Pour construire des nations, il faut apprendre aux ethnies à vivre ensemble, même par la force s’il le faut. Croyez-moi, dans beaucoup de pays, y compris au Mali, le processus est beaucoup plus avancé que vous ne le croyez. L’ehtnie n’est en aucun cas un barrière insurmontable avec un peu de volonté politique. Avec les Touaregs, il y a une dimension raciale qui est beaucoup difficile à réduire. Sans compter que ces derniers se laissent manipuler par des intérêts qui ne sont pas forcément les leurs, en tout cas pas ceux de la majorité.
Le nord du Mali est certes aujourd’hui un gros problème, qu’il faudra résoudre d’une façon ou d’une autre, mais s’il fallait parler de partition d’un pays africain chaque fois qu’il y a des problèmes, aucun pays ne serait viable sur ce continent.
Et tant que vous y êtes pourquoi tripartite seulement ? Le sud-ouest du Mali est plus proche de la Guinée Konakry. Sikasso pourrait être partagé entre la Côte d’Ivoire et le Burkina et la région de Kayes entre le Sénégal et la Mauritanie.
Et la Guinée ? Ne pourrait-on pas penser à la faire fusionner avec le Sénégal, vu qu’il y a eu un putsch et que le président n’arrive toujours pas à doter le pays de vraies institutions démocratiques plus d’un an après son élection ? Et pourquoi ne pas faire un nouveau pays avec le sud du Mali et le nord de la Côte d’Ivoire, pays très instable depuis une décennie ?
Vous voyez qu’à ce petit jeu on ne s’en sortirait pas.
Depuis hier soir, le plan se dessine. La CEDEAO envoie une force militaire non pas au Nord mais à Bamako pour prétendument sécuriser la transition politique en cours.
L’objectif et de neutraliser ce qu’il reste de l’armée malienne et l’empêcher de tenter de reprendre le Nord aux groupes rebelles. La partition du Mali est consommée.
"Et ce n’est pas un hasard si le ministre français des Affaires
Etrangères, Alain Juppé, a participé en personne au sommet
extraordinaire de la Cedeao sur le Mali au début du mois. L’occasion de
soutenir l’initiative régionale... mais peut-être aussi de garder un
oeil sur l’intervention menée par MM. Ouattara et Ping."
Vous n’êtes pas passé très loin. C’est la France de Sarkozy qui est derrière tout ça avec son nouveau poulain Ouattara. Il ne faut pas se faire d’illusions.
Juppé était à Dakar et Raincourt est aujourd’hui à Abidjan pour s’assurer que la volonté du maître sera bien faite.