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miguel3003

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  • miguel3003 22 octobre 2010 01:24

    Encore une fois, vous confondez les intentions de la BCE (clairement monétaristes) et le résultat final, qui découle de l’absence totale de régulation de la finance depuis 30 ans et non du supposé laxisme de la banque centrale.

    Vous continuez d’éluder le fait que ce sont bien in fine les banques commerciales, toutes aujourd’hui sorties du giron de l’Etat, qui créent la monnaie.

    Sans doute le fait que la BCE soit indépendante du pouvoir politique et que son objectif prioritaire (fixé par ses statuts) soit la lutte contre l’inflation, conformément aux thèses de Milton Friedman, n’a-t-il selon vous aucun lien avec le monétarisme...

    Prôner un relèvement supplémentaire des taux d’intérêt en période de croissance molle et de chômage de masse comme vous le faites relève tout simplement du suicide économique. Car peut être un relèvement massif des taux d’intérêt à 20 ou 25 % aurait-il désincité les spéculateurs, mais bien avant cela vous auriez flingué toute forme d’activité économique et porté le chômage à des sommets encore plus hymalayens que ceux qu’il connaît déjà grâce à la clairvoyance de nos élites économico-politiques.

    C’est écraser une mouche avec un marteau, ou plus exactement écraser des individus avec un marteau au prétexte que des mouches se sont posées dessus.

    La croissance immodérée du prix des actifs, que je dénonce tout comme vous, trouve sa source non pas dans un supposé laxisme de la banque centrale européenne mais dans les dérégulations précisément prônées par les Chicago Boys (dont Milton Friedman) : flottement généralisé des monnaies (supposé décourager la spéculation selon Friedman, ah ah, je pouffe...), déréglementation, décloisonnement, désintermédiation de la finance c’est-à-dire libre-circulation totale des capitaux, abrogation du Glass-Steagall Act, développement incontrôlable des marchés de produits dérivés et des paradis fiscaux sous l’égide des plus grandes banques d’investissement devenues « too big to fail », etc...

    Enfin, je n’ai jamais dit que les années 1970 furent une période économique glorieuse ; la pagaille monétaire suite à l’abandon de Bretton Woods, l’inflation par les coûts (sans rapport avec la théorie quantitative de la monnaie) et la fin du système Fordiste firent des dégâts.
    J’ai simplement voulu illustrer la notion de taux d’intérêt réel négatif et démontrer que c’est ce concept qui doit être retenu dans le raisonnement économique et non le taux d’intérêt nominal comme vous le fîtes initialement.



  • miguel3003 21 octobre 2010 23:22

    @ Nathanael

    Par ailleurs, j’ai précisé que le monétarisme de la BCE s’était essoufflé avec la crise de 2008. Mais surtout, le fait que la masse monétaire n’ait pas été contrôlée par la BCE ne signifie pas que celle-ci n’ait pas mené une politique monétariste.
    La BCE a orienté jusqu’en 2008 la politique monétaire dans le sens de la rigueur (taux d’intérêts directeurs systématiquement très au-dessus de ceux de la FED, taux d’intérêt des banques réels positifs, donc relativement élevés contrairement à ce qui s’est dit depuis des années).
    Mais in fine ce sont les banques commerciales (privées) qui créent la monnaie, tout simplement parce que leurs offres de prêt (pourtant coûteuses) trouvent preneur à l’heure de financer des acquisitions de logement par exemple ! C’est l’effet bulle spéculative, mais aussi la tentative de compensation des pertes de pouvoir d’achat d’une partie du salariat à travers un endettement accru (cas évident aux USA).
    Même avec des taux d’intérêt réels positifs, qui avantagent les investisseurs, l’endettement privé (colossal aux USA, en Grande-Bretagne et en Espagne) et l’endettement public (surtout à partir de 2008, avec le sauvetage des banques puis les effets de la crise sur les finances publiques), donc la création de monnaie, ont fortement progressé au cours des dernières années. La BCE n’est qu’un rouage, important certes, de ce système, mais la création monétaire n’est plus un attribut de la puissance publique, ne serait-ce que parce que la BCE est indépendante du pouvoir politique... 



  • miguel3003 21 octobre 2010 22:49

    @ Nathanael

    Vous confondez taux d’intérêt nominal (effectivement entre 2 et 4 % au cours des dernières années) et taux d’intérêt réel, calculé par différence entre le taux nominal et le taux d’inflation. Or je fais référence aux taux réels, ceux qui importent vraiment pour un investisseur (ou un emprunteur).

    Dans les années 1970, avec des taux nominaux jusqu’à 15 %, les investisseurs perdaient pourtant du pouvoir d’achat car le taux d’inflation était supérieur. Tous les emprunteurs ayant acheté une maison à cette époque savent combien il fut facile (malgré 12 à 15 % de taux d’intérêt...) de rembourser le crédit de leur maison.
    De même, avec une dette de 300 % du PIB en 1945, la France qui pratiquait une forte inflation s’est désendettée en quelques années...

    Les taux d’intérêt réels étaient alors négatifs, c’est à dire que l’inflation grignotait systématiquement le pouvoir d’achat des prêteurs de capitaux, qui finançaient l’économie à pertes (pour eux). Les idées keynésiennes dominaient, ce dernier ne disait-il pas qu’il fallait « euthanasier les rentiers ? ».

    Depuis les années 1980 et la mondialisation financière, les taux nominaux ont fortement baissé mais moins que l’inflation (officielle), les taux d’intérêt réels sont devenus systématiquement positifs, c’est à dire que les investisseurs sont de nouveau en position de force. 



  • miguel3003 21 octobre 2010 20:22

    Le « paradoxe » évoqué par Samuel peut être résolu si l’on considère que l’inflation « officielle », mesurée à travers l’indice des prix à la consommation (IPC) de l’INSEE, ne prend pas en compte la hausse du prix des actifs (logements, titres...), ou seulement de façon symbolique.
    Par exemple, l’INSEE considère que les dépenses liées au logement représentent 15 % du panier de la ménagère, ce qui est une parfaite aberration pour une immense majorité de Français à l’heure actuelle (au revenu médian, qui partage en deux la population, les dépenses de logement s’élèveraient en moyenne à 230 € pour une personne seule...).
    Il en va de même au niveau européen, la mesure de l’inflation reposant essentiellement sur la hausse du prix des biens et services (donc indirectement sur la hausse des salaires) et non sur celle des actifs, qui ont vu leurs prix flamber depuis quelques années.
    La BCE, dont la politique a été à juste titre qualifiée de « monétariste » jusqu’à la crise dite des « subprime », s’appuie sur ces statistiques pour augmenter le coût du crédit (via ses taux directeurs), donc celui des investissements et de la consommation à crédit, ce qui est supposé réduire la création monétaire et l’inflation (mais aussi au passage l’activité économique), donc protéger les créances des prêteurs de capitaux, c’est-à-dire des possédants.
    Plus largement, l’austérité budgétaire et la rigueur monétaire de notre chère UE, accompagnée du chômage de masse, ont effectivement conduit à une très forte réduction de l’inflation liée aux salaires en Europe, celle-là même que l’on retrouve dans notre IPC indirectement.
    En revanche, l’argent rendu cher par la BCE ne dissuade pas les investisseurs (en provenance du monde entier, je le rappelle) d’acheter des actifs, car ils pensent qu’ils pourront engranger une plus-value en cas de revente de ces actifs, c’est-à-dire les revendre plus cher, ou s’ils les conservent, augmenter suffisamment les revenus qu’ils en tirent afin de maintenir ou d’améliorer leur pouvoir d’achat (donc voir ces revenus augmenter plus vite que l’inflation).
    Par exemple, le propriétaire d’un logement acheté à partir des années 1998-99 aura soit revendu ce dernier avec une substantielle plus-value, soit encaissé des loyers en forte augmentation (très supérieure à l’inflation officielle) en raison de la hausse du prix de son actif sur le marché.
    Quant au propriétaire de valeurs mobilières telles que les actions, il aura vu son revenu progresser sensiblement, à l’inverse de l’immense majorité des salariés de l’entreprise dont il détient une part de capital, si du moins ils n’ont pas été licenciés pour créer de la « valeur » au profit de notre actionnaire.
    Les investisseurs internationaux (tels les fonds de pensions et fonds d’investissement) se sont rués sur les places boursières et les marchés immobiliers plus particulièrement à partir des années 1990 (libre-circulation totale des capitaux décidée par le traité de Maastricht en 1992), contribuant ainsi à faire grimper les prix des actifs et alimentant les bulles spéculatives.
    CQFD. La « mauvaise » inflation, provoquée en grande partie par la hausse des salaires, est énergiquement et efficacement combattue par nos élites, tandis que celle des actifs, alimentée par un gigantesque transfert de richesses des revenus du travail vers ceux du patrimoine, est tout simplement ignorée et parfaitement transparente dans nos statistiques...
    Elle est pourtant à l’origine de la plus grave crise du capitalisme depuis 1929 (dont cette fois il ne saurait se remettre car les énergies fossiles disparaissent et la biosphère se dégrade à grande vitesse), provoquée une fois encore par l’appétit de gain sans limites d’une classe de possédants prête à tout pour conserver et accroître ses privilèges.
    Je laisse la conclusion à Warren Buffet, une des plus grandes fortunes mondiales, dans une de ses interviews données au New York Times en 2006 :
    « La guerre des classes existe, c’est un fait, mais c’est la mienne, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la remporter ».


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