Entièrement d’accord avec vous sur le rôle de la police de proximité. A Toulouse Bagatelle, 3 policiers municipaux ont été copieusement « bastonnés » pour avoir voulu contrôler un stand dans un marché public.
Je crois que la prochaine fois qu’ils se risqueront à faire leur boulot de flic ils n’arriveront pas en touriste.
Quant aux gentils « policiers de proximité », laissez-moi vous raconter une anecdote : en 1996 je rentrais de 2 ans au canada et je faisais mes courses sur « la Dalle », devenu Alban Minville dans le Mirail à Toulouse. Peu au fait du contexte français, j’entrevois deux pandores à l’air amène qui se baladent et je leur demande mon chemin. Je me souviens encore de la réaction du voisinage : une haine dans le regard des gens envers les 2 pauvres flics, à un point que je m’en suis voulu de les avoir accosté alors qu’ils rasaient tranquillement les murs sans se faire remarquer.
Au chacal : entièrement ’accord avec vous sauf sur un point : la responsabilité de Sarkozy dans le bordel actuel que vivent les banlieues. Car la situation n’a pas cessé d’empirer année après année, avant tout comme pendant Sarkozy. Je dirais même qu’en voyant comment certains gamins se conduisent, je me dis que l’avenir risque bien de donner raison à la fameuse loi entropique du « bordel croissant ». Cessons de voir des corrélations à court terme pour juger d’un phénomène (la délinquance) qui s’explique par des corrélations à long terme (échec scolaire et familial entrainant un parcours délinquant 10 ans plus tard)
@laurent binet. Vous dites :
Vous toucher la un point essentiel. La réalité c’est qu’une certaine délinquance a continué d’augmenter pendant ces 5 dernières années, n’en déplaise à notre président, sa politique n’aura pas porter ses fruits.
A mon avis, votre raisonnement n’est pas rigoureux. Laissez moi illustrer cette absence de rigueur par un raisonnement similaire, entendu dans le passé :
« Depuis la sortie du film »La Haine« , la violence a augmenté de X pour cent ». Dans les deux cas, on fait l’hypothèse implicite que des évènements extérieurs (répression accrue, vision d’un film, que sais-je encore..) influent sur l’évolution courante de la délinquance. POur qui vit dans un quartier difficile, ce raisonnement est faux car la délinquance n’arrive pas par hasard, elle conclut un chemin entamé dès la petite enfance. Il suffit de prendre un bus dans certians quartiers pour voir qui risque de verser dans la délinquance, et cela bien avant le passge à l’acte.
Entendon-nous bien : je ne cautionne en rien la « prévention de la délinquance dès la maternelle », je dis seulement que si l’on veut expliquer la délinquance il faut rechercher les cause dans des évènements antérieurs de plusieurs années au passage à l’acte (échec scolaire, défaillance parentale, etc...), et que toute tentative de corrélation entre un fait à un moment donné et la délinquance dans la période qui le suit immédiatement n’est pas rigoureux.
Je vis dans un quartier difficile depuis 12 ans, et je ne crois pas que le fait d’assister à une audience correctionnelle me donnera un meilleur éclairage que la réalité que je vois tous les jours. Par contre, je crois qu’il existe un fossé entre ceux qui « vivent » non pas la délinquance mais son évolution (en cotoyant des gamins, puis en les voyant devenir de plus en plus agressifs et irrécupérables), et ceux qui ne la voient qu’à travers le miroir déformant des informations télévisées. En d’autres termes, pour certains délinquants, ce n’est pas une peine de prison mais bien plusieurs qui seront nécessaires avant que le retour à une forme minimale d’humanité prenne forme.
Une question à l’auteur : ne croyez-vous pas que ce texte de loi s’adresse aux victimes, ou plus largement aux victimes potentielles qui sont les habitants des quartiers difficiles ? Ce qui me semble indéniable, c’est que pendant la durée de l’emprisonnement d’un délinquant multirécidiviste les habitants respirent. Lorsqu’il sort de prison, toujours dans l’esprit des habitants, il n’y a qu’à espérer qu’il se fasse interpeller au plus tot pour retourner à l’ombre. Je sais, mon raisonnnement a l’air basique, mais devant les actes de vandalisme/violence gratuits, vos raisonnements sur la récidive me semblent spécieux comparés à la réalité toute simple que beaucoup de gens connaissent. Quelques faits survenus lors des deux derniers mois dans le quartier de bagatelle (toulouse) :
- une école incendiée au moyen d’une voiture bélier
- des voitures incendiées en pagaille, et tout à fait gratuitement (bonjour les habitants)
- il y a 15 jours, trois policiers municipaux (dont une femme) roués de coups car ils controlaient le stand d’un vendeur. Même à terre, les policiers ont été « finis » à coup de pieds. L’un des policiers a dit que ce qui l’avait le plus choqié était le regard narquois des gens autour de lui, qui dégustaient le spectacle.
je ne parle pas des agressions aux personnes, qui surviennent pour un regard jugé déplacé.
A chaque fois, c’est le côté gratuit et sauvage des agressions qui me rend dubitatif devant vos raisonnements sur l’efficacité des peines planchers. sans rentrer dans cette question, que vous connaissez sans doute mieux que moi, la moindre des choses serait d’admettre que pour les habitants des quartiers difficiles la peine plancher « rassure », surtout si elle s’alourdit au cours des récidives.