Dans le prolongement de la Paix de Dieu, ou encore de la Trêve de Dieu, la première croisade est aussi une tentative de pacification de l’Europe chrétienne occidentale. (cf.Paul ROUSSET, Les origines et les caractères de la première croisade, 1945)
A la dissolution de l’empire carolingien, l’Occident bascule progressivement dans ce Moyen Age de la féodalité. Celui des chevaliers, des joutes et des tournois mais surtout des guerres incessantes entre les seigneurs locaux. La violence apparait comme un mode de vie, revendiqué, quotidien, qui structure la société.
Avec le mouvement de la Paix de Dieu, L’Église tente de canaliser cette violence. La Trêve de Dieu est une suspension périodique de l’activité guerrière. « Tu ne découperas point ton voisin pendant le Carême... »
Une autre solution pour calmer le jeu : rassembler les chevaliers autours d’un projet commun (en l’occurrence un ennemi). Et les envoyer guerroyer plus loin : concile de Clermont 1095. La Reconquista espagnole joue le même rôle et plus tard la Conquête...