Libéraliser l’espace public et le polluer de religion et de sectarisme revient à creuser le gouffre du communautarisme, de la division et raviver ainsi le règne de la terreur : parce que de ce lot il y a en qui sont près à se sacrifier et à verser le sang au nom d’une foi aveugle et guerrière et ainsi changer l’ordre des choses.
L’esprit des libertés et de la laïcité qui souffle est tout le contraire du désordre et du chaos. A eux deux, ils consacrent le bon vivre ensemble dans un élan de partage où le critère d’excellence se recentre autour de l’humain sans référence aucune à une valeur singulière, exclusive et guerrière de peur de favoriser une religion ou une morale.
Que la République se consacre à instruire, à soigner les faibles et à réguler la paix civile pour repousser encore loin et très loin les barrières de la haine, de la pauvreté, de l’ignorance, de l’exclusion, etc. Un vaste et très vaste chantier.
La loi de 1905 a permis dans le cadre de la société française de marquer un pas décisif à délimiter cet espace qui est la propriété de tous. On n’y vient pas comme on veut. Ce concert est celui l’unisson et de l’unité loin de la différence et des convictions personnelles pour se fondre dans une dynamique qui est celle d’une République éprise de l’homme, de justice et de paix.
Parce que la laïcité est ce joyau qu’on nous envie tant. Parce que la laïcité est la vraie rupture : rupture d’avec les horreurs et les décadences du passé souvent tumultueuse, souvent sanguinaire, souvent fanatiques. Au-delà de la simple religion ces horreurs englobent tous les tenants d’une orthodoxie fanatique ou antisémite. Le passé redore d’exemples pour illustrer de tels tournants dans le temps et dans l’espace inscrits sur la mémoire collective.
1905 marque une rupture historique avec le glissement religieux dans les affaires publiques, le fanatisme, l’obscurantisme, etc.
Il convient à la lecture du discours de NS à Latran de comprendre qu’il s’agit aujourd’hui de remettre en cause un acquis historique. Et c’est cette laïcité que porte la République que NS veut modifier pour inscrire une perspective qu’il porte : aller chercher les voies des prêtres pour préparer sa réélection quitte à retailler la robe de la République.
Je comprends les zélés de tout bort et animés de bonnes intentions à défendre leurs valeurs qui sont les siennes. Mais elles ne sont pas celles des français qui consacrent dans une large majorité la laïcité, notre laïcité.
C’est ce combat que Jean-Dominique rappelle à notre mémoire pour être vigilent d’éviter l’échec du modèle anglais. On ne pactise pas avec le diable.
Non à une laïcité positive voulue et désirée par NS et tous les marchands de rêve.