D’où l’intérêt de rapidement mettre en place une pédagogie de l’empathie
qui nous enseigne comment la développer dès le plus jeune âge afin que nous développions à l’âge adulte des relations authentiques sans communication déviante
Je suis psychiatre dans une ville moyenne de province où le phénomène cannabis n’est pas prégnant. Cependant je puis témoigner de la rémanence du problème dans ma clientèle. Je ne parle pas de sujets actuellement dépendants au cannabis mais qui l’ont été et en gardent des séquelles.
Nombre de psychoses chroniques diagnostiquées schizophrénies ont débuté par une narcopsychose au cannabis. 20 ou 30 ans plus tard ces personnes perçoivent l’AAH, suivent un traitement neuroloptique continu et vivent dans l’exclusion particulière de ces maladies. Peut-être étaient-ils prédisposer à exprimer cette maladie,mais peut-être ne l’auraient-ils jamais su s’ils n’avaient pas rencontré le cannabis. Pour eux c’est 100% de morbidité.
Les personnalité les plus vulnérables de type border-line sont les plus attirées et les plus vulnérables aux effets psychiques négatifs de l’usage régulier du cannabis : angoisse, paranoïa, isolement, apragmatisme, dépression, désinsertion sociale. L’adolescence, qui est souvent un état border-lin physiologique transitoire, représente une période de vulnérabilité intense à ces effets.
A supposé que la motivation récréative soit légitime, elle ne représente qu’une fraction de la motivation des consommateurs. Deux autres motivations doivent être considérées : le rapport à la réalité et le rapport à l’interdit.
La déconnexion de la réalité due au cannabis est opposable point par point à celle de l’alcoool. Celle de l’alcool est intense mais brève. Le lendemain d’une cuit vous pouvez reprendre le travail. Celle du cannabis est partielle, insidieuse, prolongée sur plusieurs semaines. Si elle n’empêche pas totalement la poursuite des activité sociales, elle altère progressivement les facultés pragmatiques et cognitives jusqu’à une invalidation.
Le rapport à l’interdit partage la population entre ceux qui ne consomment pas de cannabis parce que c’est interdit et ceux qui en consomment parce que c’est interdit. La dépénalisation du cannabis expose les premiers aux effets morbides de la drogue, tandis qu’elle contraint les seconds à chercher d’autres moyens de satisfaire leur besoin de transgression. Quand vous déplacez une ligne d’interdit vous induisez un déplacement symétrique des comportements de la population en fonction du positionnement de chacun au regard de cette ligne.
C’est pareil pour le chiffre d’affaire des dealers : si le prix de vente du cannabis baisse au point d’affecter leurs bénéfices, vous pouvez leur faire confiance pour adapter leur stratégie commerciale pour le retrouver. Et ce ne sera pas forcément une gain pour la santé publique.