Bel article en effet, ça fait toujours plaisir de constater que tout le monde n’a pas sombré dans l’extrémisme et qu’il reste quelques humains sachant parler/écrire avec discernement et juste mesure.
Moi-même passionné de bicyclette depuis ma plus tendre enfance, et moniteur de vélo, j’ai suivi quelques unes de vos histoires cyclo-webistes, et j’ai apprécié le voyage !
Le cadre aluminium de votre écriture étant sûrement plus souple que celui de certains automobilistes faits d’acier..
Je me permet de poursuivre alors l’article en ajoutant que comme toute pratique potentiellement dangereuse, le vélo n’est pas à prendre seulement comme un moyen de transport, mais bien comme un outil au multiples usages qu’il convient de maitriser au mieux pour en tirer le meilleur !
Pour pouvoir se faire plaisir en ski, tout le monde conviendra qu’il vaut mieux prendre le temps de maitriser et progresser, en passant pas des cours ou autre aide pédagogique, par exemple.
Multitude de gens mettent leur enfants à 3 ans chez les moniteurs de ski pour qu’ils puissent maitriser plus tard et se faire plaisir.
Pourquoi pas la même chose pour le vélo ??
On n’imagine pas un surfeur débutant se jeter sur une vague de 4 mètres..
On n’imagine pas non plus un navigateur traverser l’atlantique avant d’avoir appris à sortir du port d’où il part..
Alors pourquoi voit-on des milliers de gens chaque jour prendre leur vélo et foncer dans la débilité du trafic routier sans même savoir maitriser leur engin un minimum ?
J’entend bien les remarques sur Amsterdam et son flux de vélo hallucinant, et je valide au niveau national. Je vais régulièrement en Hollande, à Rotterdam et ses alentours, et malgré l’apparente agressivité des vélocipèdes du plat pays, je suis admiratif quand je vois tant de monde rouler aussi efficacement.
A chaque fois que j’y retourne, je prend un plaisir formidable avec mon vélo et je n’ai pas l’impression de rouler dans une masse d’ignorants de la pédale, bien au contraire..
Pardonnez mon ton piquant, mais ça me désole de voir un cycliste mort sur le bitume parce qu’il n’a pas su se protéger de son environnement citadin agressif.
C’est bien simple, tout est accessible pour le deux-roues. Tout. Chaque quartier de chaque village et de chaque ville est relié par le réseau de pistes cyclables. On est d’accord cela est beaucoup plus facile dans un un pays totalement plat ou presque, mais c’est surtout la preuve d’une volonté générale. Le réseau vélo est comme un réseau voiture à part, avec des lignes pointillés, des feux, des panneaux, des zones lentes.
J’en reviens donc au niveau de pratique, car si nos amis hollandais sont si habiles et rapides sur leurs machines, c’est aussi qu’ils les maitrisent. Un vélo, ça ne se conduit pas comme une voiture, ça se pilote. C’est un deux-roues, comme la moto, il faut de la vitesse pour avoir de l’équilibre, et cette vitesse doit être gérée.
Chaque cycliste doit comprendre qu’il en va de son plaisir et sa sécurité de ne pas négliger cet apprentissage. Je ne suis pas favorable au permis vélo, ni à l’assurance vélo. On se la fait déjà mettre comme une selle de vélo trial, alors merci de nous laisser libres avec nos chevaux de métal.
Ceci n’est pas une publicité de ma part pour des cours de vélo (quoique..) mais bien un conseil pour la route !
Avant d’emmener ses enfants en vélo sur la route (vous savez celle qui fait peur), on leur apprend à freiner proprement, à avoir de l’équilibre, à anticiper les dangers, ne pas zigzaguer sur 2 mètres de large, car oui c’est possible de rouler droit, suffit de pas regarder ses pieds !!..
Avant d’aller au boulot en vélo en passant dans les grands boulevards, on fait comme pour ses enfants, on apprend les bases pour ne pas y laisser des plumes, voire la vie.
Si chacun pilotait sa voiture comme on devrait piloter un vélo qui expose le corps au danger, le respect et la sécurité sur la route ne s’en porteraient que mieux il me semble..
Qu’on ne s’y trompe pas, je n’ai pas l’intention de faire de leçon mal placée aux cyclistes qui me liront, mais j’insiste sur la nécessaire maitrise de cet engin de joie et de plaisir !!
Travaillant en station de ski et en restaurant bord de lac, je pourrais écrire un bouquin chaque année avec les débilités humaines accumulées durant l’hiver et l’été. Et pas besoin de se prendre pour une lumière pour faire le constat. Et on est d’accord personne n’est parfait, mais quand même, des efforts de bon-sens et de souplesse intellectuelle seraient bienvenus..
Quand les touristes débarquent, c’est une folie, que dis-je une pièce de théâtre tragi-comique !
Les cigarettes jetées partout (même par des saisonniers « fan de glisse » pas très concerné par le milieu dans lequel il pratiquent), des prises de tête infinies dans les remontées mécaniques pour des raisons stupides (n’oublions pas que c’est les vacances..), des gens qui se branlent littéralement sur le fait de « bien skier » devant leurs amis et familles alors qu’ils ne sont pas foutus de porter une paire de ski sur l’épaule, on se plaint du froid à 2000m d’altitude, les scènes de ménage magiques lorsqu’il faut sortir la voiture neuve du parking enneigé, les engueulades familiales en diffusion publique pour cause de « holiday burn-out »..
Je l’adore celui là, le fait de toujours être tendu et assisté moralement, même en vacances !! Vacances à la neige qui coûtent quand même un prix certain, j’ai envie de dire « mais quel dommage de dépenser autant d’argent pour se prendre la tête à ce point »..
Pareil pour l’été, faut voir comme on nous laisse les toilettes parfois, faut voir comment une grande partie de nos semblables pensent que service est synonyme d’esclavage. Poubelles et cendriers tous les 5 mètres, mais 1 kilo de merde à ramasser chaque jour.. Etonnant de voir parfois comme les milieux naturels sont souillés par des gens qui viennent consommer de la nature.
Il faut faire preuve de sang-froid quand une famille vous (barman/serveur) agresse pour appeler les pompiers à cause d’une coupure au pied..
L’été dernier, nous avons noté sur papier les phrases les plus croquantes de notre clientèle. Une mère de famille nous a dit, sur un ton on ne peut plus présomptueux, ceci après avoir patienté 2 minutes pour régler l’addition : « Je ne suis pas venue en vacances et au restaurant pour perdre mon temps ». L’exemple parfait. Complètement symptomatique de l’époque..
N’allez pas croire que ceci n’est que frustration, j’aime mes boulots « touristiques » car certains touristes (trop rares) redonnent le sourire et rattrapent aisément les déficiences mentales des autres.. Ce sont des êtres humains tout à fait respectueux (des gens, du milieu, de leur relations aux autres) et respectables, polis, heureux d’être où il sont, bref des hommes, femmes et enfants équilibrés il me semble.
J’aime travailler au contact de l’humain, ce sont aussi souvent de belles expérience. Mais je ne suis pas payé au kilomètre de connerie reçue, ou je serais milliardaire..
Putain si il y a bien un endroit pour arrêter de s’emmerder avec la folie du quotidien, c’est en vacances et durant le temps de loisir !!
Prière, donc, de laisser problèmes personnels, névroses et autres variantes psychologiques à la maison et de venir passer de bons moments à la montagne, à la mer, en forêt, dans les rivières, avec le sourire !!
Une bonne idée ne devient pas systématiquement mauvaise car non applicable au monde entier..
Si on attend l’avis positif de nos quasi 7 milliards de concitoyens du monde pour lancer de bonnes choses, bah on n’est pas couchés !
Il y a plein d’endroits où le vélo est très utile, accessible à tous, et tout sauf un supplice pour le pédaleur lambda sans entrainement.
Quant aux populations auxquelles le vélo n’apporte rien, il faut penser à un autre moyen adapté. Il n’y a pas de solution universelle, tout est dans le détail.
N’en déplaise aux extrémistes du transport thermique, le vélo va faire sa révolution dans les prochaines années. A la fois moyen de locomotion, créateur d’émotions et de plaisir (piloter un vélo c’est autre chose qu’une voiture avec abs, clim, esp...), découvreur de paysages et de nouvelles sensations, moyen de canaliser l’excitation et/ou l’agressivité (mettez un « bourrin » de la voiture (anti-vélo pour le coup..) sur un vélo, faites quelques km avec un groupe, constatez l’étincelle de joie et de douceur dans ses yeux (exemple vécu tiré de mon expérience personnelle)). Enfin le vélo est aussi un excellent support à l’éducation des enfants et des adultes. Il permet de responsabiliser le cycliste quant à sa sécurité et celle des autres, de se faire plaisir en gérant la place que l’on prend par rapport aux autres.
Avec le vélo, plus de guerre des pare-chocs, si tu joues au « premier devant premier passé » tu risques d’y laisser des morceaux de cartilage...