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Laurent MINGUET

Laurent MINGUET

Ingénieur physicien et investisseur dans le secteur des énergies renouvelables.
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  • Premier article le 04/08/2006
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Derniers commentaires



  • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 5 août 2006 16:35

    Cher Stéphane,

    Merci pour vos commentaires. On ne peut tout dire en quelques pages mais l’intérêt d’Agoravox est précisément de pouvoir exprimer le « goût de trop peu » d’un article et d’obtenir des précisions ce que ne permet pas la presse écrite.

    Il n’est pas simple de discuter du prix de revient d’une énergie en particulier des énergies renouvelables caractérisées par un investissement important (centrale solaire, éolienne, barrage) mais un « combustible » souvent gratuit (soleil, vent, chute d’eau...mais pas la biomasse).

    L’investissement est financé par la dette long terme et le taux peut influencer fortement le prix. C’est d’ailleurs vrai pour le nucléaire dont l’investissement est d’environ 3 M€ par MW. La nouvelle centrale EPR finlandaise a été financée à 2,3%, un taux qui fait pâlir d’envie tous les débiteurs. Pour les projets éoliens, les taux grimpent jusqu’à 8% à 9%. Pourtant, le nucléaire parait un projet plus risqué : nouvelle technologie, risque important en cas de dysfonctionnement, retour sur investissement après plus de 20 ans, combustible dont l’offre est peu élastique son prix pourrait s’envoler en cas d’une demande accrue qui semble, hélas, se profiler...alors que l’éolien s’amortit en une dizaine d’années malgré des taux plus élevés, que le vent soufflera, bon an, mal an, qu’un risque industriel ne peut qu’être extrêmement limité... Il y a une injustice financière évidente.

    En prenant en compte les paramètres actuels, pour des sites dont le vent souffle avec une moyenne annuelle de 6 m/s, le prix de revient est d’environ 65€ par MWh et ne peut que baisser avec l’amélioration de la technologie et de la confiance des investisseurs alors que le prix des énergies fossiles et fissile ne peuvent, à terme, qu’augmenter.

    Le MWh d’une centrale solaire dans une zone bien exposée coûte environ 100€ à 150€.

    Le MWh photovoltaïque n’a pas ma préférence car actuellement, il coûte entre 400€ à 500€ sans stockage et plus du double avec stockage en batterie. Le subsidier n’est pas une bonne solution pour diminuer son prix car le coût n’est pas tant lié à une économie d’échelle mais c’est la technologie qui doit être améliorée. Il faudrait donc subsidier la recherche et non la consommation.

    Mon favori est la centrale à biomasse dont des centaines de millions de tonnes ne trouvent actuellement pas de débouché d’après le rapport de la FAO « situation des forêts dans le monde 2005 ». A un prix de 60€ la tonne, une centrale de quelques MW fournit un MWh à 55€, moins cher qu’une centrale TGV (turbine gaz vapeur) dont le prix du MWh dépasse les 60€ dont 50€ de méthane.

    Pour le véhicule électrique, je suis encore sceptique. Un accumulateur au plomb stocke quelques 30 Wh par kilo, un accumulateur lithium-ion environ 100Wh. Or un kg de carburant avec un moteur thermique au rendement moyen de 35% fournit 4 kWh d’énergie motrice. L’énergie nécessaire pour parcourir 100 km dépend fortement du poids du véhicule et de sa puissance. Un véhicule sobre qui consomme 5 litres pour 100 km (environ 18 kWh) devrait vider environ 600 kg d’accumulateur au plomb pour la même performance sans compter que le transport de cette masse augmenterait la consommation.

    Le meilleur km automobile reste celui qu’on ne parcourt pas.



  • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 4 août 2006 16:31

    cher Eole,

    Comme je l’ai dit précédemment, je suis d’accord avec vous sur le choix européen de promotionner les biocarburants. L’Europe aurait mieux fait de favoriser la production de biocombustibles dont le rendement net à l’hectare est d’environ 4 à 5 tep au lieu de 1 tep pour les biocarburants ( 1,3 tep pour la betterave, 0,8 tep pour le colza ) et ce d’autant plus que la culture de bois énergie durable permet de renforcer la structure des sols, de produire de l’humus, de ne pas recourir aux engrais et pesticides, de produire de l’engrais vert avec des plantes légumineuses...

    Mais certains disent que ce serait dégradant pour un producteur de betterave de planter des arbres ou des taillis à courte rotation. On préfère dégrader les sols.

    L’industrie ne choisira pas spontanément la voie du développement durable mais la voie de ses intérêts à court et long terme.

    C’est au politique, donc aux citoyens de mettre en place des lois et des incitants financiers comme les écotaxes pour orienter l’industrie mais aussi les consommateurs vers les bonnes pratiques. C’est encore loin d’être le cas. Les décisions doivent être prises par de réels défenseurs du développement durable et non de secteurs industriels particuliers. Les décisions ne doivent pas non plus être guidées par des intérêts électoraux.



  • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 4 août 2006 16:12

    cher Dyonisos,

    il est certain que la technologie apportera des solutions de plus en plus performantes en matière d’énergies renouvelables. Cela dit je préfère baser mon argumentation sur des équipements industrialisables et pas sur des espoirs parfois déçus.

    Par exemple, les panneaux solaires photovoltaïques sont aujourd’hui bien trop chers et trop polluants pour être considérés comme une solution durable pour la production d’électricité. Mais il se peut que dans l’avenir, on invente un procédé plus propre et moins coûteux que les centrales solaires.



  • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 4 août 2006 16:06

    cher lecteur,

    effectivement, les stocks mondiaux de charbon seraient de 1000 Gt soit environ 600 Gtep soit encore 60 années de consommation mondiale d’énergie primaire (10,3 Gtep par an.

    Au rythme de consommation actuel, environ 22%, ce charbon devrait durer encore 2 ou 3 siècles.

    C’est comme l’uranium, les réserves seraient de 58 Gtep environ. Comme l’atome n’intervient que pour 6% dans l’énergie primaire mondiale, il en resterait pour plus de 50 ans, alors que ces réserves sont équivalentes à 5 années d’énergie primaire mondiale...le temps de construction d’une centrale nucléaire !



  • Laurent MINGUET Laurent MINGUET 4 août 2006 15:53

    Cher lecteur,

    Je ne suis pas un fan du nucléaire et de la surgénération car, selon moi, ce n’est pas du développement durable.

    Celui-ci requiert que ses constituants soit renouvelables (input) et que l’impact sur l’environnement soit neutre (output).

    Ce n’est pas le cas de la fission nucléaire qui, par définition, « casse » définitivement les atomes d’uranium ou de plutonium en des tas de matières dont beaucoup sont radioactives. Certaines mettent des centaines de milliers d’années à disparaître de notre environnement. L’impact n’est donc pas neutre et certainement pas pour plus de 10.000 générations futures qui devront gérer les déchets d’une énergie que nous aurions consommée égoïstement.

    C’est un truisme que la diminution inéluctable de l’énergie fossile va entraîner davantage de consommation d’autres types d’énergie. La mise en œuvre d’énergies renouvelables nécessite souvent un peu d’électricité. Par exemple, un panneau solaire thermique nécessite une petite pompe pour transporter la chaleur sensible de l’eau du panneau au chauffe-eau solaire de 300 litres. Il ne s’agit cependant que de 0,25 MWh (250 kWh) par an alors qu’un chauffe-eau électrique fournissant la même quantité d’eau chaude consomme en général 5 MWh par an, 20 fois plus.

    Si la consommation d’électricité ne diminue pas, c’est parce qu’elle est bon marché.

    Le MWh ne coûte que 90€ en France et 106€ en moyenne européenne (en juillet 2005, d’après le Ministère Français de l’économie, des finances et de l’industrie), ceci explique que le particulier en consomme en moyenne quelques 4 MWh par an : 1 € par jour ! A titre de comparaison, fumer coûte 3 € par jour (hors frais médicaux) et cela n’est pas suffisamment cher pour inciter une grande partie de la population à diminuer leur consommation alors qu’il est possible d’arrêter totalement de fumer mais pas de consommer de l’électricité.

    Comme vous, je ne crois pas que la consommation électrique va diminuer si elle reste à ce prix. Par contre, si elle double ou triple de prix, on cherchera à l’économiser par la mise en œuvre de moyens de consommation plus efficients comme le panneau solaire thermique ou les ampoules économiques, on bannira le chauffage électrique et le climatiseur car il existe tellement d’autres méthodes, durables, pour chauffer ou refroidir nos chaumières.


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