Bonjour T.REX. Vous dites « il est bon de les limiter tant en nombre qu’en surface... et les éloigner des zones d’habitation et zones protégées. » Comme vous avez raison !
pour les zones d’habitations, je vous invite à regarder cette carte issue de Google Map (avec l’échelle)
pour les zones protégées, je vous invite à regarder la carte d’approche de la piste. La zone bleue est la réserve naturelle du Lac de Grandlieu. Je cite : "ce site, d’une richesse biologique exceptionnelle, constitue l’une des plus belles zones humides d’Europe.
Ces milieux abritent plus de 500 espèces de plantes dont plusieurs
menacées et protégées au niveau national et international (notamment
diverses renoncules, drosera, gratiole et damasonium).
Plus de 250 espèces d’oiseaux, dont 120 s’y reproduisent, fréquentent le
lac dont certaines à « haute valeur patrimoniale » comme la spatule
blanche, la grande aigrette, la guifette noire ou le héron garde-boeuf. "
Peut-être l’intérêt de ce projet pour la population vous semblera-t-il plus perceptible ?
Je me souviens bien des manif contre Plogoff, auxquelles j’ai participé. Quant au Larzac, son intérêt était plus que discutable.
Mais quel rapport avec le fait de déplacer un aéroport saturé pour diminuer les nuisances et les dangers, permettre une amélioration de l’offre de logements et protéger plus efficacement une réserve naturelle unique ?
Un avis de deux courageux pilotes anonymes ? Pas difficile d’imaginer de qui il s’agit : ce sont toujours les mêmes qui s’expriment =) M’enfin voilà un autre avis éclairant, mais pas anonyme ...
Bonjour, les incidents sont pourtant répertoriés et connus.
Les anciens : Le 2 juillet 1975, un Beechcraft 99 de la TAT s’écrase
en bout de piste au décollage. Le 25 septembre 1979, un Beechcraft
anglais s’écrasait près de Nantes après avoir survolé la ville
(étonnante histoire, relatée en détail ICI). Mais ça, c’est de l’histoire ancienne. Heureusement qu’on a fait des progrès depuis =)
Le 21 mars 2004 il y a eu un grave incident, lorsqu’un avion de la
Louxor Air s’est planté simultanément dans sa trajectoire et dans son
altitude en approche, se retrouvant à 150m du sol en plein centre-ville.
Cette nuit là, la Tour de Bretagne a vraiment eu chaud, car l’avion
était proche et assez bas pour la heurter Rapport d’incident grave du BEA. Les trajectoire de l’avion sont vraiment impressionnantes.
Et puis il y a aussi un autre incident dont je n’ai pas la date :
L’équipage d’un Airbus A319, qui effectue une approche ILS pour la piste
03 à Nantes, est autorisé à l’atterrissage. L’aérodrome est en
conditions LVP[1] . A la sortie de la couche nuageuse, le commandant
de bord aperçoit une importante présence d’oiseaux entre le seuil de la
piste 03 et les marques de point cible. A une hauteur d’environ 100 ft,
il décide de les survoler en effectuant une remise de gaz. Les oiseaux
s’envolent et l’avion en heurte une vingtaine. Immédiatement après les
impacts qu’il qualifie « d’impressionnants », l’équipage ressent des
vibrations importantes sur la cellule et au niveau du moteur gauche qui
déclenchent l’alarme « advisory » ECAM associée. L’équipage exécute la
procédure anormale Vibrations Réacteur Elevées . L’équipage se déclare
en état d’urgence, demande un effarouchement et effectue un circuit
d’aérodrome. L’avion atterrit sans autre problème. L’inspection de
piste permet de retrouver sur la piste 25 oiseaux morts (23 mouettes, un
goéland et une corneille). L’inspection de l’avion montre plusieurs
impacts sur la cellule. Deux mouettes sont retrouvées dans le train
principal. Les deux moteurs ont ingéré des oiseaux et plusieurs aubes de
fan du moteur gauche sont endommagées.
Le risque aviaire sur l’aérodrome de Nantes est important compte tenu de la présence : - d’une réserve naturelle protégée entre l’aéroport et le lac de Grand Lieu ; (...)
Bah oui, c’est bien beau de ne pas survoler la ville, mais dans ce cas
il faut survoler le lac de Grand Lieu (réserve naturelle protégée). Voilà en ce qui concerne les « incidents ».
Ha, pas de commentaire sur mes propres liens, dommage. Quand vous parlez de « l’étude indépendante », je suppose qu’il s’agit de l’étude de Delft, faite à la demande expresse des opposants ?
Cette étude est extrêmement particulière. Elle ne considère que l’aspect économique, sans se préoccuper d’autres considérations. Comme si le choix de l’emplacement d’un aéroport de cette dimension devait exclusivement résulter de calcul économiques .... Soit.
Un exemple tiré de ce rapport, page 27 :
« L’un des arguments dans le débat public pour la construction d’un nouvel aéroport est le risque pour la sécurité externe des avions qui survolent le centre ville de Nantes. Bien qu’il y ait une grande valeur affective attachée à cet argument, cela n’a pas été inclus dans la SCBA initiale, peut-être parce d’un point de vue économique, cet argument n’est pas très important. (...)
Les coûts de la sécurité externe sont calculés sur la base du « risque localisé », qui est le risque annuel qu’une personne vivant à proximité d’un aéroport décède à la suite d’un accident d’avion. Ce risque est multiplié par le coût, qui est fixé à 1 million d’euros. Les coûts totaux sont donc dépendants du nombre de personnes qui vivent dans une zone spécifique de sécurité. »
OK, sur ce point là je reconnais volontiers que j’attache beaucoup plus d’importance à la valeur affective qu’à la valeur économique. ...
Ensuite l’auteur continue avec un parallèle avec Rotterdam :
« Parmi ces aéroports, Rotterdam est celui qui ressemble le plus à Nantes, car il est situé dans une zone densément peuplée, sur le bord d’une ville, même si ses nombres de vols et de passagers sont moindres. Nous ne pouvons calculer le coût de la sécurité externe pour Nantes, car cela exigerait des informations sur le nombre de personnes dans la zone de sécurité. Toutefois, nous pouvons conclure sur la base des données de Rotterdam, que le coût de la sécurité externe représente seulement une petite fraction (1/1000) du coût externe total. »
C’est magnifique. L’auteur reconnait être incapable de calculer ce « coût » faute d’avoir des informations, mais tire des conclusions sur la base d’un parallèle avec l’aéroport de Rotterdam. C’est proprement hallucinant lorsque l’on connait la proximité de Rotterdam avec Schiphol, qui n’est que l’un des plus grands aéroport du monde, extrêmement performant et particulièrement bien desservi par autoroute et par chemin de fer (gare intégrée). Là où un nantais mettra 3 heures (en étant optimiste) pour rejoindre un aéroport peu agréable (euphémisme) parisien, le rotterdamois mettra une petite heure pour rejoindre un aéroport extrêmement agréable ...
L’étude rappelle que « En 2009, Nantes Atlantique a plus de 2,5 M de passagers de environ 37 000 mouvements tandis que Rotterdam a moins d‟un million de passagers et environ 15 000 mouvements. Source : Eurostat ». On se demande bien pourquoi il y a un tel écart ...
Néanmoins l’étude aurait pu être actualisée, puisque en 2011 c’est 60 000 mouvements qu’il y a eu à Nantes, pour 3.2 millions de passagers. Au passage, l’étude page 18 rappelle que « Avec du recul, nous pouvons dire que les prévisions pour 2006-2010 _ 5,9% de croissance annuelle_ ont été très bien estimées, parce que la croissance observée du trafic fut exactement de 5,9%.Pour le court terme, nous pouvons conclure que les prévisions du nombre de passagers semblent exactes. » et que :
0) en 2008 il y a eu 2 731 563 passagers à Nantes 1) en 2009 il y a eu 2 650 611 passagers à Nantes 2) en 2010 il y a eu 3 031 610 passagers à Nantes
On se demande pourquoi cette étude ne ne retient que 2009, et en minorant les chiffres, alors que l’auteur sait pertinemment que c’est une année de crise et que le trafic de 2010 est très nettement supérieur et que les prévision de croissance sont tout à fait justes.
Oui, j’ai lu cette étude et je l’ai donc trouvée particulièrement intéressante sur certains points, qui sont rarement abordés ailleurs, mais particulièrement à côté de la plaque sur d’autres. Et extrêmement orientée, évidemment.
Je n’ai développer qu’un seul sujet, mais on peut aussi parler des prétendues solutions, de l’aspect écologique, de la problématique du logement, des infrastructures de l’aéroport existant, etc ...