Voilà que selon votre département vous n’auriez en politique plus le droit de penser hors de la ligne du...terroir. C’est comique ! Et très radical comme raisonnement. Ne reste plus qu’ à dresser la liste totale des tabous départementaux.
La question ne serait donc même plus de savoir si on est pour ou contre la tauromachie, la question serait de savoir si on peut ouvrir le débat ?
Comme je le disais, vive la démocratie ! Je souhaite que personne ne prenne au sérieux cette injonction de "penser bien et juste" selon son département parce qu’on ne sait jamais où ça se termine, ces discours intolérants...
Il me semblait que le sujet était la suppression des corridas... Peu importe qui soutient ce projet, l’idée est-elle juste ou non ? Et doit-on commencer à pinailler sur l’identité de qui est avec nous ? Ecoutez, tant que la personne n’est pas un grand criminel, soyons un peu tolérants et ne perdons pas l’objectif de vue. Personne ne peut plaire à tout le monde. Personne n’est parfait. Madame de Fontenay vous parait ridicule ? C’est votre droit mais cela ne prouve rien et ne fait pas avancer le débat qui est , faut-il le rappeler, la suppression des corridas. Pour les anti-madame de Fontenay, vous proposez qui ou quoi de plus utile à la place ? Vous apportez quoi dans le débat à part vos opinions personnelles dont les taureaux se moquent (vous savez, les taureaux, le sujet du débat, vous vous souvenez ?). Alors parlons des taureaux avec ceux et celles qui veulent les aider à ne plus mourir dans les arènes. Et ne décidons pas de qui a le droit d’avoir de la compassion pour les taureaux ou non : la lutte contre les violences aux animaux doit rassembler largement dans tous les milieux des personnes très diverses car c’est là le meilleur signe que cette lutte est juste et qu’il ne s’agit pas des intérêts financiers ou économiques ou politiques d’un petit groupe. Nous luttons contre une forme de violence pas plus acceptable qu’une autre. Madame de Fontenay a le droit d’être de cet avis, non ? Donc, au travail, ne nous trompons pas d’ennemi et gardons nos critiques pour répondre à ceux qui nous expliquent pourquoi la souffrance animale est inévitable, incontournable, et honorable dans le cadre des traditions. Et merci à toute personne sincère qui se joindra à nous, qu’elle soit anonyme ou un peu moins.
Ce que les aficionados recherchent dans la corrida, c’est l’exaltation de valeurs admirables : le courage (de l’homme et de l’animal), la capacité d’endurer, la force de se battre et de faire face au danger sans fuir. Le tout mis en scène de manière esthétique (musique et couleurs) dans un scénario qui ira jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la mort, seule fin possible pour une tragédie. Difficile de rester indifférent, dans un sens ou dans l’autre, pour ou contre.
Donc il faut choisir. Et pouvoir justifier ses choix.
Le refus de la souffrance d’un être vivant est un choix qui me parait humain. La souffrance du taureau ne l’endurçit pas, il va mourir donc il n’en tirera aucune leçon, aucun profit. Si un humain veut s’imposer une souffrance physique, un entrainement sportif dur, par exemple, il le choisit. Si on lui impose une souffrance physique suivie de la mort, c’est de la torture. Y a-t-il un autre nom quand c’est un animal à qui on impose la souffrance et la mort dans un spectacle payant ? Oui ? Lequel ? Un jeu ? Un art ?
Une tradition ?
L’évolution de l’humanité nous a placés en haut de la pyramide. Nous sommes l’animal le plus puissant de la création, c’est vrai tous les jours davantage. Avons-nous encore besoin de tuer pour nous le prouver ?