- le fait de penser qu’il y a des races humaines n’est pas du racisme, mais du racialisme, ce qui n’a rien à voir —> FAUX ! En effet racialisme est différent de racisme, mais dire que ça n’a rien à voir relève de la mauvaise fois (je ne pense pas que vous soyez naïf). Le racisme, comme vous l’avez dit, « se caractérise par la croyance en une hiérarchie des races, » ce qui suppose donc, au préalable, l’existence de telles races, et donc d’une philosophie racialiste.
- le racialisme lui-même n’est né qu’au XIXème siècle, avant, il n’existait tout simplement pas —> FAUX ! Dans « La revue des savants, » le médecin et philosophe François Bernier propose, dès 1684, de catégoriser les hommes selon leurs caractéristiques physiques, distinguant « cinq races humaines ». Au siècle suivant, les philosophies naturalistes tels que Buffon, Carl Von Linné et autres Maupertuis popularisent ces idées.
- par conséquent, le racisme n’a rien à voir avec une quelconque haine —> Encore une fois, c’est criant de mauvaise foi ! Le racisme affirme la supériorité d’une race sur les autres. Cette vision entraîne le profond mépris de la race considérée supérieure sur celles considérées comme inférieures, justifiant ainsi une hostilité des uns sur les autres, simplement du fait de leur prétendue différence. Mépris profond ? Hostilité ? Ne serait-ce pas là de la haine ? Dire que racisme et haine n’ont rien à voir est vomitif ! Je vous invite à relire vos livres d’Histoire, ou simplement à observer avec plus d’attention et moins d’hypocrisie le monde dans lequel on vit.
- les théories justifiant les discriminations liées (par exemple) à la couleur de peau sont antérieures au racisme :
le « préjugé de couleur » constitutionnalisé par Antoine Barnave en 1791 (et heureusement jamais appliqué) n’était pas fondé sur l’idée que les noirs fussent une « race » « inférieure » mais sur le choix (et un choix, précisément, ça se conteste, ça se débat) de ne pas leur accorder les mêmes droits qu’aux blancs pour ne pas léser ces derniers —> Comme écrit plus haut, les théories racialistes étaient déjà largement popularisées par certains naturalistes dès le début du XVIIe siècle. Or ces théories ont peu à peu aidé à construire les normes et les valeurs racistes au sens moderne où on l’entend. Antoine Barnave était hostile à ce qu’on accorde le statut de citoyen aux gens de couleurs dans les colonies françaises, s’exclamant en pleine assemblée « le nègre ne peut croire qu’il est l’égal du blanc ». Je pense qu’on ne peut pas être plus clair. Votre entreprise laborieuse tentant de séparer discrimination due à la couleur de peau et racisme est pitoyable...
- la xénophobie n’est pas le racisme —> Bravo ! Enfin une vérité ! Cependant ils sont liés : tous deux émanent d’un sentiment de rejet de la différence de l’autre. Rejet dû à la peur irraisonnée de l’autre, pour la xénophobie, et à un sentiment de supériorité sur l’autre,lui même découlant d’une xénophobie, pour le racisme. Que vous le vouliez ou non, racisme, racialisme, xénophobie, discrimination, stigmatisation, rejet, hostilité, haine, ne sont pas identiques, non, mais ils sont fortement liés, et ont toujours pour origine la peur, le rejet de la différence.
En avoir marre que des cons « foutent la merde » dans votre quartier n’est pas de la xénophobie. Les désigner du terme générique de « roumains », je suppose sans réellement l’avoir vérifié, demande moins de réflexion de votre part, je vous l’accorde, et cela témoigne bien de votre tendance à généraliser dangereusement. Mais en tirer des préjugés sur tous les « roumains » en France, pas seulement ceux en bas de chez vous, ça, c’est de la xénophobie, et il n’est pas acceptable de justifier, d’encourager la xénophobie en 2014 en France. Les condamnations pour provocation à la haine raciale existent, Dieu merci.
- le racisme est une démarche intellectuelle à (fausse) prétention scientifisante, pas une réaction pulsionnelle à l’inconnu ou au différent —> Attention, le raisonnement qui va suivre va vous demander de réfléchir un minimum sur les psychologies inhérentes à l’homme et conduisant au racisme. Toi être différent de moi. Moi avoir peur de toi, car toi différent de moi. Moi rejeter toi, car toi pas comme moi. Moi pas vouloir toi près de moi. Moi inventer théorie séparant toi de moi car moi philosophe. Moi inventer théorie mettant toi sous moi. Moi être raciste. Donc, peur de la différence entraîne racisme. Répéter sans cesse, comme vous le faîtes si bien, la définition du racisme n’aide en rien à en déterminer les causes. Pour ce faire, cela supposerait de vouloir réfléchir sur la nature de l’homme, et de remettre en question certaines pensées bien incrustées dans nos esprits. Trop fatigant ?
- enfin, last but not least, le racisme est une opinion (contestable), pas un délit ; en revanche, tout acte de violence (physique ou verbale) ou de discrimination justifié par ce racisme est un délit —> Effectivement, on ne peut pas empêcher les gens d’avoir des pensées stupides. Mais il existe des lois contre l’agissement selon ces pensées, ou l’expression avérée de ces pensées, qu’elles soient exprimées violemment ou non (le propos en lui-même est bien assez violent).
Enfin, je me demande vraiment à quoi sert votre commentaire. Je n’y aurais même pas répondu s’il n’avait pas eue de note positive, mais je ne peux laisser quelqu’un sous entendre qu’il est tout à fait acceptable d’être raciste en France, tant qu’on le garde pour soi, que le racisme ne serait pas le fruit d’une propension qu’a l’homme à avoir peur, d’une intolérance, d’un rejet de tout ce qui diffère un tant soi peu, de notre mode de vie, culture, physique, religion, géographie, langue, pilosité sourcilière, etc. Cela témoigne d’une profonde étroitesse d’esprit et d’un manque de tolérance, qui peuvent conduire à bien des horreurs, si on ne fait rien pour s’en offusquer, ce que je fais ici. Le racisme est dangereux. L’Histoire nous l’a maintes et maintes fois prouvé, mais on n’apprend jamais de l’Histoire. Non, on nie le racisme. Puis on le minimise. Puis on le banalise. Jusqu’au jour où ça explose. C’est par l’inaction, le laisser-faire, le laisser-dire, surtout des conneries, que ce fléau avance. C’est un combat perpétuel de l’homme contre lui-même. Et ce combat sera nécessaire tant que plus de la moitié des votants tombant sur un article tel que celui plus haut voteront contre.
Voilà. J’espère avoir rééquilibré un débat bien abject, tout en regrettant qu’il y ait encore à débattre de ces questions de nos jours, dans cette France qui fit la Révolution, portée par un idéal rappelé dans la constitution de 1946, proclamant à nouveau que « tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés. »
L’éducation civique était une matière qui me passionnait grandement étant enfant. En particulier l’apprentissage des valeurs de la République Française et de la Déclaration des Droits de 1789, préambule de notre société démocratique moderne. Ca ne ferait pas de mal à beaucoup de la relire aujourd’hui.
Il était très difficile pour moi, et je m’auto-congratule, de me forcer à lire cet article jusqu’au bout, tant un petit nombre de faits réels y sont noyés sous un torrent de mensonges, d’assertions arbitraires, de calomnies, de désinformation, de mauvaise foi exacerbée, de subjectivité qui dépeignent l’image d’un Israël bisounours et innocent, encore une fois victime, pour changer, d’une persécution globalisée à son encontre, qui pousserait les gens à ne pas être objectif et à critiquer injustement et sans avoir connaissance d’une prétendue vérité, cet état.
Mais les gens ne sont pas dupes. Ils récoltent tous les points de vue, les confrontent, les analysent, et les critiquent objectivement. Et aujourd’hui, dire que l’état d’Israël applique une politique cruelle et injuste envers les palestiniens n’est pas une critique infondée, c’est un fait.
N’en déplaise à certains juifs, tout français qu’ils sont.
Un français tout court (mon appartenance ethnique ou religieuse ne regardant que moi, dans cet état laïque et démocratique, où les communautarismes, à juste titre, ne sont pas les bienvenus).