Le problème, c’est que l’UMP et Sarkozy ont axé une grande part de leur discours sur l’insécurité. Ils avaient promis de prendre le problème à bras le corps et c’est dans ce dossier que l’on s’attendait à mesurer la rupture annoncée.
Sarkozy a créé des attentes chez des Français qui se sont retrouvés dans son discours de fermeté. Beaucoup étaient lassés de la manière dont la gauche avait fermé les yeux sur le problème. Cela fait maintenant 8 ans que la droite est à la manoeuvre. Nicolas Sarkozy a été en première ligne dans ce dossier comme ministre et comme président. Maintenant on voit que les résultats de sa politique sont mauvais. Il ya eu beaucoup d’effets d’annonce, mais dans les faits la situation se dégrade.
Ce thème a permis à Chirac et à Sarkozy de gagner plusieurs campagnes, mais il pourrait se révéler être un vrai boomerang lors de la prochaine présidentielle.
J’ai cité Florence Rey parce que sa libération est récente et a été assez médiatique. Comme ça tout le monde voit de quoi je parle. J’aurais pu citer le cas de cette femmes qui a congelé ses bébés ou un chanteur de rock. Je voulais mettre en évidence que les peines ne sont que partiellement effectuées en France. Trop de détenus n’en font même pas la moitié.
Si je suis contre le système de remises de peine automatiques, je suis favorable à des aménagements pour une partie de la peine dans certains cas. Ils doivent être accompagnés d’un contröle stricte, d’un vrai projet de réinsertion (et ne pas être seulement octroyés pour libérer des places) et d’une bonne évaluation des risques. En outre, il faut quê la liberté conditionnelle puisse être révoquée au premier signe alarmant. Il faut donc renforcer le personnel d’accompagnement et de contröle, les assistants sociaux, les psychologues. Or, aujourd’hui l’on constate un manque total de moyens et de coordination entre les différents services. Ce que montre ce rapport c’est l’absence de cohérence dans la politique judiciaire et carcérale en France, ce qui conduit à une mauvaise application des peines, faute de moyens.
Enfin, construire de nouvelles prison (et supprimer les plus vétustes) n’est certes pas la solution, mais est un élément de la solution. Il faut suffisamment de place pour pouvoir incarcérer, si nécessaire, tous les condamnés et leur offrir des conditions de détention dignes ainsi que des possibilités de formation pour que la peine soit utile.