@Paul Leleu 21 décembre 2016 21:33 Sans pour autant chercher à nier les politiques « d’arabisation » (et leurs conséquences désastreuses) menées par les dirigeants d’Afrique du nord, je me dois de vous faire remarquer, que l’auteur de cet article n’a pas tout à fait tort, lorsqu’il affirme : « L’idée d’attribuer le mot ’’les Arabes’’ désignant les peuples du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord n’est pas arabe. C’est une invention occidentale et européenne pour être précis. Par simplification et par un total mépris de ces peuples, les médias et intellectuels européens du XXe siècle ont inventé cette affabulation à tous ceux qui parlent arabe. » Au delà de la propension fréquente chez les civilisations dominantes, à pratiquer l’amalgame et le mépris de la culture des autres, et de la tendance qu’ont eu les Orientalistes à vouloir plaquer sur le Maghreb, une culture arabe orientale fantasmée, il faut se rappeler que les occidentaux sont à l’origine du panislamisme, du panarabisme, et de l’arabo-islamisme (synthèse des deux précédents). Comme le rappèle si justement Lahcen OULHAJ, professeur d’économie, Université Mohammed V, Rabat, dans un article intitulé « Propositions pour séculariser la société et normaliser l’islam au Maroc » : « .....Ce néo-arabisme, comme chacun sait, a été développé, au 19ème et au début du 20ème siècle, dans les écoles des missions britannique et française au Moyen Orient, dans le but de détruire l’empire Ottoman, dont l’expansion en Europe a été stoppée, aux portes de Vienne, le 11 septembre 1683. Les élèves de ces écoles étaient pour l’essentiel des Chrétiens du Moyen-Orient. Leur religion les opposait à l’empire Ottoman, mais leurs concitoyens musulmans ne pouvaient pas s’opposer à l’empire sur une base religieuse. En plus, les maîtres de ces écoles avaient tendance à la sécularisation et à la laïcité à la française. La seule revendication pouvant mobiliser des masses était en fait la question « nationale ». La nation en Europe se définit par la langue. D’où le choix de la langue arabe à opposer à la langue turque. Paradoxalement, cette langue n’unifiait les populations diverses du Moyen Orient qu’en tant que langue de l’Islam. Voilà ce qui explique l’ambiguïté des rapports entre islam et panarabisme dès le départ. Pour les Chrétiens, il était synonyme de socialisme et de laïcité. Pour les musulmans, le panarabisme trouvait en l’islam un grand pilier pour la défense de la langue arabe sacrée et pour opprimer les populations non-arabes minorisées. Pour les musulmans, il s’agissait de renouer avec l’arabisme originel des Omeyyades. C’est d’ailleurs ce qu’avaient compris les britanniques qui ne se faisaient pas d’illusion sur le panarabisme laïco-chrétien qui se constituera, par la suite, en 1941, en parti Baas de Michel Aflaq en Syrie, puis en Irak avec le général Al Bakr et Saddam Hussein, d’ailleurs rejoints par Aflaq dès 1968. (Aflaq est mort à Baghdad, en 1989). (.....) Le panarabisme laïc introduit par les français et le panarabisme islamique fomenté par les anglais vont être amalgamés sous la conduite du nationalisme expansionniste égyptien, sous la direction d’un Nacer ayant réussi à renverser, en 1952, la monarchie d’origine albanaise. La taille démographique de l’Egypte et sa position géographique lui offrant le contrôle du passage entre la mer méditerranée et la mer rouge en direction de l’océan indien, en plus du transistor (inventé en 1948), de la chanson et du cinéma hérités de l’empire Ottoman, offrent un immense écho aux actes du Raïs dans toute la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord. Nacer entendait diriger l’ensemble de ce qu’il appelait la « nation arabe », du Golfe persique –devenu arabique - à l’Atlantique, comme les arabistes aimaient à répéter. Il intervenait partout, au Yémen, en Syrie, au Soudan, en Afrique du Nord, en Syrie, en Palestine. Mais, il n’avait pas les moyens de ses ambitions. Le pétrole donnera les moyens financiers à ses successeurs, autrement plus dangereux, en Libye et en Irak, mais les temps avaient changé et ils ne pouvaient pas avoir la même aura et le même impact sur les cœurs. Toujours, est-il que le nationalisme arabe, avec ses deux formes, islamique et laïc, et les guerres qu’il a provoquées ont transformé toute la région du Moyen Orient en un champ de ruines.... »
@ Hieronymus28 septembre 2008 20:42 Croyez-vous montrer l’exemple en termes d’orthographe, en vous passant de tous les accents, et en oubliant certaines majuscules (Empire byzantin, Empire romain d’Orient, Empereur Justinien, Renaissance, Occident, Etat chrétien....).
Auriez-vous fait les mêmes remarques si l’auteur avait un nom à consonance anglo-saxonne ?