Le problème ça n’est ni les inégalités, ni le chômage, ni l’apparent déficit démocratique lié à notre système de vote, ni Sarkozy, ni les gens de droite, ni ceci, ni cela. En fait chacun pourrait se dire « ah ! ceci est le problème » et son voisin lui rétorquera « non,ça n’est pas le problème ». Le problème c’est que ni vous ni moi ne choisissons, car nous ne vivons tout simplement plus en démocratie car que nous souhaitons pour la plupart, j’ose l’espérer, vivre en démocratie
Le problème c’est l’UNION EUROPEENNE, car tous les maux que chacun dénonce à sa sauce proviennent de celle-ci étant donné que c’est elle qui décide de toutes les orientations stratégiques.
-Le chômage et la précarité ? Union européenne, car elle déréglemente à tout de bras et nous a mis en concurrence avec des gens qui pour effectuer le même travail gagne 20 fois moins.
-Les inégalités de plus en plus criantes ? Union européenne, car elle favorise des politiques rentières par la politique de l’€uro fort. Et encourage la baisse des salaires par une immigration massive et la politique volontaire de délocalisation, ce qui entraîne un chômage de masse qui permet aux employeurs d’exiger plus de leurs salariés par une simple loi du marché, celle de l’offre et de la demande.
-La mort des petites boîtes et commerces ? Union européenne, à cause des tonnes de paperasses et de législations qui pèsent trop lourdement sur les petites structures qui ne peuvent évidemment pas se payer les mêmes services juridiques que nos entreprises du CAC40.
-La perte de démocratie ? Et bien, depuis le TCE, nous savons que notre vote ne sert plus à rien. Inutile de proférer de grands discours sur la démocratie sans une sortie de l’UE.
Et même si l’on était d’accord avec la politique de Bruxelles, celle-ci ne dénoterait-elle pas d’un procédé totalitaire et anti-démocratique condamnable ?
Qui peut croire que Villepin a une seule once de crédibilité, alors que mis à part les discours, et l’attitude il n’y a rien de différent entre lui et Sarkozy et DSK etc... ? Encore une fois, ce genre de petites phrases est fait pour nous berner, et ce dans les grandes largeurs, puisque les gens de gauche se disent que Sarkozy est le problème, et que les gens de droite vont se dire que ce sont les crypto-socialistes « qui n’ont rien compris à l’économie » qui sont le problème.
Dans le même temps que vous avez ces débats passionnés, nos politiciens sont tous pro-UE, pro-libre-échange, pro-immigration, pro-régionalisation, vous n’y voyez pas une anomalie démocratique ?! Même sur la retraite, les socialistes avaient parlé d’un âge de départ à 62 ans (avant de se rendre compte que c’était rédhibitoire pour leur électorat). Mais si ils étaient au pouvoir, ils auraient fait la même réforme, car c’est une orientation organisée par Bruxelles. De même que Jospin a privatisé et que Sarkozy n’a pas fait décélérer les entrées d’immigrants, tout programme de gauche ou de droite est voué à être un mensonge. Le seul programme appliqué est celui de Bruxelles, avec quelques petites variantes nationales sans conséquences.
Il faut bien comprendre que Sarkozy n’est pas un problème. C’est toute la classe politique française qui en est un, car elle est inféodée à Bruxelles, et qu’elle a trahi les intérêts de son peuple par carriérisme !
Pour plus de clarté j’ajoute que mon commentaire précédent s’adressait avant tout à benoitb. Ainsi qu’à l’auteur de l’article quand je mentionnais celui-ci, excusez moi de cette imprécision.
Afin de répondre à des compléments d’information apportés par les commentateurs, je me permets de souligner ceci :
Si les États-Unis demeurent un pays riche, c’est avant tout grâce à l’avantage-dollar et au pillage d’une partie des ressources planétaires. A ce titre elle est une économie vampire qui ne produit plus grand chose. Afin de nuancer mon propos, j’ajouterais simplement que les entrepreneurs existent toujours et existeront toujours aux USA, mais ne croyez pas que la richesse provienne du secteur tertiaire. Il a été prouvé qu’il est au contraire parasitaire en grande partie (en ce qui concerne notamment la finance).
Si la Chine investit en France, c’est avant tout pour se débarrasser de ses devises en dollar, qui ne valent potentiellement plus rien et dont elle a du mal à se servir pour racheter l’Amérique qui est très protectionniste lorsqu’il s’agit de ses intérêts nationaux. Les européens quant à eux se laissent acheter leurs fleurons, leurs ports etc... Avec une monnaie qui ne vaut plus rien. Voilà la raison première des investissements chinois en occident.
@Benoit, la différence de coût du travail est de 1 à 20. Même si vous réduisiez le SMIC de 50% et que vous abolissiez les charges patronales, les délocalisations auront toujours lieu en Chine. L’offre en main-d’œuvre de l’Asie est tout simplement non concurrençable en termes de coûts salariaux à l’heure actuelle.
@Olivier CABANEL : En termes d’efficacité productive, et donc de part du gâteau à se partager. Il est plus efficace de prendre des mesures au niveau national dans le but de réindustrialiser plutôt que de prendre des mesures limitant la marge de manœuvre des entreprises, qui certes limiteraient pendant un certain temps l’hémorragie de pertes d’emplois industriels, mais qui sur le long terme ruineraient la confiance des investisseurs. J’ajoute que pour remplacer la dictature de la finance il ne faut pas une dictature du prolétariat. Les meilleurs systèmes sont ceux ou l’équilibre entre l’influence du patronat et celle du salariat est raisonnable. Le seul moyen d’y parvenir dans une économie de marché étant la baisse du taux de chômage par des actions gouvernementales fortement interventionnistes dans le but de prévenir les activités de production nationale.
A propos de la stratégie économique, je suis ravi que vous abordiez la question.
Dans les faits on assiste à une orientation rentière.
-Immigration massive (dont le but est à la fois de renforcer le contingent des chômeurs, 40% d’entre eux l’étant, beaucoup travaillent au noir, et ils acceptent plus facilement des emplois moins rémunérés). -Explosion programmé des systèmes de redistribution sociale par le pourrissement de la situation financière du pays. -Mise à contribution massive des travailleurs par l’augmentation des cadences et du temps de travail, et mise au ban de la société des chômeurs, demeurant une classe d’assistés ayant vocation à faire pression sur la classe moyenne, effrayée du déclassement. -Déréglementation de toutes nos barrières protectionnistes, ce qui tue notre industrie, mais favorise (du moins sur le court terme) les rentiers (qui ne gagnent pas leurs revenus sur le travail). -Monnaie forte.
Ce qui contribue à un chômage de masse favorisant les rentiers d’autant plus que les nouvelles mesures gouvernementales les courtisent (excepté l’apparente volonté de supprimer certaines niches fiscales).
Merci à vous pour cet article fort intéressant, Monsieur CABANEL.
J’appuie votre propos sur plusieurs points, mais dans une optique totalement différente.
-Une part du différentiel de compétitivité entre secteur privé et secteur public est la concurrence des salariés et leur mise sous pression par la possibilité d’être licenciés. Dans ce sens, interdire les licenciements rendraient les entreprises moins compétitives et donc en danger.
-D’autre part, il est intelligent de souligner l’impossibilité voire l’absurdité d’interdire la délocalisation de sociétés. Cela entraînerait d’assez grave répercussion sur la liberté d’entreprendre.
Car le but numéro un de toute entreprise privé est de faire du profit. L’inconvénient de ce système est que dès lors elle est prêt à tout pour le faire. D’où l’intérêt national de ne pas confier des secteurs d’intérêts stratégiques ou non concurrentiels (car sans concurrence le privé sera toujours plus cher que le public) au privé (distribution d’eau, EDF/GDF, la santé, etc...).
Quant au secteur public, son but est d’œuvrer dans l’intérêt général, à ce titre, sa compétitivité est moindre mais il ne se risquera pas dans les excès du privé, qui souvent, lorsque la régulation est inexistante, ruine une partie de l’intérêt général au profit de l’intérêt individuel.
Cependant, j’entre en complet désaccord avec vous sur les orientations que devraient prendre l’économie française pour le profit de tous. Je suis absolument d’accord sur la plupart des points soulignés par l’auteur de l’article sans pourtant partager ses convictions sur les solutions à apporter.
1. Comment empêcher les délocalisations ?
C’est une évidence que la richesse n’est pas produite par les employés des banques et des conseillers en gestion de patrimoine (dont j’en suis) . A ce titre la tertiarisation totale de l’économie française voulue par certains (Alain Madelin) et à laquelle vous soucrivez est une illusion dangereuse, pour deux raisons.
a) D’une part notre capacité à l’auto-suffisance, dont tout État devrait avoir le soucis, serait menacée.
b) D’autre part, la vraie richesse d’une nation provient des produits industriels et agricoles comme le prouve les 200 dernières années d’histoire, ainsi que le déclin à marche forcée des pays occidentaux qui ont fait le choix de la tertiarisation croissante de leurs économies.
Partant de ce constat, même si je respecte profondément les opinions exprimées ici par l’auteur, parce qu’elles partent de hautes qualités morales, je pense que la solution à ce problème ne réside pas en une interdiction des délocalisations et des licenciements. En effet, ces mesures seraient techniquement difficiles à mettre en place, et engendreraient des abus sur le plan micro-économique (abus des salariés) ainsi que macro-économique (les entreprises étrangères hésiteraient à investir dans notre pays). De ce fait, je doute de l’efficacité de telles mesures.
A mon sens, la solution du problème du chômage et de la délocalisation réside dans la résolution du processus de suppression des barrières douanières et réglementaires. A ce titre le rétablissement de la souveraineté de la France par une sortie de l’UE permettrait de mettre en place des politiques protectionnistes et monétaires (dont je ne ferai pas le détail ici) visant à sauvegarder notre industrie et ainsi résoudre le problème des délocalisations et donc du chômage. Régler le problème du chômage permettrait alors de remettre le marché de l’emploi en équilibre, c’est à dire un chômage structurel autour de 5% (réels, pas au sens pôle emploi). Et permettrait ainsi aux salariés de retrouver un pouvoir de pression semblable à celui des patrons pour que celui-ci fonctionne de manière compétitive et dans l’intérêt de l’ensemble des acteurs économiques. Bien entendu ces réformes ne se ferait pas du jour au lendemain, il s’agit d’un processus qu’il faudra bien remettre en marche, car celui en place actuellement nous paupérise à petit feu.
Pour conclure, je dirais que votre analyse ne tient compte que de concepts micro-économique sans tenir compte des grands enjeux internationaux.