@viva : je vous conseille de vous rapprocher des services de l’Etat avant de dire de telles aberrations sur la collecte d’une taxe. Le coût de la dite collecte - effectuée de la même façon que la TVA - existe mais est très faible (0,55% du montant rapporté selon Bercy), contrairement à l’impôt sur le revenu. En d’autres termes, sur 50 millions d’euros, on peut affirmer que 49,72 millions seront effectivement reversés à cette recherche. J’ai d’ailleurs noté dans la proposition de loi une volonté de réelle transparence.
Quand à la soit-disant répercussion sur le prix de vente, c’est un faux débat qu’entretiennent volontairement les lobbyings pharmaceutiques pour ne pas être taxé : il existe déjà des règles législatives pour contrer cela. Les firmes devront simplement réduire (un peu) les dividendes reversées aux actionnaires.
Et même si ça avait été le cas, je rappelle le montant : 0,15%. En d’autres termes, pour un médicament de 10 euros, cela fait 1,5 centime de taxe.
Enfin, pour avoir lu la proposition de loi, et échangeant régulièrement avec des chercheurs (américains et scandinaves, notamment) au vu de ma profession, je comprends bien l’intérêt de travailler sur le développement de voies moins toxiques - et plus limitées en termes d’effets secondaires que les chimios conventionnelles - telles que l’immunothérapie.
Ces voies thérapeutiques - qui nécessitent une réelle individualisation, et qui ne ressemblent pas aux méthodes (de masse) employées sur notre territoire actuellement - sont prometteuses, mais elles ne seront pas rentables pour les groupes pharmaceutiques. D’où l’intérêt de cette taxe, pour justement pouvoir financer la (vraie) « médecine non rentable ». Celle-ci devra être accompagnée d’améliorations réglementaires, pour le bien de nos plus jeunes patients.
Enfin, pour répondre à un commentaire plus haut, il ne faut pas opposer prévention et soins : de nombreux cancers pédiatriques sont à ce jour inexpliqués. Dire que « l’on sait tout » est faire le jeu des groupes pharmaceutiques qui, une fois de plus, ne veulent pas que les choses changent.
Il faut donc faire davantage d’études épidémiologiques pour en comprendre les causes (c’est donc le rôle de la recherche, et cela nous permettra assurément de retrouver moins d’enfants dans nos services) mais EGALEMENT développer des voies thérapeutiques efficaces pour ceux qui n’auraient pas pu échapper à cette maladie malgré cela.
Malheureusement vrai, mais il me semble que la rédactrice de cet article ne nie pas ces réalités.
Simplement voilà - si toutes les mesures de prévention sont prises, et qu’un enfant est malgré tout touché par un cancer - que fait-on si l’on ne dispose pas de traitement ?
Malheureusement vrai, mais il me semble que la rédactrice de cet article ne nie pas ces réalités.
Simplement voilà - si toutes les mesures de prévention sont prises, et qu’un enfant est malgré tout touché par un cancer - que fait-on si l’on ne dispose pas de traitement ?
Vous avez (partiellement) raison : selon une étude INCA, 40% des cancers seraient d’origine environnementale, ce qui inclut les pesticides, certaines aberrations alimentaires, mais aussi le tabac, l’alcool ...
Par contre, il ne faut pas oublier les nombreux cancers que l’on n’explique toujours pas à ce jour. Un jeune enfant qui arrive dans le service, dont les parents mangent bio, non fumeurs ... cela fait aussi partie des réalités qui existent.
La recherche fondamentale peut servir à mieux comprendre les mécanismes et par extension les causes, afin d’éventuellement dénoncer certains abus. Mais elle peut également servir à développer de vrais traitements qui, pour certains, ne seront effectivement pas rentables et ne pourront donc être développées que par des petites « start up » qui développent des « orphan drugs » (et qui, elles, sont bien loin des profits insolents des grandes firmes)
Pourriez-vous indiquer d’où « sortent » ces 75% évoqués dans l’article ?
Si la meilleure des thérapie reste la prévention (il est estimé, selon des études de l’INSERM reprises par l’INCA, que plus de 40% des cancers sont d’origine environnementale, ce qui inclut d’une façon large les comportements à risque - consommation excessive de tabac, d’alcool, de stupéfiants... mais aussi évidemment les pesticides etc), on ne peut pas rejeter en bloc toutes les thérapies.
La chimiothérapie a pu faire ses preuves sur certains cancers (parfois, avec une trop forte toxicité). Mais il est également vrai que, sur certains cancers, elle est inefficace voire nuisible.
Certaines voies thérapeutiques demeurent peu explorées en France (l’immunothérapie), et l’on peut se questionner, en effet, sur les raisons de se désintérêt, ou encore « à qui cela profite-t-il ». Les traitements individualisés n’ont que peu d’intérêt pour les firmes pharmaceutiques...
Tout comme il est vrai que les médecines complémentaires ont un rôle à jouer, même si elles ne sont pas là pour remplacer des traitements conventionnels.
Il faut donc faire preuve de subtilité. Je rappelle enfin que le cancer touche aussi beaucoup d’enfants, et qu’il convient donc de ne pas employer le terme « acharnement thérapeutique » à tors et à travers.