Tout d’abord, félicitations pour votre engagement, il est toujours plus facile de critiquer.
Bon, un nouveau parti à droite, avec Nouvelle Donne à Gauche ça fait 2. (Allez, 3, je rajoute l’UPR pour ne pas faire de peine à fifi).
Sur le fond maintenant, j’ai écouté il y quelques mois un débat sur France-Inter Larouturou-Payre, j’y ai noté une grande convergence des diagnostics, même si chacun force le trait là où ça l’arrange en fonction de son public supposé. Mais j’ai été fort déçu du débat, même style, même agressivité, mêmes « solutions » convenues que leur famille d’origine, sans originalité , sans profondeur (et pourtant quand on lit vos autres articles, M. Branche, il ne semble pas que vous en manquiez, de profondeur).
Au risque de ne pas être d’accord avec vous, l’ai trouvé un peu plus de lucidité dans le constat de Nouvelle Donne, qui prend acte que la mythique croissance n’est peut-être pas la solution.
Mais ça n’a pas été suffisant pour me convaincre, et, un peu par dépit, j’ai été voir chez l’UPR un débat avant élection, j’ai trouvé ça « admirable » de précision et de clarté sur le constat, et pour tout dire un peu pathétique pour ce qui est des solutions. Quand on voit l’état de complète deliquescence de notre monde politique (et autres : patronal, syndical, médiatique,..), j’ai beaucoup de mal à imaginer en France une relève possible sans un bouleversement radical (et je ne pense pas au FN en disant çela, je pense plutôt que le FN sera trés bien dans le fromage, le jour où il y aura accés)
Bref, il me semble que la situation dramatique vers laquelle nous allons (et malheureusement, quand je dis nous, je ne pense pas qu’à la France) demande autre chose que la création d’un, de 2 ou de 3 partis de plus, et, à lire vos autres articles, j’ai l’impression que vous pourriez avoir des idées.
On peut pas laisser mourrir ce billet sans parler de Jacques ELLUL qui, notamment dans son ouvrage « Le bluff technologique » a parfaitement anticipé l’emprise croissante de la technologie (je ne parle pas de la science) sur l’homme.http://www.decitre.fr/livres/le-bluff-technologique-9782818502273.html, on peut aussi écouter avec bonheur Jean-Marc LEVY LEBLOND qui remet bien la technoscience à la place ou elle aurait du rester http://www.youtube.com/watch?v=cXlQyBsfHyI.
A 1° vue on peut être scandalisé par tout ce que ce projet induit, et pourtant..... cela m’inspire plusieurs reflexions.
-Un haut degré d’éducation (telle qu’elle est faite, c.a.d. de plus en plus en formatant plus qu’en formant) est’il nécessaire ? pour quelle finalité ? pour aller plus vite dans le mur ?
-Un travail manuel est il moins noble, moins utile qu’un travail plus « intellectuel » (au sens d’aujourd’hui qui me semble bien devoyé), par ex, vaut il mieux un ingénieur de grande ecole formé sur fond public et travaillant pour etablir des brillants algorithmes dans une banque ou un (bon) plombier qui répare ta fuite.
-Le progrés technique est-il une voie indépassable pour resoudre nos probèmes ?
Pour terminer, une phrase d’Ivan Illitch (1973) qui me plait bien.
« Dans les états capitalistes, on dépense les deniers publics pour permettre à un homme de parcourir chaque année plus de km en moins de temps, pour la seule raison qu’on a investi encore plus d’argent pour allonger sa scolarité, sa valeur présumée comme moyen intensif de production de capital déterminant les conditions de son transport »
Cordialement
signe : un confrère « ingenieur » atteint par le doute