J2M69

J’ai cru lire en 2009 un propos rapporté de Warren Buffet selon lequel il y avait une lutte des riches contre les pauvres, que les premiers étaient en passe d’emporter.
Si l’on considère l’influence des grandes banques d’affaires sur le gouvernement US, on peut légitimement suspecter la politique monétaire US de servir d’abord les intérêts financiers de quelques grandes firmes. Les autres états suivent....

A mon humble avis, le débat sur le « choc des civilisations » était pipé au départ. Et le reprendre, même de façon critique, est une perte de temps - et une erreur pour qui se dit doctorant (mais c’est à Lyon III :).
Le véritable choc est celui que provoque la forme actuelle du « capitalisme » - et cette forme n’a pas de nom- qui détruit (ou modifie, si l’on veut) les sociétés dans lesquelles elle phagocyte les « élites » avant de dissoudre le tissu social.
Qu’un système de gouvernement de type théocratique soit critiquable, soit. Et que nombre de pays musulmans aient le Coran pour référence, cela s’entend - quoique Israël, à cette aune ... fasse débat. Mais l’Iran est le seul état officiellement théocratique, avec une démocratie temporelle de façade. Huntington a écrit il y a trop longtemps : c’est l’Asie, et surtout la Chine, avec laquelle il peut y avoir un « choc ». Mais elle a bien intégré le capitalisme nouveau, alors que nombre de pays du Moyen-Orient ne l’ont intégré qu’à la marge : pas de démocratie, une population toujours soumise au bon vouloir du prince, une corruption endémique. Pas étonnant qu’en l’absence d’alternative l’islam apparaisse comme un vecteur de résistance à la dissolution de ces sociétés abandonnées à leur sort par leurs « élites ». Mais « l’occident » est-il mieux loti ?

Pour ce qui est du futur de l’indicatif et du conditionnel présent, il faut savoir que ce dernier temps a émergé en Moyen Français, du fait d’une anomalie : l’indicatif est le mode du « certain », du « factuel ». Or le futur n’est ni « certain », ni « factuel ». De là la création du conditionnel présente : « factuel » sous condition (voir son usage dans les formulations hypothétiques : si ..., et conditionnel présent : « si je gagnais au loto, j’achèterais une maison »).
L’indicatif futur a de ce fait acquis une nuance : il s’agit d’annoncer non un fait, mais la certitude qu’il se réalisera (d’où une valeur prophétique, mais aussi une valeur impérative).
Désolé si c’est un peu technique... -)

Je crois que ce qu’il faut dénoncer le plus fort est l’utilisation des sondages. Pas seulement pour leurs questions tendancieuses et les manipulations auxquelles ils donnent lieu (quand on « redresse » les résultats, selon la méthode des « quotas », par exemple). Ils servent d’étouffoir à toute tentative de débat d’idées, et se présentent comme un ersatz de réflexion (tout comme les micro-trottoirs qui font semblant d’illustrer les journaux télévisés). En l’occurrence, aucune question ne concerne le projet politique de S. Royal (on peut sans doute la créditer d’en avoir un, discutable, ce qui signifie à discuter).
La question prématurée des candidatures présidentielles pour 2012 permet aussi de faire oublier les promesses et le programme d’un ex-candidat aujourd’hui président en exercice.
En bref, les sondages procèdent d’une stratégie de saturation du terrain des débats d’idées, qu’ils évincent : la com’ et la réclame en guise de prêt-à-penser (pour ne pas penser, ni même en avoir l’occasion).

Dans la presse financière (web et papier), les statistiques hebdomadaires du chômage US font régulièrement la une , et sont régulièrement « ajustées » ensuite. Mais elles ont fait (semble-t-il) leur effet en bourse entre temps.
Effectuer une mesure précise de l’emploi prend du temps. Et l’info financière et boursière a un cycle trop court, donc elle fonctionne à partir d’estimations.
La mesure du chômage, ou de l’activité, est un enjeu politique trop important pour qu’on en laisse la mesure à des organismes qui seraient réellement indépendants et procéderaient de façon scientifique (ou objective) : ce que pointe l’article d’Imhotep. La tendance à « casser le thermomètre » ne saisit pas que les pouvoirs dictatoriaux.
Alors que proposer ?
Des instituts publics (hors influence des lobbys) et autonomes par rapport à l’état qui les finance ?