Madame ou Monsieur Bardamu, il me semble qu’il y a une légère confusion dans vos propos.
Vous avez raison (ô combien !) quand vous faites référence à la nouvelle aristocratie issue des Grandes Ecoles qui y envoie sa progéniture. C’est scandaleux. Mais il y aura toujours un système de distinction sociale que la naissance viendra pervertir. De temps ce fut ainsi (cf. les ouvrages de Georges Duby, par exemple).
Vous avez tort quand vous faites le parallèle entre la faveur de la naissance et la qualité de l’enseignement dans les Grandes Ecoles. Cet enseignement à des qualités et des défauts. Il ne me paraît pas juste de dénigrer les uns à partir des autres. Ce sont justes des axes d’amélioration
Enfin, oui, les Grandes Ecoles formatent nos élites. C’est si vrai que nos politiciens sortent tous de l’ENA (les plus mauvais étant avocats . Comment voulez-vous qu’ils aient des idées neuves pour relever les défis qui s’offrent à nous ? C’est bonnet blanc et blanc bonnet.
Bref, nos Grandes Ecoles ont besoins de se remettre en question pour s’adapter au mieux à un monde en constante évolution mais elle doivent poursuivre dans la mission qui est la leur : former nos élites (économiques, sociales, politiques, scientifiques, etc...).
Je n’adhère pas à vos propos. La remarque de Thierry LENTZ (à propos de a permanence des contraintes géopolitiques sur l’aspect idéologique et l’organisation interne des Etats) me semble beaucoup plus réaliste et, surtout, dépasse le cadre de la géopolitique
« C’est en ayant conscience de ces permanences [cf. ci-dessus] que l’histoire peut apparaître comme l’auxiliaire indispensable du déchiffrage et de la compréhension du présent. Elle contribue au premier chef à la formation d’hommes plus avertis, donc plus libres. Elle n’est pas seulement le passé. » Thierry LENTZ, « Nouvelle histoire du Premier Empire, tome 1 »
Etant professeur d’Histoire, vous connaissez forcément Georges DUBY. Il a magistralement démont(r)é les mécanismes de la féodalité : naissance, développement et déclin (tout relatif, d’ailleurs) dans nombre de ses ouvrages.
J’y ai retrouvé ce que nous vivons actuellement, en France. Certes, pas stricto sensu, mais dans l’esprit.
Pierre DAC avait raison : « L’homme a son avenir devant lui, mais il l’aura dans le dos chaque fois qu’il fera demi-tour ». Nous y sommes.
Ce que veulent les dominants - les pleins de frics, bien entendu, car ceux qui sont au pouvoir ne sont que des marionnettes manipulées par ceux qui ONT le pouvoir : l’argent - c’est un retour au servage voire, et c’est certainement leur rêve le plus cher, au servage payant.
Qu’est-ce donc que le servage payant ? C’est un concept simple et révolutionnaire : l’esclave paye pour être esclave. Bon. Ce que cette bande d’abrutis n’a pas compris c’est que pour payer, il faut de l’argent. Et où les serfs pourraient-ils bien trouver cet argent ? Qu’ils se débrouillent, ce n’est pas le problème des nantis !
Le bon sens voudrait que chacun ait une part du gâteau. Travailler pour que le gâteau grossisse n’est pas un problème si les miettes laissées aux travailleurs grossissent elles aussi. Hélas, les richissimes veulent aussi garder les miettes. Leur cupidité devrait les perdre. Du moins , je crois.. Enfin, j’espère... Finalement, je n’en suis pas si sûr.... Tout bien réfléchi, non. Comme d’habitude, depuis des millénaires, ils vont s’en sortir.
Certes, l’histoire de l’Occident n’est pas forcément reluisante du point de vue des droits de l’Homme. Mais (il y a toujours un « mais ») il faut TOUJOURS situer le contexte : politique, économique, social, culturel, religieux, etc... Les mentalités évoluent, les erreurs non. C’est bien là le problème : l’Homme ne tire pas les leçons du passé.
Dès lors, se prévaloir des fautes des autres pour justifier ses propres vilénies n’est pas recevable. Avant de donner des leçons d’Histoire à l’Occident, montrez lui l’exemple.