Je te rejoins totalement lorsque tu fais
remarquer que les traditions « chrétiennes »
(iconographiques ou autres...) ont tendance à nous voiler au sens
profond des Saintes Écritures et à l’intention réelle de leur
Inspirateur, les peintres se contentant le plus souvent d’interpréter
artistiquement avec les outils culturels de leur époque des mots et
des situations venant d’une autre culture. Il me semble plus que
profitable que l’ensemble des Saintes Lettres soit relu
régulièrement avec cette ferme intention d’en écarter les
« interprétations » artistiques ou lyriques qui ne
seraient pas fidèles à ce qui est vraiment écrit.
Pour
reprendre ton exemple de la Cène et de son iconographie par exemple,
il est intéressant de voir que Marc nous explique que la chambre
haute où elle a eu lieu était, nous dit le grec, « έστρωηένoν »
(Marc 14 ; 15.), ce qui signifie qu’elle était jonchée de
coussins. Pas de table donc, mais des gens allongés autour des
plats. Voilà qui nous permet de comprendre beaucoup mieux pourquoi
il était préférable d’avoir les pieds propres dans ce genre de
convivialité ou les têtes et les pieds se trouvaient souvent dans
une grande cohabitation... Mais les concepteurs des belles icônes
ont du trouver que ça manquait furieusement de poésie et ont
allègrement rajouté des tables et des chaises et (pourquoi pas,
puisqu’on est dans la surenchère) un trône pour le Christ afin
qu’il soit placé au dessus du lot...Heureusement que Jean en nous
racontant l’épisode du lavement des pieds démolit cette conception
fautive de la Cène et nous montre une dynamique inverse à
l’élévation artistique des peintres du moyen âge :
« Vous
m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car JE SUIS... Si
donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous
devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; car je vous ai
donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait. »
(Jean 13.).
Bon, il faut reconnaître
que se mettre à genoux pour nettoyer les panards poussiéreux de ses
apprentis n’est pas un exemple patronal qui serait encouragé par le
MEDEF, mais quelle puissance affective s’en dégage pour ceux qui se
libèrent de l’imagerie médiévale ! Et quelle magnifique leçon
pratique sur la grandeur de l’humilité !
Il y existe également beaucoup de mots dont le sens a été malheureusement été déformé par la tradition chrétienne et qu’il serait très utile de ramener à leur sens original pour bien
saisir l’intention divine qui y est cachée. C’est le cas en
particulier des mots « Loi », « péché »,
« royaume », « éternité », etc... mais
c’est une vaste recherche qui risquerait de prendre trop de place
dans des interventions sous un article. Le net donne des trésors de
ressources à ceux qui prendront la peine de chercher.
Intéressant
article qui amène évidemment les débats sur le sens de Pâque et la notion de
sacrifice.
Contrairement à njama, il me semble que le sacrifice de
Jésus Christ peut se comprendre clairement au travers du sens spirituel que
cette fête juive ne faisait qu’annoncer prophétiquement. Selon
l’évangile de Jean, Jésus est « l’agneau de Dieu qui
ôte le péché du monde » et son sacrifice à Pâque
nous rappelle que c’est grâce au sang d’un agneau que l’ange
destructeur a épargné ceux qui ont crus la parole de Moïse et qui
l’ont mis en évidence sur le linteau de leurs portes (voir le livre de l’Exode au chapitre 12)
et qui ont pu ainsi quitter l’emprise de l’esclavage et de la
servitude.
Mais de même que ceux qui tournent la clé de contact de
leur voiture le matin n’ont pas besoin de connaître les lois de la
mécanique qui transforment dans un moteur thermique la force
linéaire des pistons en puissance circulaire qui fait tourner les
roues et les ainsi amène à destination, de même il n’est pas besoin de
connaître toutes les subtilités des dynamiques spirituelles
bibliques pour bénéficier de la puissance d’amour qui provient de
la croix. Il suffit d’y croire.
Au
travers des récits bibliques nous pouvons discerner deux
dynamiques qui s’opposent depuis le début de l’histoire humaine.
D’un côté, il y a ceux qui s’imaginent (quelle que soit leur
religion) que leurs œuvres et leurs efforts pourraient leur
permettre d’avoir accès à l’approbation de Dieu (avec ou sans 70
vierges) ; et de l’autre côté il y a ceux qui ont saisi à la
suite des apôtres et de Paul que seule l’oeuvre de Dieu en Jésus
Christ peut être capable de nous ouvrir le chemin vers la Vie de l’éternité.
Si l’on peut constater que ces deux idéaux s’opposent c’est parce
qu’ils sont orientés dans deux directions totalement opposées.
Ceux
qui
recherchent l’approbation divine par leur offrande et leur
sacrifice, finissent malheureusement comme Caïn qui devint un meurtrier.
Le Grand Prêtre juif de l’évangile, les croisés
du moyen age et les salafistes modernes font hélas partie
de cette catégorie qui met à mort leurs frères en humanité en croyant
rendre un culte à Dieu. Lorsque l’intérêt du groupe prime sur le respect
et la considération de l’individu, la dérive meurtrière n’est pas loin
avec son sinistre cortège...
Mais ceux qui ont reçu le Don de Dieu ne recherchent plus une place
au paradis, car ils ont compris qu’elle leur avait déjà été donnée
gracieusement, de manière imméritée « non pas à
cause des oeuvres, mais à cause de leur foi ». Ces croyants ne cherchent donc plus à acquérir quelque chose d’En Haut, mais
ils sont assez riches pour répandre autour d’eux le don d’amour de
Dieu en Jésus Christ, car ils ont compris que « tout
ce qui contribue à la vie et à la piété leur a déjà été donné
par Celui qui les a appelé par Sa propre grâce et par Sa
vertu » (2 Pierre 1.). Ils considèrent alors comme un honneur de
partager avec leur prochain cette vie divine répandue sur eux par
l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ. Comme un pauvre partage avec
d’autres la nourriture
abondante qui lui a été donnée, ils partagent gratuitement autour d’eux
cette grâce abondante et imméritée qu’ils ont saisi par la foi. Comme
l’annonçait le Christ concernant ceux qui croiraient en Lui : « des fleuves d’eau vive couleront de leur sein ».
Vu sous cet angle, toutes les religions ne
se valent évidemment pas...
Il y a maldonne. Dans mon post je ne fais que constater une
réalité religieuse qui était là bien avant que je n’écrive. Je
n’incite évidemment personne à se faire sauter au milieu d’une
église ou d’une mosquée, au contraire ! Ce sont les
manipulateurs de religion qui s’en chargent avec malheureusement un
bon taux de réussite, si on en croit les infos actuelles. Et c’est
comme ça qu’on retrouve le cadavre déchiqueté de ces pauvres
gogos, dont les parties intimes ont été protégées par 5 ou 6
couches de caleçons dans l’idée de garder intact « l’outil »
destiné à déflorer les 70 vierges qu’une mauvaise traduction du
Coran leur a prétendument promis dans leur paradis sexuel...
Apparemment, tu n’as pas vraiment saisi ce que j’essayais de dire,
je vais donc l’exprimer différemment : Dieu est amour et le
salut en Christ est offert gratuitement à celui qui croit. Ceux qui
n’ont pas encore compris cette vérité première et qui ont
cependant une conscience de l’Au-delà sont des proies faciles pour
les propagateurs de pensées mortifères et cela quelle que soit la
religion.
Depuis Caïn et Abel c’est toujours le même scénario : ceux
qui vivent une relation réconciliée avec Dieu se trouvent
automatiquement en conflit avec les religieux frustrés. Et cela
passe par la persécution et parfois même la mort de ceux qui ont
pourtant été rendus justes par Dieu, et qui le démontrent par leur
œuvres en aimant et en priant pour le bien de ceux qui les
persécutent.
Les chrétiens iraniens dont nous parle Andronicus dans cet article sont dans ce
cas de figure. Leur seul « délit » est d’avoir aimé la
vérité révélée en Christ et d’avoir répondu à l’amour que Dieu
a pour eux en se faisant baptiser en son Nom. Ils ne tuent et
n’injurient personne, sont des citoyens respectueux et ce qui leur
est reproché par les autorités en place, c’est simplement de se retrouver
ensemble dans les maisons pour prier, louer et glorifier le Dieu qui
les a sauvé et a répandu sur eux son amour.
Pour en revenir (encore) au sujet
initial, la différence fondamentale entre l’islam et l’Évangile
concernant le salut nous aide à comprendre la façon (violente ou
pas) de vivre sa foi.
Pour l’Évangile, le salut est
gratuit et ne dépend pas des œuvres humaines mais de la foi dans
l’Oeuvre Divine accomplie à la Croix (Éphésiens 2 : 8.).
Comme l’avait annoncé Moïse et les autres prophètes (voir en
particulier Ésaïe 53, mais énormément de Textes Inspirés
annonçaient la même chose), Dieu est venu parmi les hommes pour
partager leur condition et payer Lui-même pour leurs fautes, afin
que les péchés soit effacé et que ceux qui croient à cette Oeuvre
d’expiation parviennent à une relation réconciliée avec Dieu. Les œuvres humaines bienfaisantes qui suivent cet acte de
foi ne sont donc pas motivées par l’envie d’obtenir le salut, mais
sont LA CONSÉQUENCE du salut déjà obtenu gratuitement. L’amour de
Dieu devient tellement évident pour celui qui croit dans l’Oeuvre du
Christ à la Croix, qu’il devient lui-même une source d’amour qui se
répand autour de lui. Il est évident que je parle ici d’une vie de
foi personnelle, mais pas de l’adhésion à un système religieux qui
chercherait à tirer des bénéfices du Don gratuit que Dieu a fait
aux hommes en Jésus-Christ...
Pour l’islam, le salut n’est jamais une
assurance. Pour avoir lu le Coran et discuté avec des musulmans très
engagés dans leur croyance, j’ai découvert -comme Andronicus l’a fait lui aussi- que leurs
Textes Sacrés ne leur donnent pas l’assurance d’un Dieu d’amour qui
veut leur bien, mais d’un Dieu qui exige des œuvres justes avant
d’aimer les hommes et qui est toujours capable de les renvoyer
lorsqu’ils se trouveront devant la porte du Ciel, car c’est Lui seul
qui décide en fin de compte. La seule assurance qui est
donnée aux musulmans, c’est qu’ils auront accès au paradis s’ils meurent dans le
djihad (la guerre sainte qui veut amener le règne de l’islam sur
toute l’humanité). Voilà qui peut expliquer la multiplicité des
attentats suicides dans la sphère musulmane.
Comprenons-nous bien ; Il y a des
paroles de tolérance dans l’islam. Mais il y a aussi des paroles
très violentes. Comme dans la Bible, d’ailleurs. Et les gens mal
intentionnés ne se privent pas d’employer ces paroles guerrières
pour manipuler les masses incultes qui ne savent pas encore comment
être réconciliées avec Dieu. C’est d’ailleurs ce que l’histoire
nous démontre au cours des siècles.
Les croisades par exemple ont
jouées sur cette peur de la perdition en promettant que ceux qui
allaient « libérer les lieux saints » seraient
automatiquement pardonnés de tous leurs péchés. On est
littéralement dans une action d’escroquerie, puisque le prix avait déjà
été payé à la Croix ! La conséquence en a été des
massacres innommables et une vie de patachon pour ces gens qui
s’écriaient sans rougir « Dieu le veut ! » tout en
violant et massacrant les juifs et les arabes qui avaient le malheur de croiser
leur route. Il n’y a pas de différences fondamentales avec les « martyrs » (gogos)
actuels qui se font sauter dans des autobus, dans des églises ou des
mosquées en s’imaginant ainsi avoir les clés du paradis
d’Allah !...
Ceux qui se savent aimés de Dieu
n’agissent évidemment pas ainsi !
Pour en revenir au sujet de ce
billet, il est assez rare de lire sur un média français des infos
sur la situation difficile des minorités religieuses dans un pays
musulman comme l’Iran. Il est possible que l’objectif de relations
commerciales avec une nation qui représente des débouchés évalués
à plusieurs milliards d’euros par an n’y soit pour quelque chose
dans ce silence « pudique » des grands organes
d’information de notre pays...
Il n’en reste pas moins vrai que
le fait de faire bouger les lignes du paysage religieux n’est jamais
apprécié par la religion dominante d’un pays (quel qu’il soit). Or
le mouvement « d’églises de maisons » que représente
Andronicus ne craint pas de parler de sa foi aux voisins et aux amis
musulmans iraniens, amenant ainsi à de nombreuses conversion. Ce changement de convictions religieuses est
appelé « apostasie » dans ces pays et peut amener (selon la charia) la
peine de mort sur ceux qui changent ainsi de groupe social.
Lorsqu’une religion emploie la
menace de mort pour garder ses adeptes, elle ne fait malheureusement
que démontrer son incapacité à convaincre par de véritables
arguments...