Bravo pour l’analyse de l’état de nos sociétés. La question devient évidemment:Que faire ?
C’est clairement « le marché » qui organise toute l’horreur que vous dénoncez si justement. Comment s’en débarrasser : attendre que tout cela s’effondre, ce qui est probable mais risque fort de dégénérer en une variété de nazisme, ou participer aux innombrables actions anti-bureaucratiques et anti-« consommation » ? et si oui : lesquelles et comment ?
Moi je trouve ton questionnement très intéressant, en particulier vu ton âge, mais surtout par son contenu qui révèle, outre des connaissances, un questionnement spirituel très profond et trop rare.
Quant à la réponse à la question concernant à la fois le point de vue existentiel terrestre et la question de l’après mort, je ne suis ni un théologien, ni un philosophe professionnel, mais il se trouve que, à 70 ans (!), j’ai à la fois vécu très longtemps (trop ?) et lu quelques auteurs dont un qui m’occupe beaucoup depuis quelques mois et je pense pour longtemps : SPINOZA. Je crois qu’il t’intéressera si tu ne l’a pas déjà abordé. A mon avis, ce n’est pas une bonne idée de rentrer directement dans « L’Ethique » et, si la question t’intéresse, je te recommande vivement de lire et d’entendre à la fois DELEUZE dans son cours sur Spinoza à Vincennes, fin 81 et début 82 que tu trouveras facilement su Google en tapant : « La voix de Gilles Deleuze ».
Votre ami HAYEK est certes très brillant. Mais toute sa thèse repose sur l’idée, le plus souvent implicite, que « la grande société ouverte » comme il dit, est fondamentalement centrée sur le marché ; qu’il est absolument impossible d’envisager une organisation fondée sur le don, la création...
Certes, il veut bien un peu de « care » pour pallier les insuffisances du marché.
« Comment y échapper ? Difficile de ne pas se laisser entraîner dans cette spirale de la surconsommation : tout nous pousse à consommer, les publicités, les hypermarchés et leur système de vente. »
Il y a une notion de « frugalité » développée notamment par André GORZ qui, je l’espère se répand. Me concernant, cela se traduit par : pas de bagnole, pas de tel. mobile, très peu de restaurants (cela n’a pas toujours été le cas), pas de tourisme de masse (l’horreur)...
Mais de même que Colonna suggérait que nous retirions tous notre argent de la banque, nous pourrions entreprendre de ne plus rien acheter aux chaînes de distribution mais uniquement aux AMAP et autres forme de production conviviales.
Quant aux PVD supposés rêver de notre civilisation, ce n’est pas si simple : il y a notamment en Inde une forte culture qui s’y oppose radicalement.
Donc, continuons à chercher des réponse à ta bonne question.