J’interviens pour la premiere fois sur ce site. La teneur de l’article et de la très grande majorité des commentaires m’attriste car, à mon avis, totalement déconnectée de la réalité financière/économique actuelle.
- Le marché s’offusque qu’on lui demande des
comptes, il se croit le seul à pouvoir évaluer (les autres et lui-même). Juge
et partie, roitelet irresponsable, enfant gâté exigeant qu’on lui rachète
chacun des jouets qu’il casse, en lorgnant parallèlement sur ceux de son voisin. LE marché n’existe
pas, pas en tant qu’entité unique avec un but de destruction de l’environnement/épargne/travail… « Le marché » ne s’offusque pas, car les
épargnants/investisseurs/spéculateurs « lui » demandent des comptes à tout
monde à travers les mesures de ROI(gains de capital + dividendes)- En d’autres termes, ils assument aujourd’hui une
baisse d’un tiers du capital de la compagnie, et demain, sans doute, ils
paieront ses pertes. Ils seront aussi les dindons de la farce au cas d’une
reprise par une autre compagnie pétrolière qui exigera, pour l’achat, une
minimalisation des créances. Et si la faillite de milliers d’épargnants et de
retraités n’est pas suffisante, l’Etat mettra la main à la poche.
Illogique ?
Le système capitaliste est amoral. Dans ce que l’auteur appelle « le
marché », ce sont les considérations éthiques qui sont « illogiques »,
ou plutôt en dehors du champ d’action du marché. Néanmoins, de plus en plus des
considérations non-ethniques sont prises en compte dans l’allocation de l’épargne,
car les investisseurs se sentent concernés non seulement par le ROI mais aussi
comment il est obtenu.
- En conséquence, les travailleurs anglais (mais pas
seulement) se trouvent dans une situation surréaliste […]D’autant plus que
BP est entrain de perdre beaucoup plus à la bourse (un tiers de sa valeur) que
ce que lui coûtent effectivement les mesures anti-pollution engagés et le
dédommagement des victimes. Totalement
ignorant sur le fonctionnement du marché financier : il s’agit du marché
secondaire, BP ne perd rien. Ce sont les parties du marché secondaire qui
perdent aujourd’hui, c.a.d. ceux qui détiennent des actions BP (dont les fonds
de pension). Par contre, si BP veut faire une émission (primaire) d’actions, l’entreprise ne pourra pas avoir autant de cash-in qu’auparavant (décote par rapport
au prix d’émission précédent). Les actionnaires actuels sont doublement
impactés : baisse de la valeur de l’action (perte de capital) et plus
faible capacité de BP de verser des dividendes (à travers les charges additionnelles
liées à la pollution…).- Jusqu’où ira la logique prédatrice de
l’immédiat ?
« Le marché »
a déjà commencé à sanctionner la capacité de BP à se financer dans le marché
primaire d’action, et ce dès les premiers jours, à travers la baisse du cours
de l’action. Tout comme ses actionnaires actuels ont été sanctionnés (via notamment la perte de capital) pour leur investissement en BP et les retours qu’ils auraient obtenus grâce à la rentabilité améliorée de la société par rapport d’autres entreprises comparables respectant les normes (et donc avec des coûts plus élévés). La logique prédatrice de l’immédiat
a donc été remise en cause…