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mathieu hangue

Depuis pas mal d’années déjà, je suis bénévolement le dossier OGM pour une association écologiste. J’essaye de comprendre comment les intérets particuliers passent avant l’intéret général, quels mécanismes financiers, politiques sont à l’oeuvre, quels rôles jouent les scientifiques et les techniciens et comment les citoyens sont systématiquement exclus de la prise de décision...
J’écris sous un pseudo comme cela, ce que j’écris n’engage que moi.

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  • mathieu hangue 11 janvier 2008 16:32

    Lisez les points soulignés par les scientifiques et qui sont loin d’être anodins ! Ils sont si peu anodins qu’ils ont amené le sénateur Legrand a parler de « doutes sérieux ». C’est cette expression qui a effarouché 14 scientifiques de la Ototorité qui ont eu peur de... leur propre audace.

    Mais voici des extraits de l’interview du sénateur Legrand ce midi à LCI :

    "Le texte a été relu ligne par ligne, mot par mot, référence scientifique par référence scientifique. Et il a été validé par tout le monde, y compris par les 14 scientifiques en question. Le comité a mis en avant quatre faits scientifiques nouveaux et 9 questions insuffisamment prises en compte dans l’évaluation des OGM.

    « Le comité constate qu’il n’y a encore pas d’études sur les effets endocriniens [modifiant le taux de certaines hormones, NDLR], teratogènes [provoquant des malformations, NDLR] et transgénérationnels du MON810 : il y a de quoi émettre des »doutes sérieux".

    On me rétorque que le MON810 est utilisé depuis des années aux Etats-Unis et qu’on n’a pas constaté d’effets particuliers sur la santé mais aucune étude épidémiologique n’a été menée , faute de traçabilité. Là encore, il y a de quoi avoir des « doutes sérieux ».

    Si on regarde le rapport de près, on trouve d’autres perles :

    -  « l’impossibilité d’une absence de pollinisation croisée entre champs OGM et champs sans OGM à une échelle locale ». En clair, la coexistence est impossible. Les plantes GM contamineront forcément nos champs, l’environnement et la chaîne alimentaire ;

    -  « la possibilité d’effets toxiques avérés à long terme sur les lombrics », la pollution des sols par l’insecticide produit par les racines n’avait pas été étudiée ;

    -  « les études d’impact sur les abeilles doivent être faites sur des ruches en conditions normales d’exploitation, afin de prendre en compte les effets cumulatifs. » Pendant des années, les pro-OGM ont nié tout effet sur les abeilles.

    -  « la protéine produite par le transgène n’est pas identique à celle que produit le Bacille de Thuringe ». Pour étudier la toxicité sur l’environnement et la santé humaine, on n’avait même pas pris la peine d’étudier la bonne toxine !! Pour le sérieux des études scientifiques, on repassera... L’air de rien cela prouve aussi que contrairement à tout ce qu’on nous a dit que la protéine fabriquée par le transgène n’est pas la même que la proéine naturelle.

    -  « une large majorité de participants a souligné l’insuffisance du test à 90 jours ». Aucun test sérieux n’a été mené dans le monde, à long terme. Il est donc impossible de conclure sur les effets qu’a le MON810 - et les autres plantes GM - sur l’embryon, le système hormonal ou sur les effets trangénérationnels.

    -  « dans les pays fortement consommateurs d’OGM, aucune étude épidémiologique n’est conduite, du fait d’un manque de traçabilité ». Il est facile d’affirmer dans ces conditions, qu’il n’y a aucun problème.

    -  « le comité note l’insuffisance d’analyse économique au niveau de l’exploitation, des filières et du marché international ». Des études d’impact sur les différents systèmes agricoles sont demandées.

    Je comprends l’agacement de Mr Dugué. Ce rapport remet sérieusement en cause une bonne partie des arguments publicitaires des pro-OGM. Mais il était temps de sortir ce débat du domaine publicitaire pour rentrer dans le domaine scientifique.

    MH



  • 29 décembre 2007 11:35

    Pendant que nos media « commentaient » la justice tchadienne, ils évitaient de s’appesentir sur certains liens qui lient la France à cette dictature. Il est difficile, en effet, de comprendre le contexte local en faisant abstraction de certains enjeux stratégiques comme le pétrole...

    Extraits de l’Article : http://foei.org/fr/publications/link/mining/26case.html

    Le 10 octobre 2003, jour de l’inauguration du projet pétrolier et de l’oléoduc Tchad Cameroun, une coalition d’associations de la société civile tchadienne a appelé à une journée de deuil national. Ces associations ont signalé que les revenus du pétrole “ne seront qu’une arme de plus aux mains d’une oligarchie pillarde pour opprimer le peuple tchadien”. Les associations ont dénoncé l’insécurité et l’impunité qui règnent dans le pays, que l’exploitation du pétrole ne fera qu’exacerber.

    Le projet d’oléoduc Tchad Cameroun, d’un coût estimé à 3,7 milliards de dollars US, est à ce jour le plus gros investissement privé de l’Afrique subsaharienne, et l’un des plus contestés. Il implique le forage de 300 puits de pétrole dans la région de Doba, dans le Sud du Tchad, et la construction d’un oléoduc de 1070 kilomètres pour transporter le pétrole du Tchad, à travers le Cameroun, jusqu’à un terminal de chargement off-shore dans l’Atlantique. Le tracé de l’oléoduc traverse la forêt humide, les territoires des Pygmées et les principales zones de production de coton et de cultures vivrières. Les déversements de pétrole pourraient avoir un énorme impact sur les moyens de subsistance des gens des lieux, et il a été estimé que des milliers de pêcheurs n’auront plus de travail.

    Le projet semblait condamné fin 1999, lorsque deux des compagnies concernées, Shell et TotalFinalElf, se sont retirées du consortium, en raison, du moins en partie, de l’opposition des résidents et des environnementalistes, y compris les membres des Amis de la Terre. Néanmoins, la compagnie principale ExxonMobil (40%) a continué dans le projet, accompagnée maintenant de Chevron basé aux USA (25%) et de la société malaise Petronas (35%).

    Le Groupe de la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement ont accordé au projet 200 millions et 120 millions de dollars respectivement. Bien qu’elle ne finance que 4% du coût total, la Banque mondiale est le partenaire le plus important, car sa participation sert au consortium d’assurance contre le risque politique, et permet aux compagnies d’obtenir davantage d’argent sur les marchés de capitaux internationaux. Les banques ont présenté le projet comme une option permettant au Tchad de sortir de son état de pauvreté extrême, et au Cameroun de générer des revenus indispensables

    Des ONG des deux pays et de l’extérieur ont demandé sans succès à la Banque mondiale de retarder la décision jusqu’à la réalisation d’une évaluation d’impact environnemental appropriée. Après l’approbation de l’oléoduc, elles ont insisté pour que la Banque tienne compte des effets de la mise en oeuvre du projet sur la société et l’environnement.

    Mais il était évident, déjà vers la mi-2002, que le projet semait la misère et la dévastation dans la région. Des milliers de personnes avaient vu leurs terres expropriées, les cultures et la végétation détruites, et les réserves d’eau polluées sans compensation suffisante. Certaines des victimes n’avaient pas du tout été indemnisées, y compris les Pygmées Bakola et Bagyeli des forêts du Cameroun.

    Voir suite de l’article : http://foei.org/fr/publications/link/mining/26case.html

    Extrait du Raport de la Ligue Internationale des Droits Humains (2000) p 8 :

    « Le consortium pétrolier sous-traitera de nombreux marchés à d’autres multinationales. Kellog, Bouygues et Cegelec : stations de pompage et génie civil dans la zone pétrolière. Wilbros et Spie-Capac : installation du pipeline. Sogea/Satom : infrastructures. SDV (Bolloré) : transport et logistique. Corris : télécommunications. Europipe et Salzgitter AG : réalisation du pipeline. Le groupe Bolloré entretient de nombreuses relations d’affaires avec des chefs d’Etat africains tels que Sassou Nguesso et Idriss Déby. Au Cameroun, » L’attribution récente de nombreuses concessions [forestières] et de ventes de coupes a été faite en violation de la réglementation et en contradiction avec les projets financés par les bailleurs de fonds. La concession accordée à la Forestière de Campo/HFC, filiale du Groupe Bolloré Technologies dans la réserve de Campo, gérée par le Fonds pour l’environnement mondial (GEF) et l’aide bilatérale néerlandaise, en est un exemple". La réserve de Campo Ma’an est une zone de biodiversité, créée en compensation du futur passage de l’oléoduc tchado-camerounais. Les groupes Bouygues et Spie-Batignolles (dont Spie-Capac est une filiale) sont mis en cause dans un procès pour corruption dans le cadre de la construction d’un barrage géant au Lesotho... cofinancé par la Banque mondiale. Les montants des pots-de-vins présumés versés par ces sociétés - et bien d’autres - ont été révélés par le journal sud-africain Business Daydu 29 juillet 1999. Europipe (consortium franco-allemand) s’était quant à lui chargé de la fabrication de l’oléoduc soudanais, dont les 1 600 km relient la zone pétrolifère, au Sud du pays, à PortSoudan.



  • mathieu hangue 21 décembre 2007 11:26

    En 1990, Pierre Samuel, directeur scientifique des Amis de la Terre-France, venait dans ma région faire une série de conférences sur l’effet de serre, après la sortie de son livre intitulé tout simplement « L’effet de serre ». Il présentait la situation , les risques liés à une élévation de la température terrestre : phénomènes climatiques extrêmes, migrations de populations, problèmes d’eau potable, perturbations des activités agricoles, remontée de certaines maladies tropicales vers le Nord...

    Qu’a-t-on vu cet été même pas 20 ans après ? Des bras de l’Amazone asséchés, une surface de permafrost égale à celle de la France et de l’Allemagne réunies fondant durant l’été - si ces sols ont pu garder intacts pendant des milliers d’années des mammouths congelés, on peut supposer qu’ils n’ont pas fondu pendant des milliers d’années...

    La rapidité, l’amplitude de ces phénomènes laissent les scientifiques sans explication à par celle de la responsabilité des humains dans cette accélération.

    Face à un problème qui nous dépasse, le déni est une réponse courante. Accepter de regarder les problèmes en face et chercher à atténuer les conséquences, c’est plus difficile.

    De toutes les façons, qu’on le veuille ou non, nous sommes rentrés dans une crise écologique majeure. Alors, soit on attend et les plus faibles vont se prendre une gifle énorme, soit on essaye d’anticiper un peu pour atténuer le choc et le répartir de manière plus équitable et supportable socialement, entre tous(nationalement et internationalement) .

    Tout l’argent qui est encore prévu dans des projets qui ne font qu’aggraver la crise écologique, doit immédiatement être investi pour atténuer la crise.

    Je sais bien qu’en disant cela , je peux passer pour un extrémiste mais lorsqu’en 1990 nous parlions de l’augmentation de l’effet de serre, nous passions déjà pour des extrêmistes catastrophistes.

    Même s’il est parfois très inconfortable et déstabilisant de voir ce qui nous attend, je préfère encore ça que de chanter « Tout va très bien Mme la Banquise ! ».

    MH



  • mathieu hangue 21 décembre 2007 10:23

    Merci pour cet article qui fait bien le point. Effectivement pourquoi parler de gouvernance alors qu’il y a des gouvernements ?

    En fait, chaque fois que des réglements sont demandés au niveau international - par des ONG, des syndicats - on nous répond gouvernance. Le terme gouvernance va de pair avec un autre terme très en vogue : le « code de bonne conduite ».

    Face à la demande croissante des citoyens de voir se mettre en place au niveau international, des lois et des réglements contraignants de protection des ouvriers et de l’environnement, la réponse est « Laissez-nuos faire on va mettre en place un code de bonen conduite »...

    Gouvernance est souvent synonyme de « tout sauf des réglements contraignants ». Gouvernance signifie souvent absence de volonté des gouvernements de prendre les choses en main et de réaffirmer la primauté du politique sur l’économique.

    MH


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