Le reproche que je retrouve dans beaucoup de commentaires à propos de la culpabilisation du citoyen et du consommateur m’étonne par sa virulence. J’ai déjà précisé dans mon précédent message que ce n’était mon objectif quand j’ai écris l’article mais je pense que le débat doit être approfondit.
Comme la plupart d’entre vous, je pense que les actions lancées par nos dirigeants en faveur d’une réduction globale des déchets ne sont pas suffisantes. Surtout qu’elles consistent pour beaucoup à de grands déballages de communication pour demander aux citoyens de vider leur poubelle, mais sans cesser de consommer ! Il y a de grandes contradictions dans les discours et de la faiblesse dans les actions concrètes. Ça fait râler, bien entendu. Ca ne donne pas non plus envie de changer nos habitudes. Mais il ne faut pas oublier que le plus grand pouvoir du citoyen consiste à agir pour faire bouger les choses autours soi plutôt que de se lamenter. En tant que consommateur, nous avons tous le choix entre, prendre des brioches fourrées au chocolat et délicatement emballées dans des emballages individuels ou préférer un gâteau complet et un pot de pâte à tartiner. Et que les personnes pensant que le consommateur doit se sacrifier pour faire ce geste aillent comparer les prix dans leur supermarché préféré.
Je pense qu’il ne faut vraiment pas minimiser le pouvoir que nous avons tous entre les main. Pourquoi pensez-vous que la communication occupe une place aussi importante de nos jours ? Pourquoi les grandes marques investissent autant d’argent dans la publicité, même en période de crise ? Pourquoi la liberté de la presse nous tient-elle autant à coeur ? Cette communication influence largement nos choix. Si, plutôt que de se laisser manipuler, nous reprenions notre consommation en main peut-être nous rendrions nous compte que nous ne sommes pas tant dépendant que ça de notre supermarché qui propose des prix aussi bas. Les entreprises qui fabriquent des produits, celles qui les vendent, celles qui offrent des services sont bien plus dépendantes du consommateur que l’inverse. Si une entreprise propose un produit qui n’atteint pas son marché elle n’a pas d’énormes possibilités de substitutions. Alors qu’un consommateur peut choisir entre acheter le produit d’une marque, le prendre chez un concurrent ou encore ne rien acheter du tout.
Je le répète, le but de l’article n’est pas la culpabilisation mais l’ouverture.
En effet les toilettes sèches ne sont pas encore très répandu, mais les technologies existent et sont bien moins contraignantes qu’il y a quelques années. Pour ce qui est de la réutilisation des matières fécales, je ne sais pas trop ce qu’il est possible de faire.
Bonsoir, J’approuve entièrement la solution que vous proposez, c’est une très bonne manière d’utiliser autrement ses déchets. Par contre, je ne la trouve pas forcément meilleure que le compostage : toutes deux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Le compostage à l’avantage d’être très simple à mettre en oeuvre. Utilisé en grosse production, il peut même éliminer les deux inconvénients que vous avez relevé car le méthane et la chaleur produit peuvent être récupérés et réutilisé. L’utilisation du compost pour se chauffer permet peut-être d’éviter la diffusion de gaz à effet de serre au moment de la décomposition, mais ça ne fait que la repousser à la combustion.
D’un premier coup d’oeil, je ne peux pas juger quelle technique serait la plus efficace. A étudier ! Merci pour l’info.
Bonsoir, Tout d’abord, merci à tous d’avoir lu mon article, qui ne fait peut-être pas l’unanimité mais qui, à mon grand plaisir, vous fait réagir. Bien que je m’y attendais, je suis assez déçu par le manque de constructivité de certains commentaires.
Je voudrais apporter une petite précision à propos de mon article en général. Mon objectif n’était absolument pas de culpabiliser les consommateurs, ni d’encenser les industriels et les politiques. Je pense que tout le monde à sa part de responsabilité dans le problème des déchets, et que chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. En effet, très peu d’entreprises font l’effort de trier leurs déchets et d’en limiter le volume, et notamment celles du BTP qui représentent 41% de la production (soit 359 millions de tonnes). En effet, notre gouvernement peine à mettre en place des solutions alternatives à la mise en décharge et à l’incinération alors que des pays comme l’Allemagne arrivent à recycler 45% des déchets et à en composter 20% (le reste est incinéré). Il n’y a pas qu’un seul coupable à ce problème.
Cet article s’adresse en priorité aux citoyens avec pour objectif de donner un certain nombre de clés à ceux qui se demandent qu’est-ce qu’ils peuvent faire et de montrer à ceux qui baissent les bras que des solutions existent. Je me rends compte que la manière dont j’ai présenté les solutions peut paraitre hautaine, limite péremptoire. Je m’en excuse. Comme je l’ai dis en conclusion, tout le monde ne peut pas appliquer les solutions, car chacun a ses propres contraintes.
Permettez moi de revenir sur un point qui me tiens particulièrement à coeur : le compostage. Une étude de l’ADEME en 2007 (opération « Foyer Témoin » dans le cadre de la campagne « Réduisons vite nos déchets, ça déborde ») a montré que la mise en place du compostage dans les ménages a permis de réduire de 33 kg/hab leur poubelle annuelle. Pensez-vous que tous les ménages ayant un jardin compostent déjà leur déchets ? Je voudrais aussi souligner le fait qu’il suffit d’un balcon en appartement pour avoir un lombri-composteur.
Un deuxième point attire mon attention dans les commentaires que j’ai lu. L’autocollant « stop pub » soi-disant inefficace, permettrait (toujours selon l’étude « Foyer Témoin ») une réduction de déchets de 14kg/an/hab. Ce n’est pas uniquement une expérience théorique de l’ADEME. Ayant récemment déménagé, je suis passé d’une boite à lettre avec auto-collant stop pub à ma nouvelle boite sans auto-collant. Je recevais précédemment environ 500 g de pub par mois (tous les distributeurs ne respectent pas notre désir) à au moins 500 g de pub par semaine !
Dernière chose, l’eau. Bien entendu, tout le monde n’a pas la place matérielle pour avoir un récupérateur d’eau. Mais si vous faites une rapide enquête parmi vos voisins qui ont un jardin, vous vous rendrez très rapidement compte qu’il n’y en a pas beaucoup qui récupère l’eau. Et combien de personne voit-on en train de laver leur voiture avec de l’eau potable ?
Je vous invite à explorer les différents liens que j’ai mis en fin d’article, car ils sont à mon avis très pratiques dans les solutions qu’ils apportent.