Assez d’accord avec le tout, avec le fond ... à une nuance près : j’enseigne à mes élèves (de la 4e au BTS) que toute la dignité de l’homme consiste en la pensée (cf. Pascal) ; évidemment c’est adapté, actualisé, modulé, illustré, argumenté. Penser clairement, bien dire, comprendre ... des évidences n’est-ce-pas. Et les programmes me servent de prétextes. Pas de difficulté particulière donc à justifier une matière comme le "français", pas de problème de sens -ni d’autorité.
Rmq : cette année, taux d’élèves en échec scolaire : ... 70% ; pas vraiment la crème, mais ça marche.
PS : heu, oui, ça marche, mais c’est épuisant, aussi.
Pour aller dans votre sens : j’ai connu dans un Lycée technique des professeurs venus à l’enseignement après une carrière dans la "vie réelle", coiffeur, graphiste, chef de projet etc. Ils n’avaient pas ou que peu de problèmes de discipline, d’autorité, de compétence. Et un vrai plaisir d’enseigner, avec toutes les questions à se poser pour ce faire.
De façon générale, après dix ans d’enseignement, sauf exception, je crois qu’on perd son imagination, sa réactivité, son plaisir de bien faire. Les élèves et les programmes sont trop semblables. Une pause au minimum devrait être possible, voire une reconversion.
Sur quoi est-il alors censé asseoir son autorité ?
Je ne comprends pas ce qui est prévu pour le cas où le respect dû à un adulte (raisonnablement compétent) n’est pas admis par l’enfant.
Enfant dont on peut supposer que la dimension rationnelle est encore incomplète.
Enfant qu’on connait comme expert en rapport de forces, de tous temps, en ruses tendres ou méchantes, et assez bien informé aujourd’hui pour savoir comment faire reculer un adulte.
(tout à coup ce métier d’instit me parait très effrayant)