Encore une fois, vous ne tenez pas compte de la réalité du territoire. Ce n’est pas une idéologie. Chacun se sent « de quelque part » (nation, région, ville, quartier) et est prêt à se mobiliser pour ça. Vous ne ferez pas marcher les Corses pour la Lithuanie. Le maoïsme est d’abord une réalité nationale. Je vous renvoie à nouveau à Chalmers Johnson. La taille n’a rien à voir à l’affaire que la Chine soit 18 fois plus grande que la France ne fait pas du maoïsme une révolution continentale.
Puisqu’a priori vous considérez comme moi que le maoïsme a fait la révolution (je saos bien que tout le monde n’est pas d’accord), je suggère d’imiter la stratégie maoïste en adoptant la technique du Front Uni : s’associer avec l’ennemi le plus faible contre l’ennemi le plus fort pour ensuite se retourner contre lui. Mao avec le Guomindang contre les Japonais, puis contre le Guomingdang. Une alliance tactique de la gauche avec le FN pour démolir la droite parlementaire..mais ça suppose une vision froide du combat. Or, rares sont les froids en politique...
L’alternative d’extrême gauche est basée sur une vision internationaliste, trop large pour la plupart des citoyens. Le territoire sur lequel on a envie d’agir, c’est d’abord sa ville, voire son quartier ou sa cité. Pour élargir sa vision, il faut une capacité d’abstraction qui fait souvent défaut. Raison pour laquelle les citoyens rejettent l’Europe : ce n’est pas leur tasse de thé.
Je n’ai jamais dit que Le Pen reprenait les fondamentaux du marxisme. Je dis seulement que le FN me semble le seul outil intéressant pour créer un conflit qui pourrait faire bouger les lignes. Et que les gens de gauche feraient bien de se saisir de cet outil, quitte à le jeter après.