CP du 23 10 09 du Syndicat National des Infirmiers(ères) Conseillers(ères de Santé/ FSU : Ultra majoritaire à l’Education Nationale.
La
campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1)v ne doit pas être
organisée au détriment de l’offre de soins en faveur des élèves.
Alors
que l’intérêt de la vaccination contre la grippe A(H1N1)v divise
largement les professionnels de santé au point que peu d’entre eux se
sont portés volontaires pour vacciner, des pressions sont exercées pour
imposer aux infirmier(e)s de l’Education nationale de renoncer à leurs
missions auprès des élèves pour vacciner l’ensemble de la population
sur leurs obligations de service.
A ce jour, la circulaire du 1er octobre
co-signée par les ministres de l’intérieur et de la santé rappelle que
la mobilisation des professionnels de santé à la campagne de
vaccination est basée sur le volontariat et qu’un des
deux objectifs prioritaires est de préserver un accès à des soins de
qualité. Dans le même sens, le ministère de l’intérieur a réaffirmé le principe exclusif du volontariat
le 16 octobre lors d’une réunion officielle au ministère de l’Education
nationale et a annoncé que les pompiers et les policiers seraient
mobilisables seulement en dehors de leurs obligations de service, afin
de préserver les missions de service public.
Bien
que conscient de la nécessité de protéger la population à risque, le
SNICS-FSU, Syndicat majoritaire à 62% chez les infirmier(e)s de
l’Education nationale et de l’enseignement supérieur, ne comprend pas
pourquoi les missions des infirmières auprès des élèves seraient
négligées alors qu’il y a, entre autres, plus de 13 millions d’élèves qui consultent les infirmier(e)s chaque année. En outre, les demandes de soins, majorées lors des épidémies hivernales, risquent d’augmenter encore avec la grippe A.
Faut-il
comprendre que la réponse à l’urgence et la prise en charge du mal être
des adolescents [qui se traduit le plus souvent par des plaintes
somatiques : douleurs abdominales, céphalées, troubles du sommeil...]
seront sacrifiées cette année scolaire pour palier l’insuffisance de
mobilisation de l’ensemble des étudiants et professionnels de santé
dans la campagne de vaccination ? Est-il normal d’exiger des
infirmier(e)s qu’elles(ils) fassent fi des difficultés de santé qui
entravent la scolarité des élèves, privés ainsi d’un lieu de soins et
de confidentialité et des réponses d’un professionnel de santé de
premier recours ? De dégrader l’offre de soins dans le champ du conseil
en santé, de l’accompagnement, du suivi et de la prévention pour les
élèves présents en moyenne 40 heures par semaine ?
A
ces questions majeures, s’ajoutent des questions d’ordre juridique et
éthique auxquelles les circulaires ministérielles publiées à ce jour ne
répondent pas.
Contrairement à la grippe saisonnière, les effets secondaires du vaccin contre le virus A(H1N1)v ne sont pas connus à ce jour.
De
très nombreux infirmiers partagent les réserves émises par une grande
partie des autres professionnels de santé concernant l’intérêt de cette
vaccination et refusent de se faire vacciner. En effet, confronté(e)s
chaque jour à la responsabilité de leurs actes, les infirmier(e)s ne
cèdent pas à de quelconques rumeurs sur la vaccination mais mesurent
par des avis éclairés et en responsabilité, les conséquences d’un acte
vaccinal.
Comment
envisager de vacciner des élèves qui ne font pas partie de la
population à risque quand on a choisi de ne pas se faire vacciner
soi-même ? Il est incontestable que la mise à disposition autoritaire
des professionnels de santé de l’Education nationale pour vacciner,
soulève des problèmes d’éthique inédits.
Le
SNICS tient à souligner que cette vaccination contre la grippe A(H1N1)v
ne fait pas partie des vaccinations obligatoires parce que le
gouvernement ne l’a pas souhaité, pas plus qu’il n’a été décidé
d’organiser cette campagne de vaccination dans le cadre de plans blancs
qui, seuls, commandent la réquisition de tous les professionnels de
santé.
Parce
que le SNICS-FSU a toujours eu le souci de l’intérêt général, nous
dénonçons la mise à disposition d’office des infirmier(e)s pour aller
vacciner car il est certain qu’elle s’effectuera au détriment de
l’offre des soins que cette profession assure auprès des jeunes pour
contribuer à leur réussite scolaire, dans les écoles, les collèges, les
lycées et les universités.
Il faut que la profession infirmière se réveille et participe au combat actuel pour la reconnaissanse du DE Infirmier à bac + 3 et son intégration dans le système LMD universitaire. Plusieurs syndicats et associations sont mobilisés pour cela : Manifestations, groupes de travail, rencontres avec les Ministères .Mais la grande masse des collègues ne suit pas et semble anethésiée. La question est : comment faire réagir en masse cette profession ?
Concernant l’Ordre, comment faire comprendre que cette organisation sera surtout répressive et qu’il faudra payer une cotisation pour pouvoir travailler.
Cordialement.