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Lorenzo

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  • Lorenzo 17 janvier 2018 16:22

    Le problème de la tribune, c’est que j’ai beau la lire je ne vois pas à partir de quand on passe de la drague lourde, de la liberté d’importuner des hommes au harcèlement sexuel des femmes.

    Rappelons que la loi française fait du harcèlement sexuel un délit et se caractérise par "le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, ou créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante."

    Entre Catherine Millet qui est contre cette loi et Elizabeth Levy qui minime le phénomène du harcèlement en défendant la phrase sur les frotteurs dans le métro, on ne sait pas trop à quoi s’en tenir ?

    La définition sur le harcèlement sexuel est-elle trop restrictive ? Empêche-t-elle les hommes de draguer ? Faut-il la réviser ? Il semble pourtant que peu de femmes harcelées s’engagent dans des procédures judiciaires. La menace semble donc bien virtuelle. C’est bien parce que la voie judiciaire est un parcours du combattant que les réseaux sociaux ont été mobilisés.

    En fait, Lévy renvoie le harcèlement à une affaire privée relative à chaque femme qui se sentirait plus ou moins importunée, plus ou moins traumatisée. On n’aurait pas à faire à un phénomène de société qui appelle une régulation publique pour pallier à l’omerta qui sévit dans les entreprises, les partis politiques ou le milieu artistique (Deneuve a avoué dans sa tribune avoir eu connaissance d’agressions sexuelles dans un milieu du cinéma français où règne visiblement la loi du silence).

    Que faire ? Éduquons mieux nos filles disent les pétitionnaires ne se souciant pas de l’éducation des garçons (on ne va pas comme même demander aux hommes de faire un effort ! ). Bref laissons faire les familles mais surtout que les politiques, les juges, les associations et les réseaux sociaux ne s’en mêlent pas. A ce régime, les frotteurs, les lourdingues et les peloteurs peuvent dormir tranquille ! 



  • Lorenzo 17 janvier 2018 14:47

    Les vives réactions à la tribune du Monde tiennent à mon sens aux ambivalences et ambiguïtés de l’argumentation et des positions exprimées par les signataires.

    Première ambivalence : est-ce que les prises de paroles exprimées des hashtags metoo et balancetonporc sont ou non globalement positives malgré quelques dérives et excès ?

    La tribune salue « la légitime prise de conscience des violences sexuelles, notamment dans le cadre professionnel » tout en parlant plus loin « d’un climat de société totalitaire » !
    Certaines signataires ont parlé d’une parole complémentaire à celles initiés sur les hashtags alors que d’autres (Millet, Sastre, Levy, Deneuve) ont manifesté dès le départ leur malaise sinon leur désaccord.

    Seconde ambivalence : est-ce que le harcèlement sexuel est ou non un problème de société jusqu’à présent largement toléré dans les organisations (entreprises comme partis politiques) comme dans l’espace public (rue et transport en commun) ?

    La tribune débute en condamnant le viol pour passer dans la même phrase à la défense
    de la drague insistante et de la galanterie. Le sujet de l’affaire Weinstein n’est ni le viol aujourd’hui globalement condamné, ni les frontières de la séduction mais la question du harcèlement sexuel. Là-dessus on ne s’est pas trop si les signataires contestent la définition ou l’interprétation de la loi sur le harcèlement (voir les propos tenus par Catherine Millet contre loi) ou si elles en minimisent le phénomène et la portée (la fameuse phrase sur les frotteurs). Est-ce que vraiment la définition et l’interprétation actuelle du harcèlement sexuel entravent la liberté des hommes d’importuner les femmes ?

    Troisième ambivalence : est-ce que le harcèlement sexuel relève du fait divers renvoyant à la responsabilité et la singularité de chacune ou d’un fait social suffisamment répandu pour nécessiter une parole et une politique publique ?

    La tribune tend à renvoyer la régulation des agressions sexuelles (comme les frotteurs, les lourdingues et les peloteurs) à la capacité personnelle des femmes de se défendre elles-mêmes. La seule solution esquissée en fin de tribune renvoie à la seule éducation des filles (oubliant au passage celle des garçons) donc à une affaire privée des familles (de femmes ?) et non à une affaire publique.

    A mon sens ces ambivalences expliquent que certains sujets intéressants (les menaces sur la liberté de création dans l’art, l’asymétrie dans les rapports de séduction et sexuels) soient devenus inaudibles.

    Dernière remarque sur la victimisation. Il me semble que la reconnaissance du statut de victime est pour certaines femmes qui culpabilisent et se taisent suite à une agression sexuelle une étape nécessaire à leur reconstruction et non un état dans lequel elles seraient enfermées.


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