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guepard

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  • guepard 12 octobre 2012 10:44

    Le mariage par essence nécessite de (ré)concilier la passion et la raison ; ce qui est vrai pour l’individu l’est également pour la société ; le débat sur le mariage des homosexuels peut à tout moment se transformer en « guerre de religion » comme celui sur l’école libre au début du septennat de Mitterrand ; espérons que Hollande comme Mitterrand saura non pas « dépolitiser » mais tout au contraire transformer en débat non partisan cette question qui est une question de société comme le rappelle Pierre.

     

    Pour permettre de trouver un consensus entre les « pro » et les « contres » ou du moins de dépassionner cette discussion, je suggère de se référer non pas aux valeurs morales (qui relèvent de la conscience de chaque individu) mais aux valeurs de notre République (qui s’impose à tout citoyen). 

     

    Sur cette base, je suggère de distinguer 3 enjeux en essayant de voir dans quelle mesure chacun est compatible avec les 3 grandes valeurs de notre République : liberté, égalité et fraternité.

     

    La 1ère revendication des couples homosexuels est la liberté de s’aimer ; ce droit est légitime car tout « mariage » résulte d’un engagement librement consenti ; l’outrage aux bonnes mœurs créait discrimination morale ; le fait que les homoxuels soit une minorité ne suffit pas à interférer avec la liberté de 2 adultes « consentants ».

     

    A ce titre il est symbolique que l’Eglise catholique dans sa sagesse considère que l’on se marie devant un prêtre mais que ce n’est le prêtre qui donne le sacrement du mariage : le prêtre comme le maire ne marie pas mais déclare marié un couple : l’église comme la République « reconnaît » au sens juridique et social la force de cet engagement ; surtout le maire comme le prêtre assure que ce choix est fait librement (cf le symbole des portes ouvertes à la fois pour la mairie et l’église).

     

    La 2ème revendication est l’égalité : toute discrimination contre une minorité quelqu’elle soit est contraire aux valeurs de la République : le PACS reconnaît déjà de facto une égalité de droit pour les couples homosexuels notamment devant l’impôt ; si le débat sur le mariage des homosexuels ne revenait qu’à « requalifier » le PACS en « mariage » cette question de pure sémantique ne justifierait pas ce déchainement de passions.

     

    Dans la pratique, les opposants comme les partisans sont d’accord sur un seul point : la vraie revendication est le droit à l’adoption ; le statut de « couple marié » est clairement exprimé comme fondant un droit à élargir le couple homosexuel à une famille homosexuelle avec des enfants adoptés ; Pierre a raison de recentrer tout le débat sur cet enjeu et de poser la question : quelles sont les conséquences pour les enfants d’être adoptés par un couple homosexuel ?

     

    S’agissant d’enfants « naturels » le fait de devoir « partager » l’homosexualité de leurs parents peut déjà constituer un traumatisme (au même titre que pour les parents de devoir « vivre » l’homosexualité de leurs enfants ?). Cependant, le lien charnel existant entre parents et enfants est une force vitale qui permet de pardonner (ou tout au moins de comprendre ?) et avec le temps d’accepter.

     

    S’agissant d’enfants adoptés, cette situation de très compliquée peut devenir explosive comme le souligne Pierre du fait de l’importance pour le développement de l’enfant de pouvoir se projeter sur une image du père et de la mère fondant un équilibre à la fois affectif et en terme de respect de l’autorité.

     

    Sur la base des valeurs de la République, le vrai débat (au sens citoyen du terme) est de mesurer si la possibilité d’adopter pour les couples homosexuels est conforme avec le devoir de protection des enfants en tant que « pupilles de la Nation » au nom d’un devoir de fraternité ?

     

    Bien évidemment je ne conteste pas qu’un couple homosexuels peut apporter autant d’amour à ces enfants qu’un couple hétérosexuel ; mais la vraie question est l’inverse ; est ce que des enfants adoptés qui devront déjà surmonter ce 1er traumatisme « congénital » pourront se protéger contre ce « droit à la différence » revendiqué par les couples homosexuels ?

     

    Est-ce que notre République peut au nom d’un droit à l’égalité revendiqué par une minorité d’adultes renoncer à son devoir de protection de ses enfants les plus vulnérables ? Les couples homosexuels en tant que citoyens se doivent d’assurer ce devoir de fraternité et de comprendre qu’il constitue une limite objective à leur revendication à l’égalité.

     

    Ne laissons pas les égoïsmes d’adultes étouffer la souffrance sans voix de ces enfants au risque de les constituer otages d’une société qui en détruisant ses valeurs perdrait son âme. Ce devoir de fraternité c’est l’expression de cette charité qui nous impose de protéger les plus faibles et les plus vulnérables. En résumé oui au mariage des homosexuels mais non au droit à l’adoption. 


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