1-La justice doitexercer son action en toute indépendance, c’est-à-dire hors de toute pression, mais dans le cadre de laLoi, c’est-à-dire dans le respect des normes constitutionnelles et juridiques.
2-Au cas particulier, ce qui est en cause, c’est le caractère, essentiel ou non, du fait sur lequel porte le mensonge : car c’est bien ce qui doit déterminer si le mensonge avancé doit être considéréou non commemotif d’annulation.
a- Si l’on entend par essentiel ce qui faitqu’une femme est une femme,l’état de son hymen ne l’estmanifestement pas , par construction si j’ose dire.
b-Si l’on entend par essentiel ce qui fait qu’une femme est telle femme et non une autre, l’hymen, quel que soit son état , étant commun à toutes les femmes ,et non propre à telle ou telle, ne remplit pas cette condition .
c- Si l’on entend par essentiel ce qui fait qu’un mariage est possible ou non , le simple fait que le mariage avec une femme divorcée ayant déjà des enfants prouve bien que l’état de l’hymen n’a rien à voir avec la question .
d-Si l’on entend par essentiel ce qui fonde l’identité sociale d’une personne, il est évident que la virginité n’a aucun incidence sur l’état civil de quiconque,ni sur son casier judiciaire.3- Donc , dans le cadre de l’affaire dont il est question, l’état de l’hymen n’étantessentielle à aucun point de vue ,un mensonge portant sur ce point , même reconnupar les deux parties, ne peut entraîner l’annulation d’un mariage.
4 – De surcroît, si l’on suppose un instant, en raisonnant par l’absurde,que ce caractère essentiel dépende de la seule volonté des parties, encore faudrait-il que cette qualité ait été définie, avant le mariage dont est demandée l’annulation, soit par la loi, soit par une convention écrite par les parties préalable au mariage proprement dit, non après ; car dans ce dernier cas, il serait trop facile de s’inventer, à la demande , des annulations à la carte.
5 –Je veux, pour finir, soulignerle caractère sordide de cette affaire, humilianted’abord à l’égard des femmes -de toutes les femmes- , mais aussià l’égard des hommes dignes de ce nom.
-Je pense que cette très pertinente analyse met bien en lumière , à propos de ce ce cas particulier certes d’importance, ce que je n’ose appeler la doctrine de notre Président : la doctrine de la préventive ; celle de Bush . Et le parallèle fait par l’auteur entre ces deux personnagesde l’article est tout à fait exact .
-En fait ,c’est une résurgence de "la loi des suspects".