pour conclure ce dialogue de sourds habituel, si les opposants de droite veulent montrer qu’ils ne sont pas dans le règlement de compte, que ce qui les motive c’est la défense de la démocratie, ils ont une solution extrêmement simple : ils soutiennent la liste du ps.
si tel n’est pas le cas, s’ils font leur propre liste sous divers prétextes, s’ils exigent d’y figurer, ça veut simplement dire que « la défense de la démocratie » n’est pas leur motivation première.
j’admets sans difficultés que pour l’instant le candidat du ps doit évoluer, notamment dans son approche des finances, et c’est précisément ce que je lui ai fait remarquer à diverses reprises. le rabibochage avec danlos est de ce point de vue intéressant.
je remarque que ce n’est pas du tout ce qui s’est produit aux législatives où il y a eu trois candidats divers droite différents, dont Mme Fischer, tous persuadés d’être au deuxième tour. le plus consternant c’est qu’ils se sont grosso modo partagés le capital électoral de Mme Fischer : elle avait fait plus de 8% aux législatives de 2001, ils ont, à eux trois, fait moins en 2007.
une démocratie locale est aussi en faillite quand il n’y a pas d’opposition pertinente et digne de ce nom pour laquelle les électeurs peuvent voter.
figurez-vous que j’étais au courant de l’ensemble, c’est pourquoi j’ai commencé par préciser qu’il s’était appuyé sur vous pour prendre la mairie.
comment expliquez-vous, si Mme Fischer était aussi opposée et consciente des défauts de M. Aeschlimann avant 2001, qu’elle ait négocié une place sur sa liste aux élections municipales de 2001 ? au final elle s’est fait avoir, puisqu’il en a déposé une autre au dernier moment. mais il est très difficile ensuite de prendre une posture morale.
que ça vous plaise ou non, c’est le problème de tout système de pouvoir : tout ceux qui y ont participé à un moment donné sont complices. et c’est pourquoi la démocratie est supérieure à d’autre systèmes, car elle admet une opposition qui ne participe pas au système, qui vient le remplacer lorsqu’il a fait son temps. si vous déduisez de ça que je n’aime pas l’« ouverture » et peu les combinazione à l’italienne, vous serez sur la bonne voie.
et voilà comment, alors que j’expliquais qu’il fallait une alternance claire et nette autour du PS, qui lui ne peut être suspecté de règlements de vieux comptes, vous m’avez transformé en fasciste adepte du tous pourri.
le jour où vous comprendrez que ce n’est pas comme ça que vous donnerez envie de vous suivre, vous aurez fait un très grand progrès.
j’ai écrit « Aeschlimann préfère ce qu’il appelle la démocratie directe ». ai-je dit que je considère que c’est de la démocratie directe ? non. si tel était le cas, j’aurais écrit « Aeschlimann préfère la démocratie directe ».
que qq1 qui ne me connaît pas ai mal lu, pourquoi pas. mais tu fais partie de ceux qui sont censés connaître mes conceptions de la démocratie, notamment qu’elle ne fonctionne bien que s’il y a une vaste trame de contre-pouvoirs.
quel était mon propos ? faire remarquer que les opposants donnent constamment raison au député-maire d’Asnières en ne proposant rien à part de la critique. oui oui, ils se prétendent constructifs. mais il ne suffit pas de le dire pour l’être : jusqu’à nouvel ordre il n’y a aucun projet alternatif viable de proposé.
il est vrai que c’est difficile, car pour y parvenir il faudrait sortir des caricatures.
il se trouve que j’ai vraiment passé beaucoup de temps à étudier toutes ces questions et j’ai remarqué ce qui suit :
- la plupart des problèmes (diffamation, opposition virulente...) ne datent pas d’aeschlimann. au plus haut de la contestation, le précédent maire se faisait protéger par la police pour rentrer chez lui !
- aeschlimann s’est appuyé sur cette opposition virulente pour ravir la mairie au précédent maire. les mêmes qui le dénoncent aujourd’hui.
- la principale « nouveauté » de la période aeschlimann par rapport à l’époque précédente est la judiciarisation exacerbée de ces problèmes et vraisemblablement aussi l’intimidation des opposants virulents.
il s’ensuit que la seule façon de mettre un terme à cette escalade est une alternance claire et nette par les urnes.
d’une part les opposants de droite font partie du problème, d’autre part leur résultat aux législatives était catastrophique.
enfin le score de nicolas sarkozy à la présidentielle à Asnières était médiocre (de mémoire 53%) la ville n’est pas autant hors de portée du ps qu’il y paraît.
donc soit un projet alternatif sérieux se forme autour du ps, soit c’est reparti pour un tour.
la seule façon pour les opposants de droite de crédibiliser leur discours est de participer à l’élaboration de cette alternative de façon désintéressée.