Dans votre article, vous indiquez :
>Un missile balistique iranien mettrait entre trois et onze minutes pour atteindre Tel-Aviv. Entre-temps, la
>constellation de satellites, de radars et d’AWACS, américains comme israéliens, du Moyen-Orient
>à l’Europe centrale, détecteraient instantanément le tir et relayeraient immédiatement l’alerte à toutes
>leurs forces dans la région.
Je n’ai jamais compris l’intérêt des missiles nucléaires. Ne pensez-vous pas que certains pays ont
déjà disposé des bombes atomiques dans certaines grandes villes potentiellement "ennemies" ?
Les charges nucléaires tiennent dans le volume d’un missile,
elles peuvent donc aussi, par exemple, être déposées dans une cavité en béton au sous-sol
d’un immeuble en construction.
La mise à feu ? Un simple signal radio suffit. Ca tombe bien, les armatures métalliques du béton
armé d’un immeuble, font une excellente antenne.
L’énergie ? Brancher deux fils électriques à l’alimentation EDF de l’immeuble, ce n’est pas compliqué.
Alors, quel est l’intérêt des systèmes anti-missiles, ou des sous-marins atomiques lanceurs d’engins ?
C’est pourquoi des théocraties comme l’Iran ne devraient pas avoir l’arme nucléaire, même si leurs
missiles pourraient être interceptés. Car, point besoin de missiles pour détruire une ville.
Bien entendu, le gouvernement russe pourrait aider la Crimée à devenir indépendante.
Mais la Russie est elle-même une fédération constituée de 21 républiques et 128 nationalités.
Quid du Daguestan, de la Tchétchénie et de l’Ingouchie ?
Ce que le gouvernement russe reproche à Saakachvili en Ossétie, s’est déjà réellement produit en Tchétchénie, lorsque l’armée d’Eltsine a rasé Grozny en 1994 (un ami de Médecins du Monde était sur place et m’a tout décrit - témoin de première main). Poutine n’a pas non plus été tendre en 2000.
Paradoxalement, en 1994, la ville était peuplée majoritairement de russes, et ils furent les premières victimes de l’armée d’Eltsine (les Tchétchènes vivaient alors plutôt à l’extérieur de Grozny, ainsi qu’à Moscou, où une importante diaspora caucasienne contrôlait de nombreux marchés ("rinok"), d’où le ressentiment anti-caucasien de nombreux russes).
La question posée alors est la suivante :
le gouvernement russe qui veut modifier les frontières de ses voisins, par la force, laissera-t-il à ses propres nationalités le libre choix de quitter la fédération ?
Bien entendu, ici, je parle du gouvernement russe et non du peuple russe. Le peuple russe est un très grand peuple, tandis que le gouvernement russe, contrôlé par le FSB, est le digne héritier du KGB.
Exemple récent : depuis un an, à Moscou, tous les russes qui souhaitent demander un visa pour l’Europe, doivent d’abord présenter leur demande à un organisme centralisateur proche du FSB. Finies les demandes directes de visa au consulat de France à Moscou, par exemple. La dictature revient.
Parallèlement, peut-on laisser impunément Poutine menacer l’Europe d’être bombardée ? "La Pologne s’expose à être frappée" a déclaré le chef adjoint de l’état-major russe Anatoli Nogovitsyne, à la suite de l’accord sur le système anti-missile, le 15 août dernier. Que se passerait-il s’il s’agissait d’un système d’attaque et non pas de défense !
Ce n’est pas la première fois : déjà en 1956, lors de la Crise de Suez, l’URSS avait menacé la France, l’Angleterre et Israël d’une riposte nucléaire.
Venant d’un pays disposant de 11000 ogives nucléaires (hypothèse basse), la menace d’un bombardement n’a pas la même saveur.
Dès lors, face à des menaces de ce type, l’Europe va-t-elle se coucher, comme à Munich ?
Ou bien prendra-t-elle des sanctions contre les dirigeants russes ? : leurs comptes bancaires offshore, leurs villas à 500 millions d’euros sur la Côte d’Azur (exemple récent), leurs participations directes ou indirectes dans des grands groupes occidentaux ?
Je crains, comme d’habitude, que ce soit surtout le peuple russe qui trinque.