Jean Véronis

J’en doute. Je crois qu’il faut se méfier des choses trop simples. Il y a eu une convergence assez extraordinaire sur ce premier tour. Je ne crois pas qu’il faille y voir un instrument universel de prédiction...

Comment calculez-vous les « citations » ?

— Je l’explique dans le pdf. C’est extrêmement simple (volontairement : ma règle est de toujours essayer les choses simpls avant les choses compliquées). On compte chaque occurrence d’un nom de candidat (avec ses variantes, du type Ségo/Sarko). Si plusieurs candidats apparaissent dans l’article, et/ou si un candidat est cité plusieurs fois, je compte une fraction proportionnelle pour chacun de façon que le total fasse 1 (exemple : Sarko 4 fois, Ségo 6 = respectivement 0,4 et 0,6). Ensuite, division simple par le nb d’articles.

Le nombre d’articles ?

— Ce sont tous les articles publiés pendant la semaine précédant la clôture de la campagne sur les sites que je suis (2200 au total).

Tenez-vous compte de la longueur de l’article,

— Non. On pourrait le faire.

Y incluez-vous les sondages ?

— Je ne fais aucune analyse de contenu.

Comptez-vous de la même manière suivant que l’article est élogieux ou non ?

— Idem.

Comptez-vous uniquement les citations directes, ou également les indirectes, comme par exemple des comptes-rendus de livres à propos de la campagne ?

— Toujours pareil. Juste la force brute : présence ou pas dans l’article.

Comment avez-vous choisi les journaux ? etc.etc.

— J’ai choisi les sources qui étaient disponibles parmi la presse nationale quotidienne (Marianne2007 publie quotidiennement) en évitant les sites qui sont des recopies intensives de l’AFP (comme le site du Nouvel Obs), car j’aurai eu un effet « galerie des glaces » avec des recopies multiples des mêmes dépêches.

Merci. C’est exactement ça.

Et si vous lisez bien mon étude, le journal Les Echos fait (inconsciemment) une aussi bonne « prédiction » (les guillemets sont évidemment importants) que le meilleur institut de sondage (BVA).

Oui, j’ai toutes les données pour le faire, et c’est sur mon agenda. Mais comme vous l’imginez, tout ça prend du temps et de l’énergie...

Personnellement, je ne sacrifie pas à cette mode. Les journalistes que je connais, pour la plupart essaient de faire leur travail du mieux qu’ils peuvent. Je préfère réserver mes critiques (virulentes) au système qui les écrase (concentration des médias, rapports avec le pouvoir, etc.).