Il est de notoriété publique que les politiques recrutent soient des conseillers en Com qui font l’aller retour entre leur agence et les ministères ou les circonscriptions, soit des journalistes (ils ont d’ailleurs tendance à faire le même métier : le lobbying et la manipulation de l’opinion publique). Que l’on soit à l’UMP ou au PS, on recrute les mêmes : Xavier Bertrand avait un temps fait miroiter un poste à Aquilino Morelle, lui aussi passé par Euro RSCG : il est maintenant conseiller de François Hollande : comme on fait son lit on se couche... Cela prouve s’il en était besoin, que les postes de conseillers ont peu à voir avec les convictions, mais plutôt avec la qualité et la quantité de la soupe. On peut aussi se demander si les politiques qui recrutent de tels opportunistes manquent de discernement ou si c’est à ce point une habitude établie et partagée. Euro RSCG est à la Com ce que Goldman Sacks est à la finance, et ils ont tous les 2 table ouverte au gouvernement, à moins que finalement, ce ne soit eux, le gouvernement ! Aux prochaines élections, votez Euro RSCG, c’est pareil que voter PS ou UMP et inversement, quand on voit le nombre de conseillers de cette agence en poste auprès des ministres PS ou UMP. C’est peut être ça en fin de compte qui fait que la différence entre eux est aussi nette qu’entre Pepsi et Coca (la couleur de l’étiquette plus que le goût !).
Je ne peux pas être d’accord avec vous ; la question n’est pas que le Nouvel Observateur ait fait un dossier sur un livre qui n’était pas condamné à ce moment là, mais bien sur la Une tendancieuse qu’il a publié et sur le dossier qu’il a monté à cette occasion, pour faire du tirage, pour lancer le scandale. Ce livre n’est pas le prochain Goncourt, vous en conviendrez, et ce n’est pas son immense qualité littéraire qui a motivé cette Une et ce dossier, mais l’appât du gain, et sans doute la volonté de nuire à DSK, au mépris de tout respect de la dignité humaine et de tout respect de la vie privée de DSK, de sa famille, d’Anne Sinclair. « La liberté de la Presse » n’est pas la liberté donnée aux journalistes de bafouer la loi, de nuire à tous et n’importe qui : en vertu de quel droit aristocratique ? En vertu de quelles prérogatives supérieures ? La presse n’est pas la voix de la nation, du peuple, loin s’en faut ; elle est souvent la voix de de son maître ..... La condamnation du Nouvel Observateur est justifiée, et on se demande d’ailleurs si ce n’est pas lui qui avec les Editions Stock, a piloté Marcela Iacub pour piéger DSK, parce qu’il y a bien un complot derrière cette affaire, et qu’il y ait participé ou pas, ça rend la démarche du Nouvel Observateur encore plus ignoble.
La presse a un grand pouvoir et cela suppose un grand sens
de l’éthique. Ce qui est en question dans cette affaire, c’est le caractère
profondément déloyal de cette attaque sur une personne, même s’il s’agit d’une
personnalité publique, et même s’il s’agit de DSK. En tant que lecteur du
Nouvel Observateur depuis des années, j’avoue que cela m’a choqué et m’a donné
la nausée. Je ne me reconnais plus dans cet hebdomadaire qui renie ses
fondamentaux et les valeurs que je partageais avec lui ; je les garderai
donc par devers moi et continuerai à les partager avec mes amis qui, comme moi,
ont décidé à leur cœur défendant, de divorcer avec le Nouvel Observateur. Il y
avait des signes que notre hebdomadaire perdait son âme, son humanisme et sa
rigueur, dans les dossiers de plus en plus racoleurs qu’il proposait et dont la
crédibilité devenait sans cesse plus suspecte ; nous n’avons pas voulu les
voir ; mais là, c’est plus grave, et nous lui disons adieu.
C’est vraiment pitoyable de voir les réactions indignes de la direction de SANOFI face aux salariés ; quel mépris, quel violence derrière les effets de cape et les attitudes surplombantes, et quelle absence d’argument face à l’évidence d’une opération qui ne vise qu’à donner toujours plus aux actionnaires, au mépris des personnes, de la recherche et de la santé. Ces gens méritent l’opprobre de l’ensemble de la société ; ils devraient être devant le tribunal du peuple ; et les hommes politiques qu’ils ont acheté et qui se font tellement discrets et compréhensifs, au nom de l’économie libérale et de la mondialisation, qu’ils soient de droite comme de gauche, et surtout de leur relation d’intérêt, n’en mériteraient pas moins. Ils devraient pourtant se méfier du vent de révolte qui se soulève en France et dans toute l’Europe, de la Grèce à l’Espagne, du Portugal à L’Italie ; il faudra bien sanctionner les profiteurs qui mènent l’économie et toute la société au désastre pour leur seul profit.