On croit rêver. Les affirmations de Mme Bollmann nous plongent en pleine théorie du complot.
On voit mal au nom de quel principe égalitaire il faudrait promouvoir les seules langues étatiques et nationales au détriment des langues dites régionales. A décréter que les unes méritent protection alors que les autres ne méritent que suspicion, on introduit de fait une discrimination entre le femmes et les hommes qui les pratiquent.
Il y aurait donc en définitive les bons et gentils locuteurs dont la langue maternelle serait en en accord avec la langue de leur état et les autres, méchants, barbares et suspects de séparatisme qui tiennent à leur bilinguisme.
J’ajouterais que Madame Bollmann se trompe si elle croit qu’en diabolisant les langues minoritaires, elle renforcera le sentiment national à l’intérieur des états européens. La psychologie la plus élémentaire nous apprend que celui qu’on aura encouragé à être traître à ses origines une première fois, n’aura aucun mal à trahir la nouvelle identité qu’on lui aura imposée.
Je suis personnellement persuadé que les Français locuteurs actifs de leurs langues régionales (et certaines de ces langues se trouvent, par les aléas de l’histoire, être des langues nationales de pays voisins) seront de bien meilleurs défenseurs de la langue nationale française face aux attaques des langues de grande diffusion (anglais, chinois) que les français qu’on est en train d’acculturer ou ceux qui sont animés de l’idéologie de la langue nationale unique.