Marjorie Mendes

@njama : je pense que vous n’avez pas compris le sens de ma lettre ni le sens de ma démarche. Je m’adressais à mes frères Assyriens actuellement martyrisés comme ils le furent dans le passé tout au long de leur histoire. Je trouve vos interventions intéressantes mais j’avoue que je ne vois pas le rapport avec le soutien envers les victimes. Ouvrez un article sur l’islam politique au Liban si ce sujet vous passionne mais j’avoue ne pas m’y intéresser. Je suis infiniment plus inquiète par la reconfiguration féroce en cours et le fait que le Christianisme est menacé, dans toutes ses sensibilités partout dans le monde.

@Jonas : Vous avez raison de parler des Yézidis, ce qu’ils subissent est tout aussi effroyable. Enlèvements, esclavage... le silence médiatique autour de ces multiples atteintes aux droits de l’homme est impardonnable. Les camps de réfugiés et les témoignages des survivants glacent le sang dans les veines. On a le sentiment que l’histoire se répète effectivement et on se sent véritablement impuissant dans le sens où aucune décision qui aurait pu protéger les peuples originels sur ces terres n’a été prise. Il aurait fallu, déjà, remettre l’histoire au cœur des diffusions. De façon à éviter qu’on lui fasse dire n’importe quoi. Et rendre à chacun sa place. Revenir 100 ans en arrière, dans une sorte de vampirisation fanatique n’aurait jamais dû être toléré. Toutes nos instances internationales ont échoué. D’où cette lettre... nous savons. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas.

@’AynHaylo : merci de m’avoir répondu et merci d’avoir donné plus d’informations sur l’histoire du peuple Assyrien. Je voulais faire passer le message suivant : nous sommes à vos cotés, nous espérons que l’histoire ne va pas se répéter et nous cherchons tous les moyens possibles pour nous manifester en votre faveur. Par conviction. Le peuple Assyrien n’est pas seul. N’abandonnez jamais le combat. Gardez vos spécificités, ce qui fait de vous un peuple premier et originel.

@njama : il revendique son identité Assyrienne. Prioritairement. Il le dit d’ailleurs très clairement. Pour avoir déjà écouté attentivement ce peuple qui effectivement est cher à mon cœur, ce qui à a connaissance n’est pas une tare émotionnelle, leur histoire est extrêmement douloureuse. D’ailleurs, son témoignage rejoint celui qui m’a donné envie de leur faire savoir qu’en dépit de toutes les trahisons qu’ils ont subi, certains d’entre nous ne veulent pas les changer, ne veulent pas les contraindre. Nous ne voulons pas les modifier à notre convenance. La confessionnalisation de certains conflits n’est pas leur responsabilité vous le dites vous aussi. Mais là on est sur autre chose de plus cruel encore : on essaie de les effacer, physiquement et historiquement. Ce qui est révoltant. En plus de trahisons incessantes au fil de leur histoire. Par ailleurs, ils ont été marginalisés alors l’argument du ciment de certaines sociétés patriotiques me laisse perplexe. Un Assyrien (Eglise Syriaque Orthodoxe) disait qu’il voulait préserver l’histoire, l’humanité et la démocratie. C’est le principal témoignage qui m’a réellement confortée dans l’idée de défendre ce peuple. Ce qui ne m’empèche pas de m’intéresser à d’autres causes, mais oui, ils sont ma priorité. Ils ne doivent pas disparaître... je voulais leur dire que nous comprenons. Et qu’ils sont aimés.

@njama : vous n’avez pas lu l’intervention qui vient d’être postée sous mon article ? Je ne suis pas dans le registre de l’émotion. Un Assyrien vient de confirmer ce que je disais précédemment. Le ton que j’ai utilisé est effectivement fraternel et je l’assume parfaitement. Je voulais qu’ils sachent qu’ils sont aimés. Et compris. Je ne suis pas aveuglée, contrairement à ce que vous prétendez. J’essaie de les aider à ne pas perdre leur identité, ici ou ailleurs. Ils sont ma famille. Je ne cherchais pas à donner une apparence de noblesse, ce n’est pas mon rôle. Je veux qu’ils soient respectés et qu’ils restent vivants. Ici ou ailleurs.