou ont été des patrons de la fonction publique (mairies, départements, régions, administrations de l’Etat...) et comptent bien le rester ou le redevenir.