Bravo ! vous avez tenté de « positionner » le Mouvement Démocrate.
Nous, les adhérents divers et variés, avons du pain sur la planche pour les années qui viennent ; je crois que ceux qui se sont laissés prendre par l’image volontaire du candidat puis du Président Sarkozy reconnaîtront un jour ou l’autre qu’il fait pas mal d’esbrouffe, et raccommode plutôt habilement, mais que cela ne nous mènera pas forcément là où nous voulons aller ( plus de justice, plus de dignité, plus de liberté, plus d’efficacité ).
D’ici-là, nous avons la responsabilité de maintenir et de renforcer chez nos concitoyens l’intérêt pour la chose politique, intérêt qui risque de se dégonfler rapidement au vu des évènements récents( cadeaux fiscaux et parachutes dorés, embrouilles d’EADS, mal logés et sans papiers cibles de la répression visible, tests ADN, etc...).
Cette tension entre les populations Modem, je la ressens aussi. Candidate aux législatives, j’ai bénéficié de l’expérience des UDF, et de l’enthousiasme des nouveaux Modem. Je n’ai pas fait mieux que la moyenne nationale, mais l’expérience était riche, et surtout, ceux qui cherchaient un candidat Modem, malgré le contexte, pouvaient me trouver.
Le Modem est aujourd’hui la seule formation politique qui se soit réellement dépoussiérée, qui ait fait son autocritique, qui travaille à remette au point ses fondamentaux. Exigence éthique, solidarité, responsabilité et dignité de chacun, liberté d’entreprise, respect des générations actuelles et futures, volonté d’une Europe forte pour les peuples qui la composent et pour un équilibre mondial des forces et des richesses.
A ceux qui désespéraient d’une certaine vase ambiante dans le milieu politique, le Modem est apparu comme une bouffée d’air frais, une liaison possible entre la réalité et des valeurs auxquelles il fait bon de croire, pour lesquelles beaucoup se battent à leur petit niveau, qu’ils soient animateurs de quartiers ou chefs d’entreprise.
Nicolas Sarkozy met en œuvre plusieurs des orientations que Bayrou avait inscrites dans son projet. Il sait qu’elles sont indispensables pour moderniser la vie politique et économique : Small Business Act pour les PME, introduction de la proportionnelle, amélioration des conditions de la recherche, revenu de solidarité active, allègement des charges sur les salaires, consensus sur l’Europe, etc...
Malgré l’ouverture imaginée par l’un et tentée par l’autre, Nicolas Sarkozy n’aura jamais le ton Modem, et son style, ses choix, en hérissent plus d’un dans notre mouvement politique. Nous avons un défi fort : faire émerger notre organisation politique et lui donner des bases durables et dynamiques. Ce défi, nous avons tout intérêt à l’investir et à le relever, sans quoi, anciens UDF sonnés mais résistants, et nouveaux Modem enthousiastes mais peu expérimentés, nous aurons rapidement à nous demander « que choisir quand rien ne nous convient ? ».