Un citoyen lambda, aujourd'hui retraité. Tout au long de ma carrière, un fervent défenseur du Développement durable, de manière concrète et pragmatique.
D’abord vous dire combien j’ai aimé votre commentaire :
non seulement il est dans le cadre du sujet, mais de plus il adopte un ton
agréable propice à un échange. Merci !
Ensuite, je ne suis pas « woke ». Non pas que je ne
soutienne pas les idées défendues par le « wokisme », je suis en « état
d’éveil », mais parce que je rejette toute étiquette, quelle qu’elle soit.
Ce sont ces étiquettes souvent accolées arbitrairement qui permettent d’engendrer
ségrégation, discrimination, haine, rejet de l’autre. Pour moi, chaque individu
est d’abord et avant tout un être humain et mérite, à ce titre, toute mon
attention, tout mon respect. Je ne comprends pas, par exemple, comment des
personnes peuvent en exploiter d’autres pour assouvir leurs besoins de pouvoir
et/ou d’argent. Je ne suis pas pour l’égalitarisme mais quand je vois qu’un
individu peut être à la tête d’une fortune évaluée à plus de 100 milliards de
dollar pendant que des milliards d’êtres humains se débattent dans une misère
noire … On marche sur la tête ! Et sans doute suis-je trop naïf, trop
utopiste, mais j’assume …
Enfin vous répondre.
Je suis très loin d’être un adepte de la « cancel
culture ». Cette dernière fait effectivement partie de la « woke
culture », c’en est une tendance. Pour autant, elle n’implique pas
forcément une adhésion à ses valeurs, à ses pratiques. C’est un peu comme en
religion, quelle qu’elle soit. Vous n’en êtes pas forcément un pratiquant,
voire peut-être même en opposition aux rites et pratiques. Êtes-vous pour
autant un non croyant ? (j’en reste tout de suite là dans ma comparaison, la
« woke culture » n’étant en rien une religion). Bien qu’étroitement
liées (ce qui justifie sans doute un bon nombre de confusion dans les commentaires
émis à la suite de l’article), ces deux « cultures » sont très
différentes. La « woke culture » existe depuis bien des années, sous
des vocables différents. Cette culture-là n’a rien inventé de nouveau et elle sous-tend
l’action de bien d’humanistes.
Il faut savoir que la « cancel culture » comporte
au moins deux sous-branches : la « culture de la dénonciation
publique » et la « culture de l’annulation ». La première est
celle probablement qui s’est le plus développée au cours de ce début du 21
siècle, l’évolution des technologies de la communication et le développement
des réseaux sociaux en facilitant l’émergence. L’exemple qui vient spontanément
à l’esprit est le mouvement #metoo. Cette sous-branche a montré tout son intérêt
face à des actes hautement répréhensibles. Mais elle commence aussi à en
montrer ses limites, alors que la frontière entre militantisme et harcèlement (notamment
via Internet) s’estompe au fur et à mesure des actions. Du coup, elle fait peur,
au point de pouvoir transformer le « bourreau » en « victime »,
devenant contreproductive par rapport aux objectifs poursuivis. Je ne doute pas
des capacités de l’intelligence collective pour la remettre sur le bon rail,
parce qu’elle est utile.
La deuxième, pour l’instant un peu moins connue en Europe,
porte des exigences plus lourdes de conséquences. Elle veut aller jusqu’à la
suppression de tout élément pouvant rappeler le sujet incriminé. On déboulonne
la statue du Général Lee, on s’attaque à l’effigie de Thomas Jefferson, … on
efface des pans entiers de l’Histoire alors même qu’ils peuvent permettre de
comprendre et d’analyser pourquoi et comment on a pu en arriver là. Imaginez
que demain les Belges apprennent qu’ils n’ont pas eu de roi entre 1865 et 1909
au prétexte que Léopold II a colonisé le Congo à titre personnel, y perpétrant
des atrocités dénoncées au cours de la Commission d’enquête internationale de 1904.
On empêche, souvent par la violence, des intellectuels comme Sylviane Agacinski,
par exemple, de s’exprimer, confisquant tout débat démocratique. On peut ne pas
être d’accord avec son point de vue sur la GPA, doit-on pour autant en passer
par des actes aboutissant à une censure de fait ? Ici également on peut se
poser la question des limites : jusqu’où peut aller ce type d’actions ?
Plus d’Histoire, plus de libres expressions, plus de culture … ne sont-ce pas
les premiers signes des régimes dictatoriaux ? Je pense, entre autres, au
Tibet …
Voilà quelques éléments de réponse, de réflexion, n’étant
pas non plus un spécialiste de la question. Juste un curieux, par nature.
Je ne suis pas plus « macroniste » que « mélenchoniste » ou « lepéniste » ou « filloniste » ou « hamoniste » ou que sais-je encore ... Je ne suis pas non plus abstentionniste. Un simple observateur de la vie politique française.
J’aurais écrit le même article quel qu’ait pu être le nom du vainqueur et pour autant que le résultat ait été similaire. Ce qui m’étonne surtout, c’est l’ampleur de la victoire des abstentionnistes que tout homme politique qui se respecte aurait dû reconnaître au soir des élections. Et donc se poser les bonnes questions. Or je n’entends rien et c’est cela qui m’interpelle. Alors bien sûr qu’Emmanuel Macron est légitime (je n’ai pas écrit le contraire) par rapport au système électoral actuel mais cette « légitimité est toute relative » : 18% du corps électoral !!!