J’ai un doute. Je suis convaincu que tous les éléments factuels que vous avez rapportés sont vrais. Je sais que certaines prestations sociales sont notoirement inadaptées, difficiles à mettre en oeuvre, et insuffisantes, et que c’est par exemple le cas de l’A.H. Mais vos propos reviennent à mettre en cause le travail de suivi réalisé par l’ensemble des acteurs et travailleurs sociaux qui ont eu à connaitre du cas de cette personne, et ça, c’est un peu gros. je suis un professionnel du secteur social. Je sais que dans ce secteur, il existe une pluralité de stratégies et d’approches, des plus humanistes au plus respectueuses des contraintes budgétaires et juridiques. je sais aussi que la réalité humaine se plait à perdurer entre les cases des dispositifs existants. Je sais tout ça. Et j’ai cependant un gros doute. Celui que vous ne vous soyez pas étendu sur tous les aspects de la réalité qui relèvent de cette personne, et en particulier sur les décisions qui relèvent de sa liberté et qui découlent du fait qu’elle refuse apparemment d’intégrer la totalité des conséquences qu’entraîne pour elle son handicap. Je soupçonne en clair qu’elle ait refusé des aides qui lui ont été proposées car semblant relever du niveau de son handicap, ou qu’elle ait mis de la mauvaise volonté à mettre en oeuvre des démarches visant à aboutir à des solutions qui ne la satisfaisaient pas entièrement. Si c’est le cas, le problème relève de l’intégration des problèmes que génère le caractère des personnes à l’occasion de leur accompagnement social. Autrement dit, lorsqu’une personne refuse pour des raisons qui lui sont propres les aides que le législateur a retenu dans son cas de figure, appartient-il aux accompagnateurs sociaux d’intégrer ces refus comme un niveau de handicap supplémentaire ? Ils n’en ont ni le droit ni les moyens. Chacun reste in fine responsable de ses actes et de leurs conséquences, au moins tant que pas légalement irresponsable. Cela ne me choque pas, c’est aussi cela, le respect de la personne humaine.