A ce rythme, il faudra attendre encore cinq ou six ans d’investigations
pour connaître la vérité sur les armes non conventionnelles utilisées par l’OTAN
lors de l’écrasement des villes libyennes de Syrte et de Bani Walid, désormais
rayées de la carte.
Evidemment, l’hémiplégique Luis Moreno-Ocampo dela lamentable CPI, plutôt habitué à lancer
des mandats d’arrêt contre des responsables africains ou yougoslaves brille par
son silence quand il s’agit de crimes commis par ses maîtres…
Dans l’absolu, s’il y
avait réellement matière à rire dans Charlie Hebdo (bien entendu, en faisant
abstraction de son aveuglement ultra-sioniste et de ses « affaires » peu
glorieuses, celle Siné à titre d’exemple) j’auraissoutenu l’hebdomadaire sans réserve. … je
suis agnostique et pour moi, il n’y pas de tabou à publier des caricatures sur
Mahomet.
Seulement voilà, enjetant un coup d’œil sur quelques caricatures
de ce fameux numéro spécial « Charia Hebdo », j’ai été déçu mais je m’y
attendais un peu…
En effet, le numéro spécial est complètement vide et
insignifiant. Il n’y a aucune finesse, aucune matière à réflexion comme on en
trouve dans le Canard Enchaîné, par exemple. C’est vraiment d’une nullité
affligeante et d’une médiocrité crasse.
Et lorsqu’on situe l’initiative dans son contexte
géopolitique (elle arrive juste après la décision des nouvelles autorités
libyennes d’instaurer un Etat islamique régi par la Charia), c’est alors un
sentiment d’écœurement qui m’envahit.
Pendant huit mois, Charlie Hebdo n’a cessé de soutenir la
guerre illégale et immoralede l’OTAN en
Libye pour installer la branche libyenne d’Al Qaeda aux commandes du pays.
L’adoption de Charia par les nouveaux maitres était donc
prévisible etCharlie Hebdo fait
semblant maintenant de s’en étonner et s’en offusque hypocritement !
Cette mauvaise foi trahit un racisme anti-arabeet anti-musulman qui a trouvé une belle
opportunitécomme exutoire à sa haine
mal contenue.
Enfin, lorsqu’on prend en compte les difficultés financières
de ce magazine satyrique (déserté par ses lecteurs car il de plus en plus
médiocre), on finit par se demander si « Charia Hebdo » n’était pas en
définitive qu’une opération de marketing visant à booster les ventes.
C’est exactement ce scénario qui s’est produit, notamment
après l’incendie criminel ait ravagé ses bureaux suscitant ainsi un élan de
compassion et solidarité sans précédent.
On connait désormais la recette : écrivez, dessinez
n’importe quoisur l’islam et son
prophète, même si c’est minable et insignifiant, vous soulèverez les passions
primaires de gens et vous gagnerez le pactole, à coup sûr !
En 2006, j’avais acheté, « par solidarité » le numéro de Charlie Hebdo, republiant les caricatures danoises de Mahomet. Je croyais naïvement au discours martelé par ce journal : défendre la laïcité, la liberté de penser contre les fanatismes et les obscurantismes…
Mais avec les positions de Charlie Hebdo soutenant la guerre israélienne au Liban (2006), l’affaire Siné (2007) puis la nouvelle agression israélienne à Gaza (2009) m’ont refroidi et j’ai fini par déchanter définitivement. On est en droit de s’interroger sur la finalité de publier un numéro spécial « Charia Hebdo » juste, après la victoire des islamistes d’Ennahda en Tunisie et l’instauration d’un Etat islamique régi par la Charia en Libye ?
Il faut bien distinguer les deux cas :
En Tunisie, les islamistes ont gagné par les urnes le plus légalement du monde. Nous sommes nombreux à le regretter mais nous ne pouvons que respecter le choix souverain des Tunisiens, tout en espérant un sursaut républicain dans un proche avenir. Dans ce cas, l’attitude de Charlie hebdo se traduit par un racisme, une phobie mal contenue de tout ce qui est arabe et musulman.
En Libye en revanche, Charlie Hebdo n’a cessé de soutenir honteusement la guerre illégale et immorale de l’OTAN qui a installé, dans un bain de sang, la branche libyenne d’Al Qaida aux commandes du pays. Durant les huit mois de bombardements et de massacres, Charlie Hebdo n’a pas soufflé mot mais à présent que la victoire est acquise, s’offusque du choix (prévisible) des nouveaux amis de l’OTAN. Quelle hypocrisie !
Cette fois-ci, tout en condamnant l’attaque qui a visé ses bureaux je me désolidarise entièrement du sinistre Charlie Hebdo et me garderai bien d’acheter son numéro spécial "Charia Hebdo ».